Association CONNAISSANCE & PARTAGE

10 rue des pensées
34170 Castelnau le lez
Italia

T 06 29 16 36 12
E connaissanceetpartage@gmail.com

Moulin Navitau, 3 chemin des Hirondelles
Castelnau-le-Lez, Languedoc-Roussillon, 34170
France

Connaissance & Partage a pour objet d’organiser des journées, des soirées et des stages thématiques avec les méthodes pédagogiques fondées sur les valeurs de l’éducation populaire.
L'association favorise la rencontre avec des professionnels, des spécialistes, des passionnés, sur la base du partage des connaissances.

Les feuilles d'inscription et de don sont à remplir et à renvoyer à l'adresse du siège social de Connaissance & partage

Adhesion

Feuilles d'inscription en téléchargement ICI

devenez membre bienfaiteur

Faites un don pour aider Connaissance & Partage
Feuille de don en téléchargement ICI

Connaissance & Partage

Moulin Navitau, 3 chemin des Hirondelles
Castelnau-le-Lez, Languedoc-Roussillon, 34170
France

PETITES CHRONIQUES DU CIEL EN BREF

PETIT MOT DU DIMANCHE : 🌕 LA LUNE

Connaissance & Partage

🌕 LA LUNE

📅 PMDD du 23 mars 2025

🛰 Un satellite naturel fascinant

Avec un diamètre de 3 476 km, soit un quart de celui de la Terre, la Lune est notre satellite naturel unique et le corps céleste le plus proche de nous.

🔭 Observation : Sa proximité permet de l'observer en détail avec de simples jumelles.
🔄 Mouvement : Elle effectue une révolution autour de la Terre en environ 27 jours.

Sa surface, semblable à celle d’un désert, est recouverte d’une fine couche de poussière compacte, appelée régolithe. À l’horizon, on aperçoit des collines et montagnes découpées sur un ciel noir, aussi bien de jour que de nuit, en raison de l'absence d’atmosphère.

🌑 Mers et continents lunaires

La Lune présente deux grandes catégories de terrains :

🔹 Les mers lunaires 🌊
🔸 Ce sont des plaines sombres et lisses, situées principalement sur la face visible de la Lune.
🔸 Elles ont peu de cratères d’impact et réfléchissent peu la lumière du Soleil.
🔸 Elles couvrent environ 16% de la surface lunaire.
🔸 Formées par d’anciennes coulées de lave volcanique, elles datent de plusieurs milliards d’années.
🔸 Contrairement à leur nom, ce sont bien sûr des « mers sans eau ».

🔹 Les continents lunaires 🏔
🔸 Zones plus élevées et plus lumineuses.
🔸 Remplies de milliers de cratères, témoins d’impacts anciens.
🔸 Certaines chaînes montagneuses atteignent 6 000 mètres d’altitude et se trouvent principalement autour des mers lunaires.

Les cratères et bassins d’impact

La surface de la Lune est marquée par les cicatrices du passé, avec de nombreux cratères et grands bassins circulaires formés par :
🔹 Des impacts d’astéroïdes et de comètes.
🔹 Des éjections de blocs de roche, formant des raies claires autour des cratères.
🔹 La fusion de la croûte lunaire sous l'effet de l'impact des plus grands objets.

📸 Montagnes et cratères lunaires
(📖 À suivre…)

Bonne lecture !
✍️ Bob

PETIT MOT DU DIMANCHE : LA TERRE 🌍

Connaissance & Partage

LA TERRE 🌍

📅 PMDD du 16 mars 2025

🏗 Une histoire de 4,5 milliards d’années

L’histoire de la Terre commence avec celle du Système solaire, il y a environ 4,5 milliards d’années. À ses débuts, notre planète était en fusion. Cette chaleur intense a entraîné un tri des matériaux :
🔹 Les éléments denses (fer, nickel) ont coulé vers le centre.
🔹 Les éléments légers sont restés en surface.

Aujourd’hui, la température du noyau terrestre atteint environ 6 000°C.

🏔 Une structure en couches

La Terre est composée de plusieurs couches, allant du centre jusqu'à la surface :

🔹 Le noyau (≈ 3 400 km de rayon)
🔸 Interne : solide, d’un rayon d’environ 1 200 km.
🔸 Externe : liquide, épais de 2 200 km.

🔹 Le manteau rocheux (≈ 3 000 km d’épaisseur)
🔸 Manteau inférieur : rigide.
🔸 Manteau supérieur : plus ductile (malléable).

🔹 La croûte terrestre (partie externe)
🔸 Composée de plaques lithosphériques, qui forment un puzzle en mouvement constant sous l’effet de la tectonique des plaques 🌎.

Une planète "dynamo"

La Terre fonctionne comme une énorme dynamo. L’interaction entre :
🔹 Le noyau métallique liquide, en mouvement,
🔹 La rotation de la Terre,

permet la formation du champ magnétique terrestre 🧭. Ce champ s’étend dans l’espace et forme la magnétosphère, une bulle invisible qui protège la Terre du vent solaire.

👉 Ce phénomène est aussi responsable des magnifiques aurores boréales et australes 🌌, qui illuminent le ciel des régions polaires.

L’atmosphère : un bouclier protecteur

La Terre est entourée d’une atmosphère, maintenue par la gravité et composée de plusieurs couches :

🔹 Troposphère (0-12 km) 🌧 : où se forment les nuages et la météo.
🔹 Stratosphère (12-50 km) 🌞 : contient la couche d’ozone, qui protège des rayons UV du Soleil.
🔹 Mésosphère (50-80 km) ☄ : où se consument la plupart des météores.
🔹 Thermosphère (80-500 km) 🚀 : réfléchit les ondes radio et permet les communications longue distance.
🔹 Exosphère (500 km +) 🌌 : la limite entre la Terre et l’espace interplanétaire.

Un monde fascinant, en perpétuel mouvement !

📖 Bonne lecture !
✍️ Bob

PETIT MOT DU DIMANCHE : COMPOSITION DU SOLEIL Suite et fin

Connaissance & Partage

COMPOSITION DU SOLEIL – Suite et fin

📅 PMDD du 9 mars 2025

🔆 La photosphère : la "surface" visible du Soleil

Le sommet de la zone de convection constitue ce que l'on appelle la photosphère. Bien que mince (seulement 400 km d'épaisseur), elle est considérée comme la véritable surface du Soleil.

C'est ici que l’on observe les célèbres granules ☀️, des structures éphémères qui :
🔹 Mesurent environ 1 000 km de diamètre
🔹 Ont une durée de vie d’environ 15 minutes
🔹 S’élèvent par convection à une vitesse d’environ 1 km/s

🌅 La chromosphère : une fine couche enflammée

Située au-dessus de la photosphère, la chromosphère est une fine atmosphère solaire d’environ 5 000 km d’épaisseur. Elle est difficile à observer à cause de l’éblouissante lumière de la photosphère.

Dans sa partie basse, on peut voir des augmentations brutales de luminosité, signe d’une activité intense.

💥 Les protubérances : éruptions spectaculaires

Les protubérances sont des jets incandescents d’hydrogène ionisé (plasma) qui s’élèvent depuis le Soleil vers l’espace. Elles peuvent atteindre :
🌟 Des hauteurs comparables au diamètre du Soleil
Des vitesses allant jusqu’à 300 km/s
🔥 Des températures avoisinant les 10 000°C

Ces phénomènes, visibles lors des éclipses solaires, offrent un spectacle fascinant.

👑 La couronne solaire : une aura mystérieuse

La couronne solaire est la région la plus externe du Soleil. Elle apparaît comme une auréole lumineuse lors des éclipses totales. Elle peut être observée en permanence grâce au coronographe, un instrument conçu par l’astronome français Bernard Lyot (1897-1952).

Elle est divisée en deux parties :
🔹 Couronne interne : de 15 000 à 200 000 km au-dessus de la photosphère
🔹 Couronne externe : au-delà de 200 000 km

🌬 Un vent qui influence l’espace

La couronne solaire est un milieu en perpétuelle évolution, souvent perturbé par des ondes de choc provenant des couches inférieures du Soleil. Elle est également responsable du vent solaire, qui influence :
🌠 L’orientation des queues des comètes
🔭 Les conditions de l’espace interplanétaire

📸 Photo d’une éclipse solaire

Le Soleil, une étoile fascinante qui ne cesse de révéler ses secrets...

📖 Bonne lecture !
✍️ Bob

PETIT MOT DU DIMANCHE : COMPOSITION DU SOLEIL

Connaissance & Partage

COMPOSITION DU SOLEIL

📅 PMDD du 2 mars 2025

☀️ Une étoile en équilibre

Le Soleil est une étoile principalement composée d’hydrogène et d’hélium, maintenue en équilibre par sa propre gravité. Il émet de l’énergie sous forme de radiations électromagnétiques et d’un faible vent de particules atomiques.

En son centre, des réactions thermonucléaires se déroulent, produisant une immense quantité d’énergie. Celle-ci remonte à la surface par deux processus :
🔹 Rayonnement d’abord
🔹 Convection des couches de gaz ensuite

La surface du Soleil se divise en deux parties principales :
🌟 Photosphère
🌟 Chromosphère

🔥 Le noyau : un four nucléaire

L’intérieur du Soleil est structuré en couches :
Le noyau : siège des réactions de fusion thermonucléaire.
Zone radiative : où l’énergie se propage lentement.
Zone convective : où les gaz remontent et redescendent en un cycle perpétuel.

Les conditions extrêmes du noyau :
🌡 Température : environ 14 millions de degrés Celsius
Densité : environ 100 g/cm³

Ces conditions permettent la fusion de l’hydrogène en hélium, générant l’énergie nécessaire au maintien du Soleil.

⚖️ Un équilibre délicat

L’équilibre du Soleil repose sur une opposition constante :
⬇️ Force gravitationnelle : attire la masse vers le centre, cherchant à le contracter.
⬆️ Pression thermique : due aux réactions nucléaires, qui tend à l’expansion.

Grâce à cet équilibre, le Soleil reste stable au fil du temps.

🌍 Un voyage de milliers d’années...

L’énergie produite au cœur du Soleil met en moyenne 100 000 ans à atteindre la surface. Sur son chemin, elle est continuellement absorbée et réémise par la matière environnante.

Une fois libérée, elle met seulement 8 minutes pour parcourir les 150 millions de kilomètres qui nous séparent du Soleil et illuminer la Terre !

🔭 Un spectacle fascinant

La zone convective crée un phénomène unique :
💨 Le gaz chaud remonte, libère sa chaleur, puis redescend en se refroidissant.
📸 Observée avec des télescopes, la surface du Soleil apparaît granuleuse, formée de grains lumineux semblables à du riz collé : ce sont les sommets des cellules de convection.

(📖 À suivre...)
✍️ Bob

PETIT MOT DU DIMANCHE : THOMAS PESQUET DANS L'ESPACE

Connaissance & Partage

THOMAS PESQUET DANS L'ESPACE

📅 PMDD du 23 février 2025

🚀 Retour sur Terre et préparation d'une nouvelle mission

Après avoir quitté l'ISS le 2 juin 2017, Thomas Pesquet rejoint le centre des astronautes de l'ESA à Cologne, en Allemagne. Il y suit une série de tests et séances de rééducation pour se réadapter à la gravité terrestre.

En 2020, il est sélectionné pour une seconde mission à bord de l'ISS.

🌎 En route vers l'ISS avec Crew Dragon

Après une année d'entraînement à Houston, aux États-Unis, il décolle en avril 2021 depuis Cap Canaveral, en Floride. Cette fois, le lancement s'effectue à bord du Crew Dragon de SpaceX, l'entreprise d'Elon Musk, au lieu du traditionnel Soyouz.

À bord, il est accompagné des astronautes :
🔹 Robert Shane Kimbrough (USA)
🔹 Megan McArthur (USA)
🔹 Akihiko Hoshide (Japon)

🔬 Un programme scientifique intense

Comme lors de sa première mission, son séjour inclut :
Sorties extravéhiculaires pour installer de nouveaux panneaux solaires.
Expériences scientifiques, dont Suture in Space, qui étudie la cicatrisation en apesanteur.
Supervision du Life Support Rack de l’ESA, un système innovant de recyclage du CO₂ en oxygène, essentiel pour les futures missions lunaires et martiennes.

🏆 Retour et nouveau record

Après six mois en orbite, Thomas Pesquet revient sur Terre le 9 novembre 2021 à bord du Crew Dragon. Il devient ainsi le premier Français à commander l'ISS.

🌕 Et après ? Vers la Lune ?

Les astronautes français font partie du corps européen des astronautes, qui compte :
🔹 7 vétérans, dont Thomas Pesquet
🔹 11 astronautes de réserve

Avec Sophie Adenot, il pourrait participer à l'un des prochains vols organisés avec la NASA. Deux options s'offrent à eux :
🚀 Un vol de six mois à bord de l'ISS.
🌙 Une mission Artémis pour installer une station orbitale autour de la Lune, voire y atterrir dès 2026, aux côtés d'astronautes américains.

🔎 Un record toujours intact

À noter que le record du plus grand nombre de vols spatiaux par un astronaute français est toujours codétenu par :
🏅 Jean-Loup Chrétien (3 vols : 1982, 1988, 1997)
🏅 Jean-François Clervoy (3 vols : 1994, 1997, 1999)

💡 La science est une question de patience...
📖 Bonne lecture !
✍️ Bob

PETIT MOT DU DIMANCHE : LES FRAN ÇAIS DANS L'ESPACE

Connaissance & Partage

LES FRANÇAIS DANS L'ESPACE

Première partie

📅 PMDD du 15 février 2025

Les débuts de la France dans la conquête spatiale

Après la Seconde Guerre mondiale, la France commence à développer ses propres lanceurs et satellites.

🚀 Troisième puissance spatiale après les États-Unis et l’URSS, elle dispose d’un site de lancement exceptionnel à Kourou, en Guyane.

🌍 Membre de l’Agence Spatiale Européenne (ESA), la France compte aujourd’hui deux astronautes actifs :
🔹 Thomas Pesquet
🔹 Sophie Adenot

Les premiers êtres vivants français dans l’espace

Avant d’envoyer des humains, la France utilise l’espace pour des expériences en biologie spatiale, notamment en neurologie.

🐭 1961-1962 : Trois rats sont lancés : Hector, Castor et Pollux.
🐱 1963 : La chatte Félicette est envoyée. Treize minutes après le décollage, elle est récupérée en bonne santé.
🐵 1967 : Deux singes, Martine et Pierrette, sont envoyés avec succès dans l’espace à bord de fusées Vesta.

Le premier satellite français et les premiers astronautes

🛰️ Novembre 1965 : Lancement du premier satellite français, Astérix, par une fusée Diamant depuis la base d’Hammaguir.
🚀 1982 : Le premier Français et premier Européen de l’Ouest à aller dans l’espace est Jean-Loup Chrétien.

Aux côtés de deux cosmonautes soviétiques, il rejoint la station spatiale Saliout 7 et réalise des expériences en :
🔬 Médecine
🧫 Biologie
🔧 Matériaux

Il retournera ensuite deux fois dans l’espace :
🌌 1988 : À bord de la station Mir, où il devient le premier non-Russe et non-Américain à effectuer une sortie extravéhiculaire.
🛸 1997 : À bord de la navette spatiale américaine.

L’essor des astronautes français

🚀 En date de 2023, 10 Français ont séjourné dans l’espace, dont une seule femme à deux reprises :

👩‍🚀 Claudie André-Deshays (Claudie Haigneré)
🔹 1996 : Séjour à bord de la station Mir.
🔹 2001 : Mission à bord de la Station Spatiale Internationale (ISS).

Son mari, Jean-Pierre Haigneré, établit en 1999 le record français du plus long séjour dans l’espace :
🕒 186 jours à bord de Mir.

Ce record tiendra 18 ans, avant d’être battu par Thomas Pesquet lors de la mission Proxima (2016-2017), qui atteint 196 jours à bord de l’ISS.

📖 Bonne lecture,
Bob

PETIT MOT DU DIMANCHE : MARS HABITEE ?

Connaissance & Partage

MARS HABITÉE ?

Une petite Terre mise au congélateur !

📅 PMDD du 9 février 2025

Mars, un monde clé dans la recherche de la vie

Les scientifiques sont nombreux à penser que la planète rouge reste un monde prioritaire pour la recherche de la vie. Des dieux guerriers aux livres et films de science-fiction, Mars occupe une place particulière dans notre imaginaire et peuple la psyché humaine de rêves de vie extraterrestre depuis des millénaires.

Les premières observations

🔭 1610 : Galilée est le premier à observer Mars.
🔭 1704 : Giacomo Miraldi mentionne des taches blanches, suggérant qu'il s'agit de calottes polaires.
🔭 1784 : Herschel détecte une faible atmosphère mais, à tort, interprète les zones sombres comme des océans et les zones claires comme des continents. Il mesure aussi l'inclinaison de l'axe de rotation de Mars, qu'il estime à 25,19°, proche de celle de la Terre (23,5°).

Une planète au climat extrême

Les missions orbitales récentes ont révélé que l'inclinaison de Mars varie beaucoup plus que celle de la Terre :

🔹 Entre 15° et 35° au cours des cinq derniers millions d'années
🔹 Contre seulement 1,4° pour la Terre

Ces grandes oscillations provoquent des changements climatiques bien plus fréquents et marqués que sur notre planète.

Autre conséquence : Mars connaît quatre saisons, mais celles-ci durent plus longtemps que sur Terre car la planète est plus éloignée du Soleil et met 687 jours à accomplir son orbite, contre 365 jours pour la Terre.

🌡️ Températures extrêmes :
➤ De +20°C à -125°C au pôle sud, avec parfois des amplitudes encore plus fortes !

Les mythes autour de Mars

À la fin du XIXᵉ et au début du XXᵉ siècle, les observations télescopiques de Giovanni Schiaparelli et Percival Lowell ont alimenté l'imaginaire collectif. Ils pensaient voir des oasis et des canaux, renforçant l'idée d'une vie martienne avancée.

Heureusement, ces illusions d'optique ont depuis été reléguées au rang de mythe.

Mais les légendes ont la vie dure...

🚀 28 novembre 1964 : Mariner 4 décolle, devenant le premier engin à survoler Mars.

À cette époque, beaucoup de gens s'attendaient à découvrir une planète recouverte de dômes de cristal et de villes futuristes.

L'optimisme régnait donc !

📖 Bonne lecture et amitiés,
Bob

PETIT MOT DU DIMANCHE : EXPEDITION VERS URANUS 3

Connaissance & Partage

EXPÉDITION VERS URANUS

Troisième et dernière partie

📅 PMDD du 2 février 2025

De nouvelles découvertes grâce à Hubble

L’exploration d’Uranus se poursuit et, en 2003 et 2005, le télescope spatial Hubble révèle deux nouveaux anneaux, portant leur total à 13. Par ailleurs, d'autres satellites sont également découverts.

En 2017, le radiotélescope ALMA situé au Chili mesure pour la première fois la température des anneaux. Des planétologues du California Institute of Technology en profitent alors pour réaliser des spectres des satellites proches de la planète et étudier leur composition.

Uranus, une planète encore méconnue

Malgré le survol fructueux de Voyager 2 et les données obtenues avec les meilleurs télescopes, Uranus reste largement sous-explorée et mal comprise.

« Son éloignement rend difficile son étude à haute résolution, notamment pour ses petits satellites, ses structures nuageuses et les détails fins de ses anneaux. On a besoin d'être près de la planète pour étudier son champ gravitationnel ou encore observer depuis sa face sombre son équilibre thermique. »
Amy Simon, astronome

Autre mystère : alors que les trois autres planètes géantes émettent plus d'énergie qu'elles n'en reçoivent du Soleil, Uranus apparaît beaucoup plus froide.

« C'est un mystère ! »
Francis Nimmo, spécialiste des planètes glacées

Une nouvelle mission : Uranus Orbiter and Probe

Les concepteurs de la nouvelle sonde Uranus Orbiter and Probe, qui devrait peser plus de 7,2 tonnes avec son carburant, affichent une ambition claire :

🔎 Lever le voile sur les secrets de la planète glacée ❄️
🪐 Comprendre son origine et son fonctionnement
🌍 Explorer la potentielle habitabilité de ses satellites

En plus d'un magnétomètre, la sonde emportera six autres instruments, dont des caméras et des spectromètres pour des analyses détaillées.

Un défi pour l'Europe

Des scientifiques français, menés par Olivier Mousis du Laboratoire d'Astrophysique de Marseille, militent pour que l’Agence Spatiale Européenne (ESA) prenne en charge la sonde de rentrée atmosphérique d’Uranus.

Ils regrettent cependant le manque d’engagement européen :

« Nous n'avons eu aucune réaction à notre tribune dans la revue Nature. Pourtant, des agences nationales comme le CNES appuient à fond l'idée d'une telle sonde. On pourrait reprendre le mode choisi pour la sonde Cassini-Huygens, où deux tiers des instruments de l'atterrisseur sur Titan étaient européens. »

Un voyage prévu pour 2031

Les scénarios actuels prévoient un décollage de l'Uranus Orbiter and Probe au plus tôt en 2031, à bord d’une fusée Falcon Heavy de SpaceX.

🚀 Arrivée prévue vers 2044-2045
🌌 Un départ avant fin 2032 permettrait d'utiliser l'assistance gravitationnelle de Jupiter et réduire le temps de trajet

L’exploration continue… pour les générations futures

Une chose est sûre : nos enfants et surtout nos petits-enfants auront de quoi se régaler...

🌠 Surtout s'ils partagent notre passion pour les étoiles et l'aventure spatiale !

📖 Bonne lecture à tous,
Bob

PETIT MOT DU DIMANCHE : EXPEDITION VERS URANUS

Connaissance & Partage

EXPÉDITION VERS URANUS

Deuxième partie

📅 PMDD du 26 janvier 2025

Les premières observations et découvertes

Pendant deux siècles, Uranus va faire l'objet de nombreuses spéculations et découvertes. William Herschel croit en repérer les anneaux, puis se ravise. L'Italien Giovanni Schiaparelli, « découvreur » des fameux canaux martiens, affirme en 1883 avoir observé des taches et des variations de couleur à la surface de la planète.

L'Anglais Charles Augustus Young semble identifier des bandes nuageuses avec le télescope de 58 cm de Princetown. En 1912, Vesto Slipher et Percival Lowell estiment la période de rotation d'Uranus à 10 h 50 min, valeur qui restera admise pendant 75 ans, jusqu'à ce que Voyager 2 la réévalue à 17 heures et 14 minutes.

Les anneaux d’Uranus : une découverte tardive

Ce n'est que moins de dix ans avant la visite de Voyager 2 qu'une découverte majeure est faite : la planète possède des anneaux. Ces derniers ont successivement occulté une étoile étudiée par l'observatoire volant Kuiper Airborne, le 10 mars 1977. Quelques mois plus tard, Voyager 2 s'élançait pour son grand tour du système solaire.

« Lorsque Voyager approche enfin Uranus et ses satellites, c'est fabuleux parce que l'on n'avait jamais exploré ce système, et les capacités d'observation depuis la Terre étaient bien plus limitées qu'en ce moment. »
Tristan Guillot, astronome

Une planète couchée et son champ magnétique étrange

Autre caractéristique fascinante : l'axe de rotation d'Uranus est incliné de 97° par rapport au plan de son orbite. Elle est donc littéralement couchée et « roule » autour du Soleil. L'origine de cette anomalie reste un mystère. Cependant, au solstice, la lumière permanente du Soleil uniformise la température de l'hémisphère pointant vers lui.

Le méthane présent dans l'atmosphère créerait alors une brume de haute altitude, masquant toute activité sous-jacente.

Mais, derrière ce calme apparent, Uranus réserve plusieurs surprises, notamment son champ magnétique. Voyager 2 découvre qu'il est incliné de 59° par rapport à l'axe de rotation de la planète. Un peu comme si, sur Terre, le pôle magnétique était situé au Maroc.

Autre étrangeté : le centre du champ magnétique d'Uranus ne coïncide pas avec le centre de la planète et en est éloigné de 8000 km.

Les surprises de Voyager 2

En plus de ces observations étonnantes, Voyager 2 dévoile :
Deux nouveaux anneaux
Dix nouveaux satellites
Les premières images détaillées des cinq plus gros satellites

Les satellites d’Uranus

🔹 Obéron et Umbriel révèlent une surface fortement cratérisée.
🔹 Francis Nimmo, astronome à l’université de Californie Santa Cruz et co-auteur du rapport concept de la mission UOP, écrit :

« Miranda et Obéron ont sans doute été assez actifs dans le passé. Leur surface présente des failles ainsi que d'autres signes d'activité tectonique. »

Après s'être approchée d'Uranus à seulement 81 500 km, Voyager 2 met ensuite le cap sur Neptune, qu'elle survole en 1989.

Et après ?

Pour poursuivre l'étude d'Uranus, les astronomes doivent de nouveau se contenter d'observations depuis la Terre... et s'armer de patience !

🔜 À suivre...

📖 Bonne lecture,
Bob

PETIT MOT DU DIMANCHE : URANUS : EN LIGNE DE MIRE

Connaissance & Partage

URANUS : EN LIGNE DE MIRE

PMDD du dimanche 19 janvier 2025
PREMIÈRE PARTIE

Une planète encore méconnue

  • Uranus, l’avant-dernière planète du système solaire, demeure largement mystérieuse.

  • Elle a été visitée une seule fois, par Voyager 2 en 1986.

  • Depuis la Terre, son étude est compliquée à cause de sa distance lointaine.

Pourtant :

  • Entre 30 et 40 % des exoplanètes dans l’univers pourraient être similaires à Uranus.

  • La NASA envisage d’en faire sa prochaine grande mission d’exploration pour percer ses secrets.

Voyager 2 : une visite éclair

  • Temps de survol :

    • La sonde Voyager 2, lancée en 1977, a survolé Uranus pendant moins de 6 heures le 24 janvier 1986.

    • Objectif : Profiter d’un alignement planétaire exceptionnel pour explorer le système solaire.

  • Ce qu’elle a accompli :

    • Elle a capturé quelques photos et effectué des mesures.

    • Puis, elle a quitté Uranus à grande vitesse grâce à l’assistance gravitationnelle.

Le retour d’Uranus dans le viseur

  • Après près de 40 ans, Uranus revient au centre de l’attention :

    • En 2022, un rapport de la NASA a désigné Uranus comme cible principale dans le système solaire.

    • Une mission d’envergure, baptisée Uranus Orbiter and Probe (UOP), est en préparation.

  • Détails de la mission :

    • Coût estimé : 2,6 milliards de dollars.

    • Composants :

      • Un orbiteur pour étudier Uranus depuis son orbite.

      • Un module atmosphérique pour pénétrer dans son atmosphère.

    • Arrivée prévue : Dans une vingtaine d’années.

Découverte d’Uranus

  • Découverte en 1781 par l’astronome anglais William Herschel :

    • Initialement prise pour une comète.

    • Quelques mois plus tard, elle est reconnue comme la septième planète du système solaire.

  • Origine du nom :

    • Sur proposition de l’Allemand Johann Elert Bode, elle est nommée URANUS (version latine d’Ouranos, le dieu grec du ciel).

(À suivre)

Bonne lecture,
Bob

PETIT MOT DU DIMANCHE : ARRIVERA-T-ON UN JOUR À VOIR LES PREMIÈRES ÉTOILES ?

Connaissance & Partage

ARRIVERA-T-ON UN JOUR À VOIR LES PREMIÈRES ÉTOILES ?

PMDD du 5 janvier 2025

Une question sans réponse définitive

Même si chaque nouveau télescope permet de remonter plus loin dans le temps, il reste incertain que nous puissions un jour observer les premières lumières stellaires.

  • Pourquoi ?

    • La limite de l’univers observable constitue un mur infranchissable.

    • Cette limite correspond à une sphère centrée sur nous (sans être le centre de l’univers) et dont le rayon est égal à la distance de la toute première lumière jamais émise.

Observer le passé grâce à la lumière

  • La lumière voyage à une vitesse de 300 000 km/s, mais elle ne nous parvient pas instantanément :

    • Une lampe torche allumée sur la Lune mettrait 1 seconde pour être vue depuis la Terre.

    • Si le Soleil s’éteignait, nous ne le saurions que 8 minutes et 20 secondes plus tard.

  • Conséquence :

    • Plus nous regardons loin dans l’espace, plus nous observons tôt dans l’histoire de l’univers.

Les progrès des télescopes

Selon Nicolas Laporte, astrophysicien à l’Université d’Aix-Marseille :

« Dans les années 1950, les télescopes permettaient de remonter à 6 milliards d’années.
Dans les années 1990, grâce à l’observatoire Keck, à 10 milliards d’années.
Aujourd’hui, avec le télescope spatial James Webb (JWST), nous remontons jusqu’à 13,5 milliards d’années. »

  • Pour rappel :
    L’univers est âgé de 13,8 milliards d’années.

La limite de l’univers observable

  • Les premiers instants de l’univers :

    • Durant ses 380 000 premières années, l’univers était un plasma, où les protons et électrons étaient dissociés.

    • Les photons (particules de lumière) étaient emprisonnés et ne pouvaient se propager.

  • Un tournant décisif :

    • Après 380 000 ans, l’univers s’est refroidi, permettant aux protons et électrons de s’associer pour former les premiers atomes d’hydrogène.

    • Ce moment marque le début de la propagation de la lumière.

L’âge sombre de l’univers

  • Entre l’émission des premiers photons et la formation des premières étoiles, l’univers est plongé dans son « âge sombre ».

  • Nous ignorons encore :

    • Quand les premières sources de lumière sont apparues.

    • Quand a débuté l’aube de l’univers.

Une mission pour les télescopes modernes

  • Le télescope spatial James Webb (JWST) est l’un des instruments confiés à cette tâche titanesque.

  • Mais il faudra encore faire preuve de patience pour espérer des réponses définitives.

Bonne lecture,
Bob

(1) L’univers est estimé à 13,8 milliards d’années.

PETIT MOT DU DIMANCHE : UN GÉNIE DANS LE VENT… SOLAIRE

Connaissance & Partage

EUGENE PARKER

UN GÉNIE DANS LE VENT… SOLAIRE
PMDD du 15 décembre 2024

Une idée révolutionnaire

En 1958, l’astrophysicien américain Eugène Parker prédit l’existence de gigantesques flux de particules solaires, qu’il nomme « vent solaire ». À l’époque, personne ne voulait y croire. Pourtant, six décennies plus tard, une sonde spatiale portant son nom explore ces flux avec succès.

Ses contributions majeures

  1. Physique solaire

    • Parker fut le premier à théoriser l’effet dynamo, à l’origine du champ magnétique solaire.

    • Il élabora un modèle du cycle des taches solaires, qui recommence tous les 11 ans.

    • Point culminant de ses travaux : l’hypothèse de flux de particules s’échappant de la couronne solaire à des vitesses supersoniques.

  2. Une intuition remarquable

    • Selon Robert Rosner, astrophysicien :

      « C’était quelqu’un de très inventif. Il avait cette incroyable intuition physique sur ce que pouvait être une chose avant d’écrire une équation et obtenait la réponse qu’il attendait sur la base de son intuition. »

  3. Une observation clé

    • En s’interrogeant sur les queues des comètes (qui pointent toujours à l’opposé du Soleil), Parker démontre qu’un flux de particules s’échappe de la surface solaire, accélérant jusqu’à des vitesses supersoniques.

    • Son article soumis en 1958 à l’Astrophysical Journal reçoit l’appui de Subrahmanyan Chandrasekhar, grand physicien, qui valide ses calculs.

Confirmation et reconnaissance

  • 1959 : La sonde soviétique Luna 2 détecte des particules voyageant à plus de 100 km/s dans la couronne solaire, confirmant les prédictions de Parker.

  • Missions ultérieures : Elles renforcent la validité de ses travaux.

Parcours professionnel

  • Études au Caltech (1)

    • William Fowler, futur prix Nobel (1983), lui offre un poste d’assistant pour financer ses études.

    • Rencontre avec Walter Elasser, qui l’initie à l’effet dynamo.

  • Université de Chicago

    • Directeur du département de physique (1970-1972).

    • Directeur du département d’astronomie et d’astrophysique (1972-1978).

Derniers accomplissements

  • Retraite : Eugène Parker se consacre à la sculpture sur bois après 1995.

  • Reconnaissance par la NASA :

    • En 2017, la NASA annonce que la sonde spatiale destinée à explorer la couronne solaire portera son nom.

    • En 2018, à l’âge de 91 ans, Parker assiste avec fierté au lancement de la sonde Eugène Parker.

Un héritage durable

  • Décès : En 2022, Parker s’éteint à l’âge de 94 ans, laissant derrière lui un héritage scientifique inestimable et un lien éternel avec les étoiles.

Bonne lecture,
Bob

(1) California Institute of Technology.

PETIT MOT DU DIMANCHE : EXTRAIRE L’OR DES ASTÉROÏDES AVEC DES MOISISSURES

Connaissance & Partage

EXTRAIRE L’OR DES ASTÉROÏDES AVEC DES MOISISSURES

PMDD du 8 décembre 2024

L’expansion de l’humanité dans le système solaire, si elle a lieu un jour, passera forcément par l’exploitation des ressources in situ.

  • Pourquoi ?
    Tout d’abord parce que l’expédition de lourdes charges coûte très cher. Mais surtout, parce que les ressources de notre planète sont limitées :

    • Fer, cuivre, nickel pour nos constructions ;

    • Silicium et terres rares pour notre électronique ;

    • Potassium, sodium, phosphore, et soufre pour d’autres besoins.

Ces éléments devront être extraits sur place.

Les astéroïdes : des mines à ciel ouvert ?

Depuis plusieurs années, de nombreuses équipes réfléchissent aux moyens d’exploiter les astéroïdes. Ces derniers contiendraient, selon elles, tout ce qui nous est nécessaire. Ils pourraient donc constituer des mines à ciel ouvert... ou presque.

Problèmes majeurs :

  1. Comment adapter les techniques d’extraction minière à un environnement aussi particulier ?

  2. Comment gérer l’absence de gravité ?

Une solution surprenante : les moisissures

Rosa Santomartino, microbiologiste à l’université d’Édimbourg, propose une approche révolutionnaire. Selon elle :

« Plutôt que de s’appuyer sur des machines et des engins lourds qu’il faudrait construire sur Terre puis expédier dans l’espace, nous devrions nous tourner vers les bactéries et les champignons. »

Cette idée s’appuie sur une étude étonnante menée à bord de la Station spatiale internationale (ISS) pendant 19 jours, entre décembre 2020 et janvier 2021.

De la science-fiction à la réalité

Sur Terre, l’industrie minière utilise déjà des microorganismes pour extraire des minéraux des roches :

  • 20 % de la production mondiale annuelle de cuivre ;

  • 5 % de celle de l’or sont assurés par des microbes.

Avantages pour l’espace :

  • Méthode autonome, sans machines lourdes ;

  • Efficace même sur des minéraux pauvres (comme les déchets de mines), assimilables aux astéroïdes.

Un futur prometteur

Si un jour nous parvenons à extraire des métaux précieux et des terres rares des astéroïdes, ce ne sera pas avec des pelleteuses, mais grâce à des microbes de l’espace travaillant directement sur place.

Conclusion :
Nos petits-enfants assisteront peut-être à ce miracle... Qui sait ?

Bonne lecture,
Bob

PETIT MOT DU DIMANCHE : ROBERT JONCKHÈERE : UN CH’TI PASSIONNÉ D’ASTRONOMIE

Connaissance & Partage

ROBERT JONCKHÈERE : UN CH’TI PASSIONNÉ D’ASTRONOMIE

PMDD du 1er décembre 2024

Nous sommes en 1909. Ce jour-là, est inauguré à Hem, dans la banlieue lilloise, le grand observatoire imaginé par Robert Jonckhèere, jeune adolescent passionné d’astronomie. Cet observatoire est le cadeau offert par son père, riche manufacturier roubaisien, pour sa majorité.

Un observatoire ambitieux

Robert Jonckhèere voit grand :

  • L’observatoire se compose de trois corps de bâtiments reliés par des galeries.

  • Au centre, une coupole de 9 mètres de diamètre abrite une grande lunette équatoriale.

  • Un autre bâtiment héberge une lunette méridienne de 81 mm.

  • Le site inclut aussi des bureaux, une grande bibliothèque, des chambres pour les observateurs, un chalet météorologique, et une habitation pour le concierge.

C’est dans cet environnement que Robert Jonckhèere espère réaliser sa vocation : le recensement des étoiles doubles.

Un rêve brisé par la guerre

Hélas, la Première Guerre mondiale survient ! Obligé de se réfugier en Angleterre, Robert Jonckhèere revient en France après le conflit et découvre un observatoire dévasté.

Malgré son optimisme et ses projets de reconstruction, les crises économiques successives touchent durement l’entreprise familiale qu’il dirige en parallèle de son activité d’astronome.

À terme, il ne peut plus supporter les charges financières liées à l’observatoire et doit se résigner à déposer le bilan.

Un nouvel espoir

L’université de Lille rachète alors sa grande lunette et l’installe sous une nouvelle coupole.

Quant à Robert Jonckhèere, ruiné, il repart de zéro. Après avoir exercé divers métiers, il réussit le concours d’entrée au CNRS et devient astronome à l’observatoire de Marseille, où il peut reprendre ses travaux sur les étoiles doubles.

Une vie dédiée à l’astronomie

Robert Jonckhèere s’éteint le 27 juin 1974, à l’âge de 88 ans.

Bonne lecture,
Bob

PETIT MOT DU DIMANCHE : ÇA CHAUFFE DU CÔTÉ DU SOLEIL !

Connaissance & Partage

ÇA CHAUFFE DU CÔTÉ DU SOLEIL !

PMDD DU 24 novembre 2024

Depuis quelques semaines, et en particulier depuis le début du mois d’octobre de cette année, de fortes éruptions ont été observées par les satellites et les télescopes au sol qui surveillent l’astre du jour. Un formidable sursaut d’activité, trahi par l’apparition de grandes taches solaires et parfois, comme ce fut le cas le 9 octobre, par une tempête géomagnétique d’une intensité surprenante, a éclaté près du centre du disque et fut visible de la Terre.

Une éjection de protons en direction de la Terre

Le satellite européen Soho et son coronographe Lasco, le seul instrument en orbite fournissant quotidiennement des images de la couronne solaire, confirmaient qu’une importante éjection de protons et de plasma filait tout droit vers notre planète bleue. Les spécialistes sonnaient alors l’alerte !

Des aurores spectaculaires

Quelques heures plus tard, sur une large partie de l’Hexagone – de la Bretagne à la Lorraine, de Lille jusqu’en Corse – mais aussi à travers l’Amérique et jusqu’en Russie, de magnifiques aurores boréales illuminaient les paysages de campagne, de montagne et de bord de mer.

Même dans les villes, de vastes taches rougeâtres, distinctes de la pollution lumineuse, maculaient l’horizon jusqu’au zénith. Sous les tropiques, comme à La Réunion, des photos singulières confirmaient ce ballet céleste : une nuit traversée de flammes rouges, bleues et vertes, s’agitant sous l’intensité de la tempête géomagnétique en cours.

Du grand spectacle ! Le second de l’année, après celui du 10 mai qui avait surpris tout le monde. Ces phénomènes s’expliquent par la variabilité solaire, dont le cycle d’activité – d’environ 11 ans – atteint actuellement une intensité maximale, qui devrait durer encore un à deux ans.

Le Soleil, miroir et mystère

Tel Janus, le dieu romain aux deux visages, le Soleil est tout à la fois le miroir étincelant de nos cultures et un objet de connaissance humaine qu’il est nécessaire d’étudier et de comprendre.

Cette gigantesque chaudière thermonucléaire, brûlant chaque seconde des centaines de millions de tonnes d’hydrogène, est indépendante du cours de nos vies. Elle peut être perçue comme un élément du décor, extérieur à nos activités – à la manière d’un arbre, d’un nuage ou d’une montagne.

Cependant, nul ne peut ignorer que cet astre est source de vie. L’homme lui est soumis, comme à un principe vital. Et c’est cette dualité qui s’impose lorsque ses colères nous rappellent sa proximité… et notre petitesse.

Comme l’écrivait Victor Hugo :

« La vie est comme un arc-en-ciel. Il faut de la pluie et du Soleil pour en voir les couleurs. »

On pourrait parodier cette pensée ainsi :

Il faut l’atmosphère terrestre et les colères du Soleil pour voir les aurores polaires.

Bonne lecture,
Bob

PETIT MOT DU DIMANCHE : Tycho Brahe (1546-1601)

Connaissance & Partage

Tycho Brahe (1546-1601)
PMDD du 17 novembre 2024

Issu d’une famille aristocratique danoise, Tycho Brahe fut attiré très tôt par l’astronomie. Sa passion pour les observations célestes s’intensifia en 1572, lorsqu’il assista à l’apparition d’une étoile temporaire d’une grande luminosité, qui se révéla être une supernova — l’explosion d’une étoile en fin de vie. Cet événement bouleversa Tycho, car il contredisait la théorie aristotélicienne de l’immuabilité des cieux.

Quelques années plus tard, alors qu’il observait les planètes, il remarqua que Jupiter doublait Saturne, un phénomène que les tables alphonsines, basées sur les travaux de Ptolémée, n’avaient pas prévu. Cette observation marqua un tournant dans sa réflexion sur le cosmos (1).

En 1577, après avoir observé le déplacement d’une comète dans le ciel, une question cruciale s’imposa à lui. À l’époque, on pensait que le cosmos était constitué de sphères transparentes et solides contenant les planètes en rotation. Mais si ces sphères existaient, comment une comète pouvait-elle se déplacer librement dans l’espace sans les heurter ? Tycho en conclut que ces sphères n’existaient pas.

Les observatoires de Tycho

Avec le soutien du roi Frédéric II du Danemark, Tycho construisit Uraniborg, le premier observatoire de l’Europe chrétienne, sur l’île de Ven. Lorsque celui-ci devint insuffisant, il édifia un second observatoire, Stjerneborg, à proximité. Ces infrastructures, équipées d’outils comme le sextant (inventé par Tycho lui-même pour mesurer les angles entre étoiles), furent les premiers laboratoires modernes dédiés à l’astronomie.

Grâce à son travail méticuleux et à l’aide de nombreux collaborateurs, il établit un catalogue de 777 étoiles, remplaçant les tables obsolètes de Ptolémée. Cette base de données permit à Tycho de développer son propre modèle cosmologique : le système tychonique, un compromis entre les idées géocentriques et héliocentriques.

Débats sur le mouvement de la Terre

Cependant, l’idée que la Terre se déplace dans l’espace à grande vitesse se heurtait aux croyances antiques. Les partisans d’une Terre immobile faisaient valoir des arguments simples mais convaincants pour l’époque : « Tirez une flèche vers le ciel, elle retombera à vos pieds. Comment cela serait-il possible si la Terre était en mouvement ? »

Malgré ces résistances, les travaux de Tycho et de ses successeurs contribuèrent à l’émergence du modèle cosmologique que nous connaissons aujourd’hui. Ils eurent aussi le courage de défier l’obscurantisme religieux, qui s’opposait à toute remise en question du dogme.

Notes

(1) Ce phénomène s’explique par le fait que les planètes se déplacent autour du Soleil à des vitesses proportionnelles à leur proximité avec lui. Jupiter, étant plus proche du Soleil que Saturne, se déplace plus rapidement et peut donc la dépasser. Pour plus de détails, voir le PMDD du 17 décembre 2017 sur le phénomène de « l’étoile des Rois Mages ».

(2) Tycho Brahe fut surnommé « l’astronome au nez d’or » après avoir perdu l’arête de son nez lors d’un duel à l’épée contre un compatriote danois, Manderup Parsberg, au sujet d’un désaccord mathématique. Ce duel, survenu le 29 décembre 1566, obligea Tycho à porter une prothèse nasale, prétendument en or mais en réalité en cuivre, comme l’a démontré une analyse menée en 2010 lors de l’exhumation de son corps.

Bonne lecture,
Bob

PETIT MOT DU DIMANCHE : Missions humaines vers Mars : vie, climat et géologie

Connaissance & Partage

Missions humaines vers Mars : vie, climat et géologie
PMDD du 10 novembre 2024
Deuxième et dernière partie

En ce qui concerne les voyages futurs vers Mars, l’équipe technique, appelée par les spécialistes la "Tiger Team", a identifié les objectifs scientifiques qu’une mission habitée pourrait remplir.

Parmi ces objectifs, l’astrobiologie occupe une place centrale. Il s’agit de déterminer si la vie s’est un jour développée sur la planète rouge et, le cas échéant, d’établir si elle est liée ou non à la vie terrestre. Un autre aspect concerne l’étude de la distribution des environnements d’eau liquide sur Mars et leur habitabilité à travers le temps.

Le deuxième domaine d’intérêt majeur est le climat martien. Une mission humaine permettrait de mieux comprendre l’histoire climatique de Mars, notamment l’existence potentielle d’un océan dans le passé ou d’eau souterraine à l’heure actuelle.

Enfin, la géologie martienne constitue un autre axe fondamental. Il s’agit d’analyser l’évolution de Mars depuis son premier milliard d’années et de comprendre les processus géologiques qui la gouvernent, afin de les comparer avec ceux de la Terre.

Pourquoi envoyer des astronautes ?

Une question clé demeure : de quelle manière les astronautes pourraient-ils mieux répondre à ces objectifs que les rovers ou les sondes ?

Pour y répondre, la Tiger Team a élaboré une série de missions fictives :

  • Utopia Planitia, pour explorer l’histoire climatique de Mars et les éventuels océans passés.

  • Valles Marineris, pour rechercher des traces de vie, étudier la géologie et analyser les dépôts aqueux.

  • Les contreforts de l’Elysium Mons, pour évaluer les grottes potentiellement habitables.

Selon Michael Mischna, spécialiste du climat martien, « ces missions ont une portée bien plus grande que celles des robots traditionnels, grâce à la capacité des humains à parcourir de plus grandes distances et à explorer plus efficacement. »

Pour illustrer cet avantage, Mischna rappelle qu’à partir d’Apollo 15, les astronautes disposaient du Lunar Roving Vehicle, qui leur permit de parcourir jusqu’à 35 km en 22 heures lors de la mission Apollo 17. En comparaison, le rover Opportunity détient le record de 45 km... mais réalisés en 14 ans.

Le risque de contamination

Existe-t-il un risque de contamination de Mars par des organismes terrestres ? Selon François Raulin, exobiologiste et ancien responsable de l’instrument MOMA sur ExoMars, « dès que l’homme posera le pied sur Mars, on ne pourra pas empêcher la contamination biologique, ce qui pourrait compromettre la recherche de traces de vie présente ou passée. » Il préconise donc de prioriser les missions robotiques avant l’envoi d’astronautes.

Frances Westall, sa collègue, nuance cependant : « La plupart des organismes que nous apporterions sur Mars ne survivraient pas. »

Les défis à venir

Les voyages vers Mars ne sont pas pour demain. Avant tout, il faut concevoir les technologies et les infrastructures nécessaires. De plus, les fenêtres où l’énergie requise pour un aller-retour est réduite ne se présentent que tous les 15 à 20 ans. C’est pourquoi la NASA envisage généralement l’année 2039 comme référence.

(1) L’année de mes 100 ans… Je ne sais pas si je vais tenir jusque-là !
Amicalement,
Bob

PETIT MOT DU DIMANCHE : Missions humaines vers Mars : la science veut avoir son mot à dire

Connaissance & Partage

Le PMDD a 7 ans
PMDD du 3 novembre 2024

Missions humaines vers Mars : la science veut avoir son mot à dire

Première partie

Plusieurs agences spatiales, ainsi que des entreprises privées, ambitionnent d’envoyer des missions habitées sur Mars d’ici une ou deux décennies. Des humains à la place des rovers sur la planète rouge ?

Oui, mais pour quoi faire ?
La NASA a réuni des scientifiques pour répondre à cette question. John F. Kennedy déclarait déjà à la fin des années 1960 : « Nous avons choisi d’aller sur la Lune [...] parce que cet objectif servira à organiser et à offrir le meilleur de notre énergie et de notre savoir-faire. » Aujourd’hui, la stratégie consiste à établir une présence humaine durable sur la Lune grâce à la station orbitale Gateway, afin de tester les techniques nécessaires pour le voyage vers Mars. Plusieurs profils de missions martiennes sont proposés, variant selon la durée du séjour et les objectifs poursuivis.

Selon Bruce Jakosky, directeur du Laboratoire pour l’étude de l’atmosphère et de l’espace, « notre objectif premier a été d’intégrer la science très en amont dans le processus de construction du programme martien. C’est notre recommandation principale aux responsables : la science doit avoir voix au chapitre. »

Envoyer des astronautes sur Mars présente des avantages significatifs d’un point de vue scientifique. Les compétences des géologues surpasseraient largement celles des rovers en matière de compréhension des environnements martiens. Comme l’explique Jakosky : « Grâce à leur formation et à leur œil bien entraîné [...] les humains ont une capacité d’analyse et de compréhension immédiate que les robots ne peuvent égaler. »

France Westall, directrice du groupe de recherche en exobiologie et responsable de la caméra « Clupi » installée sur le futur rover européen ExoMars, renforce cet argument en affirmant : « Si je me rendais sur Mars avec mes outils, je pourrais faire beaucoup mieux que Clupi. »

Un autre atout des astronautes réside dans leur capacité d’adaptation. Selon Michael Mischna, spécialiste du climat martien : « Si un robot rencontre quelque chose d’imprévu, en général il s’arrête et attend une réponse de la Terre. Les humains, en revanche, peuvent analyser des circonstances inconnues et modifier leur programme en conséquence. »

(À suivre)

Bob

PETIT MOT DU DIMANCHE : Première Réserve Internationale de Ciel Étoilé en France

Connaissance & Partage

Le Pic du Midi : Première Réserve Internationale de Ciel Étoilé en France
PMDD du 27 octobre 2024

À la fin des années 2000, tandis qu’au Québec le mont Mégantic devenait la première Réserve Internationale de Ciel Étoilé (RICE), un collectif dirigé par Nicolas Bourgeois voyait le jour dans le Midi de la France. Ce dernier, passionné d’astronomie, travaillait déjà sur un projet similaire autour du Pic du Midi. Inspiré par le succès québécois, il entame une thèse de doctorat sur la mise en œuvre d’une telle réserve. Cette démarche aboutit avec succès le 19 décembre 2013, lorsque l’International Dark Sky Association attribue au Pic du Midi la reconnaissance internationale en tant que RICE.

Aujourd’hui, Nicolas Bourgeois dresse un bilan positif de cette initiative. Selon lui, dans les communes environnantes de la réserve, 40 % de l’éclairage public a été mis en conformité avec les exigences de la RICE. Chaque remplacement de luminaire permet instantanément de réduire de 95 % la pollution lumineuse. Cependant, des progrès restent à faire, car 60 % des points lumineux nécessitent encore des améliorations.

Malgré cela, la réserve enregistre une nette diminution de la pollution lumineuse. Par ailleurs, Nicolas souligne que 60 % des communes des Hautes-Pyrénées pratiquent désormais l’extinction nocturne. La RICE a également réussi à rassembler des acteurs variés, tels que l’observatoire du Pic du Midi, le syndicat d’énergie en charge de l’éclairage public, et le parc national des Pyrénées, qui veille sur les espaces naturels et la biodiversité.

Depuis la labellisation, d’autres porteurs de projets, notamment dans les Cévennes et le Mercantour, ont sollicité l’équipe de la RICE. Il y a dix ans, les notions de « pollution lumineuse » et de protection du ciel nocturne étaient méconnues du grand public, se limitant à des cercles d’astronomes. Aujourd’hui, elles sont davantage prises en compte.

Cependant, il reste des défis à relever. La majorité des communes éteignent leur éclairage en milieu de nuit, alors que les espèces nocturnes sont surtout gênées en début de nuit. De plus, les « veillées aux étoiles » organisées par les passionnés se déroulent en soirée, moment où la lumière artificielle reste souvent prédominante.

Pourtant, améliorer la qualité du ciel nocturne est simple. Il suffit d’éteindre l’éclairage plus tôt, de réduire l’intensité des spots ou de les orienter vers le sol plutôt que vers le ciel. Ainsi, les étoiles réapparaissent et la Voie Lactée illumine la voûte céleste, au plus grand plaisir de tous.

Bonne lecture,
Bob

PETIT MOT DU DIMANCHE : SOMMES-NOUS SEULS DANS L’UNIVERS ? Deuxième partie

Connaissance & Partage

SOMMES-NOUS SEULS DANS L’UNIVERS ?
PMDD du 20 octobre 2024
Deuxième partie

À partir de la recherche des exoplanètes, en à peine un quart de siècle, nous nous sommes trouvés dans un univers peuplé de milliards de milliards d’étoiles et de quelques centaines de planètes, chiffre qui peut augmenter infiniment au fil des années.
Et pourtant ! En regardant dans ce qui semble être un océan infini de possibilités, les seuls échos que nous ayons reçus de nos explorations, jusqu’à présent, sont des paysages planétaires stériles dans un silence assourdissant.

Serions-nous les seuls invités à la table cosmique ? Bien qu’on ne puisse écarter cette hypothèse, il faut reconnaître que ce serait, comme le disait Carl Sagan, « un gâchis terrible d’espace ». Et ce, pour plusieurs raisons : tout d’abord, les composantes élémentaires, que les scientifiques appellent « briques », c’est-à-dire le carbone, l’hydrogène, l’azote, l’oxygène, le phosphore et le soufre, sont communes dans l’univers. Ce n’est pas par hasard si elles servent de fondation à notre biologie. Ce sont les poussières d’étoiles qui composent tout ce que nous connaissons, que ce soit l’univers, le corps humain, et même la tarte aux pommes, comme aimait le dire avec humour Carl Sagan !

On trouve des molécules organiques à la surface de Mars, dans les geysers d’Encelade, une des lunes de Saturne, dans la stratosphère de Triton et dans les comètes. Les scientifiques en ont découvert dans les astéroïdes et même dans les planètes naines comme Cérès et Pluton. Bien plus loin, près de 200 types de molécules organiques complexes, dites « prébiotiques » (précurseurs de la vie), ont été découverts dans des nuages interstellaires proches du centre de notre galaxie. Certes, les molécules organiques ne sont pas la vie, mais ce sont les éléments de base qu’elle utilise pour sa charpente de carbone et d’hydrogène.

Ce nombre quasi-incalculable de possibilités ajoute à la problématique d’une abondance de vie dans l’univers. Cela pourrait nous donner le tournis. En effet, une simple extrapolation des données de la mission Kepler sur le nombre d’exoplanètes existant uniquement dans notre galaxie suggère que des milliards de planètes de type terrestre pourraient être situées dans la zone habitable d’étoiles semblables au Soleil. Si même une seule exoplanète avait développé un type de vie complexe et intelligente, notre seule galaxie pourrait être peuplée d’une dizaine de civilisations avancées.

Si l’on admet que la distribution dans la nature montre qu’il y a plus de petites flaques d’eau que de grands lacs, plus de collines que de chaînes de montagne, plus de petites planètes que de grandes, plus de vie simple que de vie complexe, il s’ensuit qu’en probabilité, il existe plus de vie simple et microbienne que de vie complexe.

Nous vivons une époque où les rebondissements et les découvertes s’enchaînent à grande vitesse. Il n’est donc pas déraisonnable d’imaginer qu’avant la fin de la présente décennie, une avancée dans le domaine de la vie extraterrestre sera franchie.
Pourrais-je me permettre de nous le souhaiter ?

Amicalement,
Bob