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PETITES CHRONIQUES DU CIEL EN BREF

PETIT MOT DU DIMANCHE 17/10/2021

Connaissance & Partage

Sacépassécemoicimèilyatrélontan

PMDD du 17 octobre 2021

2 OCTOBRE 1853

Décès de François ARAGO, astronome, physicien et homme politique français. Admis à 17 ans à l’école polytechnique, il s’y distingua par des résultats brillants. C’est à l’observatoire de Paris, où il passa la plus grande partie de sa vie, qu’il effectua la plupart de ses recherches. Sa contribution à l’astronomie a été marquée essentiellement par ses talents de pédagogue. Son « Astronomie populaire » en quatre tomes connut un énorme succès.

3 OCTOBRE 1971

Il y a 50 ans, le 3 octobre 1971, LUNA 19 se plaçait sur orbite lunaire. La sonde soviétique était chargée de cartographier notre satellite à haute résolution, de mesurer son champ de gravité et son niveau de radiation. Le but était de préparer un alunissage de cosmonautes. La sonde fonctionnera pendant un an mais on sait, aujourd’hui, qu’aucun cosmonaute russe n’a foulé le sol de la Lune.

4 OCTOBRE 2011

Il y a 10 ans, Saul Parlmutter, Adam Riess et Brian Schmitt reçurent le prix Nobel de Physique pour leur découverte sur l’accélération de l’expansion de l’univers. En 1998, en observant des supernovæ lointaines, ils réalisent que celles-ci sont plus éloignées que ne le prédisait le scénario cosmologique en vigueur. Ils en conclurent qu’il devait exister une mystérieuse forme d’énergie qu’ils baptisèrent « énergie sombre ». Celle-ci accélèrerait l’expansion cosmique.

11 octobre 2006

Il y a 15 ans, la sonde Cassini photographia une tempête de 8000 km de diamètre centrée sur le pôle sud de Saturne. Les physiciens constatèrent que le mur qui entourait l’œil du cyclone dépassait 50 km de haut et que les vents y soufflaient à près de 550 km/h. Ils en conclurent que Saturne était bien moins calme que Jupiter.

24 OCTOBRE 1851

Ce jour-là, le britannique William LASELL observa deux nouveaux satellites gravitant autourd’Uranus. Comme pour Titania et Obéron (découverts en 1787 par William Hesrchel), il proposa de les désigner par le nom de personnages féériques. Ce sera Ariel ( La Tempête ) de Shakespeare et Umbriel dont le nom vient de l’œuvre « La Boucle de cheveux » du poète anglais Alexander Pope. Ces deux satellites ont été photographiés par Voyager 2 en 1986.

LE 25 OCTOBRE 1671

Il y a 350 ans, Jean Dominique CASSINI découvrait Japet autour de Saturne. Ce fut l’année même où il prit la direction de l’observatoire de Paris. L’année suivante il identifia Rhéa puis Téthys et Dioné en 1684.

INFORMATION

Le JEUDI 21 OCTOBRE de 20h 00 à 21 h 30,

Je donnerai deux exposés, salle Joël Bizet, Palais des Sports (derrière le palais, à l’emplacement du regretté Bungalow )

1° ASTRONOMIE

Tout le monde le sait : La Terre est sphérique ! ET NON : 1 français sur 10 est persuadé qu’elle est plate. Quels arguments peut-on leur opposer ? Que se passerait-il si elle était plate ? Qu’en disent les religions ? Comment Eratosthène, au IIéme siècle, prouva, de manière irréfutable sa rotondité ?

2°MYTHOLOGIE CÉLESTE

Après avoir vaincu les Titans, Zeus dut affronter les Géants. Or, ceux-ci ne pouvaient être terrassés que s’ils étaient frappés à la fois par un Olympien ET par un mortel. Quel est le mortel qui serait assez fou pour accepter de lutter contre les Géants ?

Dilemme pour Zeus !...

Je compte sur votre présence.

Bob

LÉGENDE DE LA CONSTELLATION DU DAUPHIN- III

Connaissance & Partage

LÉGENDE DE LA CONSTELLATION DU DAUPHIN

Troisième et dernier épisode 14 octobre 2021

Grâce au dauphin géant de Poséidon, Arion avait réussi à éviter la noyade et atteint sans encombre le port de Corinthe puis le palais du roi Périandre. De son côté le capitaine du Stella avait rejoint le port dans un piteux état car il avait subi les fureurs d’une terrible tempête au cours de laquelle tout son équipage avait succombé, englouti par les flots déchaînés.

Lorsqu’il apprit par un serviteur du roi que celui-ci désirait le rencontrer, le fieffé capitaine se réjouit. Sa réputation de valeureux marin serait-elle connue du roi de Corinthe ? Quel honneur !

Périandre l’attendait dans son bureau de réception, non sans avoir, au préalable, dissimulé Arion derrière une tenture. Lorsque Xyros se présenta le roi l’accueillit comme un ami.

« Alors, comment vas-tu Xyros, s’écria le roi en le prenant dans ses bras ? D’après ce que l’on m’a rapporté, tu as perdu ton bateau et tes marins dans une terrible tempête. Raconte-moi donc tes malheurs. »

Honoré de constater que sa parole comptait pour le roi de Tyrinthe, le capitaine ne se fit pas prier pour narrer les péripéties ayant conduit à son naufrage.

« Nous avons embarqué à Tarente nos soutes regorgeant de blé, raison pour laquelle nous n’avons pas pu embarquer de passagers. Soudain, en plein milieu de la mer Egée, une méchante tempête nous a obligés à nous rapprocher des côtes. Hélas le bateau a fini par sombrer et tout mon équipage s’est noyé. Quant à moi, je ne dois qu’à la chance d’avoir rencontré un énorme tronc à la dérive. C’est en m’accrochant à celui-ci que j’ai pu rejoindre le port.

« Comme tu as embarqué à Tarente, peut-être as-tu eu l’occasion de rencontrer Arion qui devait venir jusqu’ici afin d’animer, avec sa petite troupe de musiciens, le mariage de ma fille. Celui-ci aura lieu dans trois jours et il ne m’a toujours pas donné de ses nouvelles, fit le roi. »

« Ah !Ah !Ah ! s’esclaffa Xyros. Bien sûr que je l’ai vu avec ses musiciens. On peut dire que tous se sont bien amusés dans les bars à femmes légères. Chaque marin en tenait une dans les bras alors que celles-ci s’amusaient à leur verser des gorgées d’alcool dans le gosier. A mon avis, Arion était si bien entouré et si ivre que cela m’étonnerait qu’il soit ici avant une bonne semaine. »

« En es-tu bien sûr, lui demanda Périandre au moment où il faisait glisser sur sa tringle la tenture qui cachait Arion ? »

Le capitaine félon resta interloqué en apercevant le musicien dans l’alcôve secrète.

« Fieffé menteur et maudit assassin, s’écria le roi de Corinthe ! »

Puis s’adressant à ses gardes, il leur donna l’ordre de conduire Xyrios dans une sombre geôle en attendant son jugement. Trois jours plus tard, le mariage de la fille du roi se déroula comme prévu à la différence qu’Arion dut recruter en peu de temps quelques nouveaux musiciens pour assurer l’ambiance musicale des festivités. Lorsque Poséidon conta à Zeus, les aventures d’Arion et de son ami le dauphin, le Maître du Ciel et des Etoiles, décida de porter au firmament quelques astres nouveaux représentant le célèbre dauphin. Certains racontent même qu’il expédia une étoile par musicien sur la voûte céleste, créant ainsi LES PLEIADES.

Bonne lecture

Bob

LÉGENDE DE LA CONSTELLATION DU DAUPHIN- Où LA TROUPE D’ARION CONNAIT UN MAUVAIS SORT

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LA CONSTELLATION DU DAUPHIN 12 octobre 2021

Deuxième épisode Où la troupe d’Arion connaît un mauvais sort

A la mi-journée, Arion et tous ses musiciens se retrouvèrent sur le pont où une grande table avait été dressée afin qu’ils puissent manger et se désaltérer. Tous avaient bien dormi et se pressèrent autour des victuailles et des boissons.

« Je vous invite, chers amis, fit Xyros, le capitaine du Stella. Maintenant que vous êtes reposés, il est temps de remplir vos estomacs. Commençons, si vous le voulez bien, par boire à la santé de tous les artistes et plus particulièrement à celle des musiciens. »

Dans le brouhaha d’applaudissements et de hourrahs, il leva son verre et invita les musiciens à l’imiter.

« Vos hommes d’équipage ne nous accompagnent pas, questionna Arion ? »

« Non, chacun est à son poste car il y a, dans la région, de nombreux écueils et il ne faudrait pas en heurter un par manque de vigilance, fit le capitaine qui prit bien garde de ne boire aucune gorgée du mélange alcool-somnifère. »

La boisson agit rapidement car, un quart d’heure après, Arion et tous ses musiciens dormaient comme des marmottes. Ce fut un jeu d’enfant pour les pirates de les jeter pardessus bord se contentant de ne garder vivant qu’Arion, solidement ligoté ainsi que les précieux instruments de musique.

Lorsque ce dernier sortit de sa torpeur et ne vit aucun de ses musiciens, il interrogea le capitaine :

« Xyros ! Bandit ! Qu’as-tu fait de mes accompagnateurs ? »

« Ils jouent certainement de la musique à quelques langoustes, à moins qu’ils aient réussi à dénicher quelques sirènes, lui répondit le capitaine sous les éclats de rires des membres de l’équipage. »

Arion comprit très vite qu’il était tombé dans un traquenard duquel il lui serait certainement difficile de sortir. Il devait, très vite, trouver un moyen de berner l’équipage. Après quelques minutes de réflexion, il demanda une faveur au capitaine :

« Mes musiciens sont morts noyés sans qu’un hommage mortuaire leur ait été rendu. Me permets-tu de prendre ma lyre et d’implorer la clémence d’Hadès, le Dieu-des Enfers ? »

« Au contraire lui répondit le capitaine. T’entendre jouer sera un régal pour chacun d’entre nous. »

Sous les applaudissements des marins, Arion se leva alors, se saisit de sa lyre et se percha à la poupe du Stella. Comme Xyros s’étonna qu’il s’installe si inconfortablement, Arion lui expliqua :

« C’est de là, prétendit-il, qu’avec une bonne vue sur les flots, je pourrai le mieux entrer en contact avec les Dieux de l’Olympe. »

Xyros et ses marins s’assirent sur le pont et se préparèrent à profiter d’un mini-concert gratuit. Quelle aubaine ! Arion accorda sa lyre, se fit la voix et commença son chant. Cependant, plutôt que d’adresser un message à Hadès, il lança un appel au secours à Poséidon, le Dieu de la Mer et des Océans.

Pour accentuer sa tromperie, plutôt que de chanter en grec, il utilisa un ancien dialecte hellène, très peu connu dans le peuple et ignoré, bien sûr, de l’équipage. Poséidon entendit et comprit instantanément l’appel au secours d’Arion et le piège dans lequel il était tombé. Immédiatement il envoya Delphinos, un énorme dauphin champion de rapidité, au secours du chef musicien.

Au moment où nous retrouvons celui-ci, il jouait quelques douces mélodies. Son auditoire, sous l’effet de l’enchantement, commençait à s’endormir, chacun rêvant à la belle qu’il avait laissée au foyer. La soirée se prolongea ainsi jusqu’à la tombée de la nuit.

Soudain Arion, de son poste en hauteur, vit un énorme dauphin qui se frottait contre la coque du navire et semblait l’inviter à le rejoindre. Il n’hésita pas une seconde. Comprenant que le dieu de la mer venait à son secours, il se jeta à l’eau et prestement se hissa sur le dos de l’énorme cétacé qui s’échappa rapidement vers la côte. Stupéfaits, le capitaine et ses marins se précipitèrent vers la poupe du bateau mais, lorsqu’ils jetèrent leur regard vers les flots, ils ne virent rien, tant la nuit était avancée.

« Le malheureux, fit Xyros, nous sommes à plusieurs milles des côtes. Il n’a aucune chance d’éviter la noyade. Il retrouvera ses amis au fond de l’eau. Dommage car c’était un bon musicien. »

Or, la colère de Poséidon ne s’arrêta pas aussi facilement. Comprenant qu’Arion avait été agressé par l’équipage du bateau, il déclencha une terrible tempête dans la région. Le capitaine et ses marins ne purent sauver le Stella qui devint incontrôlable et ce n’est qu’après plusieurs heures d’errance qu’un bateau de pêche les repéra. Celui-ci les conduisit jusqu’au port de Corinthe où leur état de fatigue fut amplement commenté par les autochtones.

Aucun habitant du port ne comprit pourquoi le Stella avait sombré car personne n’avait entendu parler d’une terrible tempête au large et plusieurs bateaux avaient même accosté dernièrement.

« Ton cas est unique, mon cher Xyros, fit un marin de ses connaissances ! Qu’as-tu fait à Zeus ou à Poséidon pour t’attirer ainsi leurs foudres ? Une tempête aussi localisée ne peut être provoquée que par la colère des dieux de l’Olympe.»

Le capitaine, très énervé, ne répondit à aucune question. Il avait du mal à digérer d’avoir perdu, par le fond, son bateau, son chargement de blé, les pièces d’or volées aux musiciens ainsi que les instruments de musique. Lui qui croyait devenir riche, devenait un marin désargenté et ruiné. Quant à ses marins, ils l’abandonnèrent et tentèrent de trouver un autre capitaine.

Quant à Arion, son dauphin salvateur le conduisit, sain et sauf, jusqu’au port de Corinthe où il fut immédiatement reconnu par les habitants. A peine informés de ses malheurs, quelques personnes se firent un plaisir de le conduire, à sa demande, jusqu’au palais de Périandre. Le roi eut ainsi écho de ce curieux naufrage. Lorsqu’il en parla à Arion, il comprit le fin mot de l’histoire car celui-ci lui raconta l’agression dont lui et ses musiciens avaient été l’objet.

« Et si l’on donnait une leçon à ce pirate, lui proposa Périandre ? » Quel piège les deux amis vont-ils tendre à Xyros ?

(à suivre)

Bob

PETIT MOT DU DIMANCHE 10/10/2021

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L’ EXPLORATION SPATIALE

Troisième et dernière partie PMDD du 10 octobre 2021

Les soviétiques en envoyant dans l’espace la chienne Laïka marquèrent une avancée significative ce qui ne manqua pas de surprendre les Américains. Ceux-ci réagirent en 1958 par la création, sous l’impulsion du Président Eisenhower, de la National Aeronautics and Space Administration, plus connue sous le célèbre acronyme NASA.

Le 31 janvier de cette même année, le premier satellite américain Explorer 1, fut lancé avec succès ce qui permit à cette administration spatiale d’initier une série de programmes. Le but final étant de réussir certains exploits avant les soviétiques.

Hélas, pour l’administration américaine, l’URSS leur coupa l’herbe sous le pied : le 12 avril 1961, l’agence spatiale soviétique réussit l’exploit d’envoyer un homme dans l’espace. A bord du vaisseau Vostok 1, Youri Gagarine effectua le tout premier vol habité dans l’espace et devint le premier homme en orbite autour de la Terre.

Passablement ébranlé par l’accumulation des succès soviétiques, le 12 septembre 1962, le président américain John Fitzgerald Kennedy annonça que tous les efforts de la NASA seraient concentrés sur un seul objectif : conquérir la Lune. Les crédits coulèrent à flots dans cette unique perspective.

Et les résultats furent concluants :

Le 16 juillet 1969, propulsés par une fusée Saturne V, Neil Armstrong, Buzz Aldrin et Michael Collins furent placés en orbite autour de la Lune. C’était la mission Apollo 11.

Le 21 juillet, suivis en direct par 500 millions de téléspectateurs, Neil Armstrong d’abord, et Buzz Aldrin ensuite, marchèrent sur la Lune. Après cet extraordinaire exploit, la course vers l’espace perdit en intensité. Apollo 11 marque, en effet, un apaisement dans la compétition entre les deux grandes puissances. Une fois l’objectif principal atteint, il ne devenait plus nécessaire de dépenser autant. Neil Armstrong Youri Gagarine Le dégel dans la compétition entre les deux blocs permit la mise en place d’une mission d’apaisement : le 17 juillet 1975 l’amarrage dans l’espace de l’américain Apollo et du soviétique Soyouz, fut le symbole de ce rapprochement entre les deux puissances.

Le 31 mai 1975 fut créé l’Européen Space Agency, plus connue sous le nom de l’ESA. Elle mutualisa les ressources de 19 pays d’Europe et intègra, entre autres, les programmes du Centre National d’Etudes Spatiales (C.N.E.S) fondé en 1961 et à l’origine des lanceurs Ariane.

En 1982, Jean-Loup Chrétien fut le premier Français à aller dans l’espace lors d’une mission franco-russe. Dès 1968, la Station Spatiale Internationale (ISS) a commencé à accueillir les astronautes de plusieurs nations.

Les sondes spatiales, lancées en premier par les soviétiques, se sont multipliées à partir des années 1960 et étaient destinées à étudier le système solaire

Quant à Jean-Loup Chrétien, il me fit l’honneur de venir à Angoulême en 1991 afin d’inaugurer le Planétarium que j’avais initié puis dirigé grâce au financement du Conseil Général de la Charente. Bonne lecture.

Bob

LÉGENDE DE LA CONSTELLATION DU DAUPHIN- ARION, LE CHANTEUR POPULAIRE

Connaissance & Partage

LÉGENDE DE LA CONSTELLATION

DU DAUPHIN

Premier épisode : 7 octobre 2021

ARION, LE CHANTEUR POPULAIRE

Arion était un célèbre chanteur Grec qui vivait au cinquième siècle avant notre ère. Excellent compositeur et interprète, il habitait Méthymna, sur l’île de Lesbos, dans la mer Egée. Très populaire, il était aimé de tous et rencontrait partout un très grand succès. Avec son groupe composé de cinq musiciens, il jouait presque toujours en extérieur car la plupart des salles étaient trop petites pour accueillir la foule qui se pressait à ses concerts.

Périandre, le roi de Corinthe, qui régna de 627 à 585 avant Jésus Christ, était son plus fidèle admi-rateur et l’on ne compte plus les cérémonies qu’il organisait en son château pour pouvoir profiter de ses musiques endiablées.

Justement, en ce moment, le château royal était en effervescence : le roi mariait sa fille Mélopée. Tous les marchands des environs étaient sur le pied de guerre, tandis que les décorateurs s’affairaient dans les salles de réception. Bien entendu, l’orchestre d’Arion était chargé d’assurer l’ambiance mais, pour le moment, sa troupe était en concert ailleurs, sa réputation dépassant largement les frontières grecques.

Lorsque nous commençons cette aventure, Arion et son groupe viennent de gagner un concours organisé par la ville italienne de Tarente, dans les Pouilles.

La foule en liesse l’avait acclamé pendant des heures et ce n’est que tard dans la nuit que les musiciens purent regagner leur chambre. Dans la matinée, après s’être restauré, ils se dirigèrent vers le port afin d’embarquer pour Corinthe où le roi Périandre les attendait.

A l’horizon est, quelques rayons du Soleil dessinaient comme un grand éventail de brume du plus bel effet. Arion et ses musiciens grimpèrent à bord du bateau et furent surpris de constater qu’ils étaient seuls comme passagers.

« Je transporte une grande quantité de blé, leur dit Xyros, le capitaine du « Stella », un bateau de marchandises équipé de quelques cabines pour des voyageurs éventuels. Je ne peux naviguer trop lourdement chargé et quand j’ai su que vous vouliez embarquer pour Corinthe, je vous ai réservé la primeur du voyage. Mon équipage en est, d’ailleurs, particulièrement fier. »

« Je te remercie, capitaine, fit Arion. Vu que la nuit fut courte, nous allons regagner nos cabines afin de nous reposer un peu. »

Lorsque tous les musiciens se furent retirés, Xyros réunit son équipage et leur tint un bien étrange discours :

« Nous avons à bord plus d’or que nous n’en avons jamais vu. Je connais la prime offerte au vainqueur du concours de musiciens et je vous garantis qu’il y a assez pour nous assurer de bien beaux jours. Comprenez que si j’ai refusé d’autres voyageurs, c’est pour que nous puissions nous emparer sans témoins de ce trésor. »

« Nous sommes les plus nombreux, fit remarquer le barreur, cependant ces musiciens sont de solides gaillards. Cela risque d’être difficile de les maîtriser et… »

« J’ai tout prévu, le coupa le capitaine ! Avant d’embarquer j’ai acheté un puissant somnifère que l’on mélangera à de l’alcool. Quand tous les musiciens dormiront, nous les jetterons par-dessus bord. »

« Même Arion ? dirent en choeur tous les marins ? »

« Non ! Nous le garderons car nous pourrons tirer une bonne rançon de ses admirateurs. »

« Et que ferons-nous des instruments ? »

« Une fois que la disparition de la troupe d’Arion sera oubliée, fit Xyros, nous réussirons à les vendre sans difficultés pour augmenter ainsi, notre pécule. »

Tout va-t-il se passer comme prévu ?

(à suivre)

Bob

PETIT MOT DU DIMANCHE 03/10/2021

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L’EXPLORATION SPATIALE

Deuxième partie

PMDD du 3 octobre 2021

Parmi les chercheurs ayant fait avancer l’astronautique il y eut Robert Goddard (1882-1945), physicien américain qui publia en 1919 « Méthod of Reaching ExtremeAltitude » ouvrage dans lequel il expose le résultat de ses analyses théoriques et de ses essais de fusées. Contrairement à Tsiolkovski, il peut expérimenter ses nombreuses hypothèses. En 1923, il met au point une chambre à combustion liquide. Trois ans plus tard, le 16 mars 1926, la première fusée à propulsion liquide, surnommée Nell, effectue un premier vol durant 2,5 secondes et atteint 13 mètres de haut.

Entre 1930 et 1942, il travaille au perfectionnement de ses théories et élabore une fusée capable d’atteindre une vitesse de 885 km par heure et l’altitude de 2 kilomètres.

Cependant c’est en Allemagne que l’ingénierie astronautique fait le bond le plus remarquable.

Au début de XIXème siècle, la seule solution pour les scientifiques et les chercheurs souhaitant développer et financer leurs recherches en astronautique, consistait à rejoindre les rangs de l’armée. Bénéficiant de fonds considérables en ces périodes de disette, le secteur militaire se concentre en effet sur le développement technologique. A partir de 1938, l’Allemagne conçoit ainsi, en partie grâce au travail de Werner von Braun, la série des fusées A, destinées à devenir des missiles sol-sol offensifs. Le modèle A4, capable de parcourir 192 kilomètres et d’effectuer une parabole dont l’apogée est de 85 kilomètres d’altitude prend, en 1942, un nouveau nom de code devenu célèbre grâce à son efficacité sur le front : le V2.

Peu avant la fin de la seconde guerre mondiale, Américains et Soviétiques comprennent l’importance des technologies développées par les Allemands. Alors que le conflit n’est pas terminé, les Etats-Unis et l’URSS commencent à récupérer un maximum de matériel, n’hésitant pas à voler les stocks de V2 allemands et à débaucher leurs ingénieurs.

A la veille de la guerre froide qui oppose les blocs de l’Est et de l’Ouest, la rivalité n’en est qu’à ses prémices. Lorsque la guerre prend fin, il n’y a que deux pays financièrement capables de poursuivre les recherches astronautiques : l’URSS et les Etats-Unis. L’Europe et l’Asie sont trop occupées à leur reconstruction pour poursuivre sérieusement les recherches dans ce domaine.

Robert GODDARD

La rivalité et l’extrême tension entre ces deux blocs, américain et soviétique, les conduit à débloquer des sommes considérables pour réaliser de nouvelles fusées. Quant aux scientifiques, ils sont sollicités afin de mettre au point des missiles intercontinentaux, capables de couvrir de longues distances.

En 1957, les Soviétiques commencent les hostilités en lançant le premier missile intercontinental en août, puis en mettant en orbite le premier satellite de l’histoire, le célèbre Spoutnik le 4 octobre 1957. Un mois plus tard, à bord de Spoutnik 2, l’URSS met en orbite le premier être vivant, une chienne prénommée Laïka.

(à suivre)

Bob

LEGENDES MYTHOLOGIQUES DES CONSTELLATIONS – DU CYGNE- LA FIN TRAGIQUE DE PHAETON ET DE CYCNOS

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LEGENDE DE LA CONSTELLATION

DU CYGNE

Quatrième et dernier épisode

5 octobre 2021

LA FIN TRAGIQUE DE PHAETON ET DE CYCNOS

Après avoir entaillé la voûte céleste et ainsi créé la voie lactée, Phaéton obligea les huit coursiers à plonger vers la Terre. Cependant sa main manquait de fermeté si bien que la chute fut vertigineuse. Or, par excès de fierté, le fils prodige refusait de faire appel à son père Hélios afin qu’il se saisisse des rênes.

A force de perdre de l’altitude, le Char Solaire s’approchait de plus en plus du sol et ce n’est que par un énorme effort que Phaéton réussit à éviter de s’écraser sur la planète. Il redressa la trajectoire au dernier moment mais trop tard pour éviter que le char ne frôle la Terre au niveau de l’Afrique du Nord. L’immense forêt qui embellissait la région fut totalement calcinée et encore de nos jours, un immense désert occupe ces régions. Voilà, très exactement d’où vient le Sahara. Sur sa lancée, le char solaire continua à raser le sol en brûlant tout sur son passage. C’est pourquoi les peuples africains ont eu la peau noircie par la chaleur du soleil.

Bien entendu la Terre brûlée poussa un énorme cri de douleur qui éveilla Zeus en sursaut. Le Maître de l’Univers sortit sur la terrasse de son palais et, voyant que le Char Solaire était dirigé par un inconnu, il se décida à intervenir d’urgence. Il fit appel au cheval ailé Pégase qui tirait en permanence son char empli d’éclairs. Le Dieu des dieux en saisit un et le projeta sur Phaéton. Celui-ci, avant d’être précipité au sol, n’eut que le temps de faire appel à son père afin que celui-ci redresse la course du Char. Malgré tous ces aléas, la journée se termina normalement et, grâce à la dextérité d’Hélios, le char solaire parvint sans encombre à l’horizon ouest.

Quant à Phaéton, il tomba dans les eaux du fleuve Pô où il disparut instantanément. Les nymphes, amies de Clyméné, vinrent sur le rivage du fleuve et y versèrent toutes les larmes de leur corps, larmes que Zeus transforma en ambre. Chacune d’elle fut également métamorphosée en peuplier.

Selon les habitants de la vallée du Pô, perles d’ambre et peupliers seraient fréquents dans la région suite à cette intervention de Zeus.

Quant à Cycnos, lorsqu’il apprit que Phaéton avait sombré dans le fleuve italien, il se jeta à l’eau à l’endroit précis où son ami avait disparu. Là, il effectua, jusqu’à sa mort, des cercles en pleurant son ami : le fils du soleil. Désormais, ce sont, dit-on, le chant des cygnes lorsqu’ils sentent venir la fin.

Zeus fut si ému par cette amitié qu’il décida de porter des étoiles au ciel à la mémoire de Cycnos.

Voici, ci-dessous, la constellation du cygne, telle que vous pourrez l’admirer en été vers le zénith. L’étoile Déneb fait partie des trois belles de l’été avec Véga de la Lyre et Altaïr de l’Aigle.

Bonne lecture

(Bob)

LEGENDES MYTHOLOGIQUES DES CONSTELLATIONS – DU CYGNE- UN SERMENT BIEN DIFFICILE À TENIR

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LEGENDE DE LA CONSTELLATION DU CYGNE

Quatrième épisode

30 septembre 2021

UN SERMENT BIEN DIFFICILE À TENIR

Phaéton avait réussi dans son entreprise qui consistait à passer une nuit sur la Barque Solaire et obtenir d’Hélios une preuve tangible de sa paternité. Le Soleil se donna la nuit pour trouver une réponse qui pourrait satisfaire son fils. Le matin ils se saluèrent et admirent n’avoir pas bien dormi. Hélios le premier attaqua la discussion comme si celle-ci n’avait pas été interrompue durant la nuit.

« Que dirait ta mère si tu réalisais tout ce qu’elle te demandait, même les choses les plus difficiles pour toi ? »

« Elle serait la plus heureuse des mères et ce serait le témoignage du plus grand amour que je pourrais lui témoigner, répondit Phaéton ! »

« Et bien, fit Hélios, pour te prouver que je suis ton père, je te promets sur les Eaux du Styx, de réaliser n’importe lequel de tes souhaits. »

« Ne dit-on pas, fit Phaéton, que nul ne peut trahir une promesse faîte sur les Eaux Sacrées du Fleuve des Enfers ? »

« C’est exact ! Même Zeus serait engagé par de telles paroles. Tu vois donc à quel point je t’aime. Seul un père peut s’engager ainsi vis à vis de son fils. »

Phaéton eut l’impression que son cœur allait exploser. Il avait gagné ! Personne ne pourrait l’empêcher de réaliser son rêve de conduire le Char Solaire. Il attendit un petit moment que son cœur se calme puis prit son père dans ses bras et lui dit :

« Mon vœu le plus cher, Papa, serait de conduire ton Char du levant au couchant. »

Hélios comprit, un peu tard, la folie de sa promesse. Son fils allait être terrassé par sa faute car nul ne pouvait s’atteler à cette tâche si ardue !

« Désires-tu mourir, mon fils ? Nul ne peut me remplacer car, vers le milieu de la journée, l’attelage est si haut dans le ciel que moi-même je m’accroche aux montants du char pour ne pas perdre l’équilibre. »

« Mais tu m’as promis sur les Eaux du Styx, répondit Phaéton ! »

La discussion se poursuivit longtemps puis, voyant que son fils ne désarmerait pas, le Soleil lui demanda une faveur :

« Certes, mon fils, je tiendrai ma promesse mais je te pose une condition : accepte que je t’accompagne. Laisse-moi m’installer à l’arrière du char afin d’intervenir en cas de catastrophe. Je te le promets, je ne reprendrai les rênes qu’en toute dernière extrémité et que si tu me le demandes. »

Lorsqu’Eos eut sonné le lever de son frère, Hélios s’installa à l’arrière du Char Sacré tandis que, fier comme un paon, Phaéton se saisit des rênes et s’élança vers le ciel. Au début le chemin paraissait facile car la pente était modérée mais lorsque le jeune homme, ivre de joie, poussa son premier cri d’encouragement aux coursiers, ceux-ci comprirent que ce n’était pas le Maître du Ciel qui les dirigeait.

Pour tester le jeune conducteur, les deux chevaux de tête firent une petite embardée ce qui suffit à faire trembler Phaéton. Cependant, celui-ci réussit à remettre le char sur la bonne route. Lorsqu’au milieu de l’après-midi, il jeta un regard vers le Terre il constata qu’elle était si éloignée qu’il ne reconnaissait plus rien : plus de maisons et encore moins d’habitants. La belle et large route du début de la matinée était devenue une sente étroite et cahoteuse.

Le tracé céleste devenant de plus en plus incertain et sinueux, Phaéton hésita un bref instant sur la route à suivre. Cette légère incertitude lui fut fatale. Les coursiers, moins fermement guidés, se mirent à folâtrer et gambader joyeusement et s’aventurèrent hors des sentiers battus, vers des zones du ciel que jamais ils ne foulaient.

Troublé par leur désobéissance, Phaéton tira sur les rênes si fermement que les chevaux surpris, perdirent leur légendaire coordination. Ils se cabrèrent et entraînèrent le char dans un galop effréné et incontrôlé. Comme une flèche il s’envola vers le domaine des étoiles et entailla la voûte céleste, créant ce que l’on appelle désormais la Voie Lactée.

De toutes ses forces Phaéton tira sur les rênes, obligeant l’attelage à redescendre et à se précipiter maintenant vers le sol de la Terre. Le jeune conducteur ne se décida pas, pour autant, à faire appel à son père afin qu’il retrouve le chemin normal.

Que va-t-il se passer ? D’autres catastrophes sont-elles à venir ?

(à suivre)

Bob

LEGENDES MYTHOLOGIQUES DES CONSTELLATIONS – DU CYGNE- PHAETON DEMANDE CONSEIL A SA MERE CAR IL VEUT RENCONTRER LE SOLEIL

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LÉGENDE DE LA CONSTELLATION DU CYGNE

Deuxième épisode

Phaéton demande conseil à sa mère car il veut rencontrer le Soleil

23 septembre 2021

Les propos injurieux du roi d’Egypte avaient profondément bouleversé Phaéton. Il avait ressenti chacune de ces paroles comme autant de flèches transperçant son coeur. Sa mère, la nymphe Clyméné, lui avait maintes fois assuré que son père était le Dieu-Soleil mais jamais elle ne lui avait fourni de preuves tangibles. Certes tout, en lui, rappelait l’astre du jour mais, ni sa chevelure de feu, ni son corps luminescent, ni même les éclairs que ses yeux étaient capables de lancer ne constituaient des preuves suffisantes.

Cette incertitude qui l’assaillait depuis sa plus tendre enfance lui fit prendre la route de la forêt où vivait Clyméné. Il la trouva au milieu des autres nymphes, cueillant des fleurs pour orner les branches du chêne sacré de Dodone dont le bruissement des feuilles permettait d’entrer en communication avec les dieux et ainsi, formuler des oracles.

A peine Phaéton eut-il salué sa mère qu’il lui posa la question sur ses origines.

« Mais mon chéri, fit Clyméné, tu m’as posé cette question mille fois et chaque fois je t’ai donné la même réponse : c’est bien vrai, j’ai vécu une extraordinaire nuit d’amour avec le Dieu-Soleil et tu es le résultat de cette union. Tu es la preuve de cette étreinte. Quand je te vois, il me semble que je regarde ton père. Quant aux preuves tangibles, même lui serait bien embarrassé pour te les fournir. »

« Eh bien, c’est ce que nous verrons, dit le jeune homme en regardant fixement sa mère. J’en ai assez de vivre dans le doute et je veux avoir des certitudes sur mon géniteur. Puisque tu ne peux me fournir de preuves irréfutables, j’irai voir mon père et je suis sûr que lui pourra répondre à mon attente. »

« Mais tu es fou, s’écria Clyméné ! Aucun humain ne peut rencontrer Hélios de sa simple initiative. Si j’ai eu ce privilège, il y a dix-huit ans, c’est parce qu’il m’a choisie et invitée à rejoindre sa couche. Les dieux ont tous les pouvoirs et, comme bon leur semble, ils peuvent te châtier ou te gratifier. Si tu transgresses cette loi sacrée, tu cours à ta perte. »

« Laisse-moi juger seul des dangers de mon entreprise, lui répondit son fils au comble du désespoir. Par contre tu peux m’aider en me racontant comment se déroule la journée du Soleil, de son lever à son coucher. Toi qui l’aimes, parle-moi de lui. »

Clyméné, la mort dans l’âme, comprit que son fils ne changerait jamais d’avis. Elle décida donc de lui parler d’Hélios :

« Tous les matins, alors qu’Hélios dort encore et que Nyx, « La Déesse-Nuit », règne sur les

ténèbres, sa soeur Eos, « La déesse Aurore » entame sa partition. De sa clarté diaphane, peu à peu, elle chasse l’obscurité. Sa première pensée est pour Orion, son grand amour. Alors qu’ils s’aimaient si tendrement, il est parti poursuivre ses aventures. Voilà pourquoi elle pleure tous les matins et que ses larmes se transforment en rosée qui scintille sur les plantes et que les araignées utilisent pour orner leurs toiles. »

« Que fait donc mon père le Soleil pendant qu’Eos entame la journée, demanda Phaéton ? »

« Patience, mon fils, patience ! Hélios s’éveille peu à peu et ce n’est qu’au son de la trompette d’Eos qu’il daigne se lever. Lentement, il prépare ses huit flamboyants coursiers et se dirige vers l’Est, son point de départ. »

« Est-ce le Soleil qui éteint les étoiles ? »

« Non, mon fils ! Non ! Lorsque celles-ci l’aperçoivent, elles pâlissent de crainte d’être foudroyées et attendent le retour de la nuit pour réapparaître. »

« Il est temps alors, pour lui, de se lancer dans sa folle course céleste, affirma Phaéton ? »

« Exactement ! Le Dieu-Soleil s’élance alors et tous, hommes, femmes et animaux, baissent les yeux car, si on le regarde fixement, on est sûr de perdre la vue à jamais. »

« Et son char, dis maman, l’as-tu vu ? »

« Parler de lui serait une insulte à la beauté car aucun adjectif ne peut rivaliser avec sa splendeur. »

« Essaie tout de même maman ! Rien que pour moi, supplia Phaéton. »

« Le char tout entier est l’oeuvre d’Héphaïstos qui est le Forgeron-des-Dieux. Ses essieux sont en or, d’or aussi le timon et les rayons des roues dont le cerclage est en lapis-lazuli. Les rênes et les harnais sont serties de perles fines tandis que le manche du fouet a été taillé dans une énorme pierre de jade.

« Et son chemin dans le ciel, fit Phaéton. Peux-tu me parler de lui ? »

Clyméné, lancé sur la description de la vie de son Amour-Céleste paraissait ne pas pouvoir s’arrêter.

« Installé sur une constellation du zodiaque dont il change tous les mois, ton père guide ses huit coursiers à travers le ciel sans quitter la route tracée par Zeus, le Maître de l’Univers. Seule Séléné, sa soeur la Lune, est autorisée à le suivre et à briller timidement. Il faut dire que c’est, à jamais, la favorite de son coeur. Tantôt elle grossit, tantôt elle maigrit en suivant un rythme immuable. Elle a même obtenu le droit de briller la nuit alors que son frère dort.

Elle s’amuse parfois à être aussi ronde que lui, même si elle brille infiniment moins. Une fois par mois, elle disparaît complétement. Elle plaisante alors en disant qu’elle est nouvelle. »

« Que se passe-t-il lorsque le Soleil s’approche de l’ouest, demanda Phaéton ? »

« Le Soleil descend lentement car il doit faire grimper son équipage sur la Barque Solaire.

Là, il installe chacun de ses huit chevaux dans leur stalle respective et part se coucher non sans avoir salué Eole, le « Dieu des Vents » qui va souffler sur les voiles toute la nuit pour ramener la barque à l’Est, son point de départ. »

« Sais-tu à quel moment je pourrais tenter de parler à mon père ? »

« Dès l’instant qu’il s’est occupé de ses chevaux et qu’il leur a donné à manger, tu pourras essayer de le voir mais je ne t’assure pas de la qualité de l’accueil… »

Quelle va être la réaction d’Hélios ?

(à suivre)

Bob

LEGENDES MYTHOLOGIQUES DES CONSTELLATIONS – DU CYGNE- PHAÉTON RENCONTRE ENFIN SON PÈRE, LE SOLEIL

Connaissance & Partage

LÉGENDE DE LA CONSTELLATION DU CYGNE

Troisième épisode

28 septembre 2021

PHAÉTON RENCONTRE ENFIN SON PÈRE, LE SOLEIL

Phaéton était fermement décidé à se diriger vers l’horizon ouest de l’océan afin de rencontrer son père au moment où celui-ci achèverait sa journée et grimperait sur la barque solaire. Le jeune téméraire s’était procuré un bateau de pêcheur et lorsqu’il approcha de l’horizon ouest, son père, surpris de le voir, l’interpella :

« Que fais-tu là Phaéton ? Sais-tu que cet endroit est interdit aux hommes ? »

« Ô mon père, fit le courageux jeune homme, je te demande pardon pour mon audace mais je suis ici pour apaiser des tourments qui me rongent jour et nuit. Toi seul peut répondre à mes interrogations et calmer mon coeur. »

« Grimpe donc sur ma barque, lui dit Hélios, et viens me raconter tes malheurs. »

Pour la seconde fois, dix-huit ans après Clyméné, un humain violait le pont de la Barque Solaire et pénétrait dans la chambre sacrée d’Hélios. Tous deux, installés sur de lourds sofas de cuir, discutèrent avec passion.

Le premier, Hélios prit la parole :

« Dis-moi, mon fils, comment vit ta mère ? Ne souffre-t-elle pas trop de solitude ? Parle-t-elle de moi de temps en temps ? Quelles sont ses occupations tout au long de la journée… ? »

Hélios n’arrêtait pas d’interroger son fils tant il avait de questions à poser. Phaéton trouva cependant un bref instant pour lui répondre : Phaéton rencontre son père Hélios

« Ma mère est au comble du bonheur et de t’avoir connu, ne serait-ce qu’une nuit, a rempli à jamais son coeur d’allégresse. Tous les jours elle vaque à ses occupations et fréquente les autres nymphes qui lui vouent beaucoup d’admiration. Elle leur parle souvent de toi et ce sont comme des soeurs pour moi. »

« Sais-tu, mon fils, que tu as de la chance d’avoir une mère si belle. Sa splendeur se suffisait à elle-même mais ce fut sa grâce qui me la rendit irrésistible. Elle n’avait jamais rencontré l’amour car elle n’a révélé sa beauté qu’à celui qui a su la faire briller. »

« Tu en parles comme si tu étais encore amoureux d’elle, plaisanta-Phaéton d’un ton malicieux. »

« Chaque jour, tu m’entends, chaque jour, quand je passe au-dessus de sa demeure, j’ai envie d’abandonner ma lourde tâche et de descendre au sol afin de la prendre dans mes bras. »

« Je crois qu’elle en mourrait de bonheur, fit Phaéton ».

« Je le sais, mon fils, je le sais. Je ne remercierai jamais suffisamment Zeus de m’obliger à accomplir mon grand périple qui sert à toute l’humanité et chaque jour, coule dans son coeur la larme de bonheur que je lui envoie du ciel. »

Rendu triste par ses propos, Hélios posa une main sur l’épaule de son fils et revint, enfin, à la réalité.

« Je parle, je parle et je ne t’interroge pas. Ta mère sait-elle que tu es là ? »

« Bien entendu, car je ne lui cache rien. Cependant, je n’ai pas suivi ses conseils car elle estime que ma tentative de te rencontrer est une folie. »

« Effectivement ! Seul le géant Orion s’est approché de l’horizon Est alors que je m’apprêtais à grimper sur la Barque Solaire. Le pauvre était aveugle et l’on dit que ce sont mes rayons qui lui ont redonné la vue. Et toi, que cherches-tu auprès de moi ? »

« Je suis venu à ta rencontre car, même ma mère, ne peut me rassurer. A part Cycnos qui est comme un frère pour moi, presque tous les gens que je rencontre ne croient pas à mon origine divine. Pour eux, prétendre que je suis ton fils est une aberration. En fait, je suis ici pour obtenir une réponse ferme et catégorique : Quelle preuve peux-tu me donner de ma filiation divine ! »

« Que tu sois mon fils ne fait pas l’ombre d’un doute, fit Hélios. Il suffit de te regarder : l’éclat permanent de ton corps et tes yeux qui semblent lancer des éclairs, constituent deux preuves tangibles. Qui oserait en douter ? »

« Ne pourrais-je obtenir une certitude ? »

« La preuve est dans l’amour que je te porte, dit Hélios fermement! Si tes amis doutent de toi, change d’amis !!! Et maintenant, je crois qu’il est temps de dormir. Demain, la Terre entière attend mon réveil. Cependant, je te le promets, cette nuit je chercherai une réponse à ton interrogation. Je n’aime pas, en effet, te voir si déçu. Bonne nuit mon fils ! »

Que va bien pouvoir trouver Hélios pour satisfaire Phaéton ?

(à suivre)

Bob

LEGENDES MYTHOLOGIQUES DES CONSTELLATIONS – DU CYGNE- PHAETON ET EPAPHOS, LE ROI D’EGYPTE

Connaissance & Partage

LA CONSTELLATION DU CYGNE

PHAETON ET SON AMI CYCNOS

Premier épisode

PHAETON ET EPAPHOS, LE ROI D’EGYPTE

21 septembre 2021

Pareil à un énorme fruit, le Soleil mûrissait au-dessus de la colline. L’air vif et frais de ce matin nouveau sentait bon les délicates senteurs du thym et de la menthe sauvage. C’était l’heure où les nymphes quittaient leur source et où les Dryades descendaient de la cime des arbres pour s’ébattre dans les près où s’évaporaient les larmes de l’Aurore .

Comme tous les matins, la nymphe Clyméné se tourna vers le levant et se prosterna devant Hélios, le Dieu-Soleil, dont elle était éperdument amoureuse. Elle gardait toujours en son esprit l’extraordinaire aventure qui lui avait permis, dix-huit ans auparavant, de grimper dans sa barque et de passer une nuit dans la couche d’Hélios, « l’incomparable lumière», comme elle aimait à le dire.

Malgré son indéfectible amour, plus jamais elle n’eut l’immense honneur de le rencontrer à nouveau. Seul Phaéton, le fils qu’elle mit au monde quelques mois après sa célèbre aventure, concrétisait sa passion. Le jeune homme symbolisait la beauté, la force et la volonté farouche. Tout en lui rappelait l’éclat de son père : sa chevelure mordorée étincelait d’une myriade de paillettes d’or, ses yeux, capables de lancer des éclairs de feu lorsqu’il était en colère, pétillaient de la joie et de l’élan de vivre. Son corps, svelte et souple comme une liane, s’auréolait constamment d’une douce lumière irréelle : manifestement, il y avait une divinité dans cette silhouette.

Souvent, avec ses soeurs les nymphes, Phaéton se promenait dans la forêt et aimait leur parler avec fougue de son père, le Dieu-Soleil dont il se plaisait à vanter les extraordinaires pouvoirs. Son confident et ami s’appelait Cycnos, le jeune roi de Ligures. Souvent le fils du Soleil faisait des séjours en Italie à la cour de son ami et certains prétendaient même qu’ils étaient amants. Cycnos était cependant le seul à connaître le voeu le plus cher de Phaéton qui consistait à conduire, du matin jusqu’au soir, le char du Soleil.

Notre aventure commence le jour où Phaéton et Cycnos sont invités à une réception à la cour d’Epaphos, le roi d’Egypte, un autre de leurs amis. Dans un somptueux décor de fête, les invités goûtèrent aux mets les plus délicats accompagnés de vins raffinés servis dans de somptueuses coupes de cristal. Après de simples et courtoises banalités, la discussion porta sur les affaires du royaume et des quelques menaces qui couvaient aux frontières.

En fin de soirée, la discussion se poursuivit encore sur un ton des plus courtois jusqu’au moment où, l’alcool jouant son effet, elle prit un tour plus vif, abordant des mérites et des origines des uns et des autres. Le roi d’Egypte qui, commençait à tituber s’en prit,

directement à Phaéton :

« Je suis le fils de Zeus, le Maître de l’Olympe et de d’Io-la-Belle ! Dans mes veines se mêlent le sang du Maître du ciel et celui des princes d’Argos. Je crois, Phaéton, que le fils d’une nymphe n’a rien à faire dans cet aéropage de princes et de rois. »

Cycnos qui était assis à côté de son ami se leva pour s’interposer entre les deux hommes mais Phaéton le retint et s’adressa à Epaphos :

« Je suis le fils du Dieu-Soleil et n’oublie pas, Epaphos que mon père tient le Monde dans le compas de ses rayons. Même les dieux redoutent ses colères et son ardeur qui peuvent être terribles. Compte tenu de son importance, je prétends être d’aussi haute lignée que toi. »

« Foutaise que cette prétendue lignée divine, hurla Epaphos ! Qui peut prouver que tu es le fils du Soleil ? Tous tes amis rient de toi lorsque tu as le dos tourné car personne ne croit aux amours du Dieu-Soleil et d’une simple nymphe. Tu es la risée de tous et je te mets au défi de prouver au monde entier que tu es le fils d’Hélios. »

« Je suis triste, fit Phaéton, de voir notre amitié, que je croyais sincère, se dissoudre si aisément dans les vapeurs de l’alcool. Je crois ne pouvoir jamais oublier les propos infamants que tu viens de prononcer. Adieu Epaphos, je quitte ce palais pour toujours et tu verras, qu’un jour, je prouverai à la Terre entière que je suis bien le fils du Dieu-Soleil et qu’Hélios m’aime comme un père chérit son enfant. Alors eut lieu une scène qui resta gravée à jamais dans la mémoire des invités. Phaéton s’avança à pas comptés vers le roi d’Egypte, s’immobilisa devant lui et le toisa du regard. Les deux hommes restèrent ainsi quelques secondes, face à face jusqu’à ce que les éclairs lancés par le regard de Phaéton obligent Epaphos à baisser les yeux et à hurler de douleur. Lorsque les invités se précipitèrent à son secours, il avait le regard morne et les yeux cramoisis.

Phaéton et son ami Cycnos quittèrent alors la salle de réception sous les applaudissements des invités.

« Maintenant dit Phaéton à son ami, je vais à la recherche de véritables preuves. »

Comment Phaéton va-t-il pouvoir prouver sa filiation ?

(à suivre)

Bob

LEGENDES MYTHOLOGIQUES DES CONSTELLATIONS – DU CYGNE- LES RÉVÉLATIONS DE LA PITHYE

Connaissance & Partage

LÉGENDE DE LA CONSTELLATION DU CYGNE

Troisième et dernier épisode

LES RÉVÉLATIONS DE LA PITHYE

16 septembre 2021

Tyndare et son épouse Léda, les souverains de Sparte, décidèrent de consulter la Pythie afin de trouver une réponse au mystère du fameux cygne recueilli par la reine et qui lui avait offert une magnifique couronne sertie des plus belles perles et de magnifiques diamants.

« Il nous faudra patienter plus de quinze jours avant d’aller consulter la Pythie, dit Tyndare à son épouse car elle ne consulte qu’une fois par mois. »

« Pourquoi cela ? »

« Ce sanctuaire, appelé la Pythie, est dédié à Apollon et il ne reçoit le public que le 7 de chaque mois, date d’anniversaire du dieu des Arts et de la Musique. »

« D’où vient ce nom de « Pythie s’enquit-elle ? »

« Lorsque Apollon arriva dans cette grotte, il y avait là un énorme python qui terrorisait tous ceux qui l’approchaient. Le dieu tua le monstre et décida d’installer dans cet antre un centre de prédictions où le public pourrait consulter les dieux.

« Mais qui rend les sentences divines, demanda Léda ? »

« La Pythie, répondit Tyndare, est une jeune fille vierge qui, en relation avec les divinités, répond au questionnement des personnes qu’elles soient de simple gens ou des souverains. En général la sentence de la pythie est incompréhensible mais il y a des prêtres, appelés « exégètes » qui interprètent ses propos les rendant accessibles à tout un chacun. »

Le couple royal partit donc le matin du 7 du mois et arrivèrent en début d’après-midi au sanctuaire. Etant donné leur rang, ils furent introduits très rapidement. Dès qu’ils furent installés devant la prêtresse, ils constatèrent que, vêtue comme une simple paysanne, elle était installée sur un trépied et mâchait des feuilles de laurier.

A sa demande, Tyndare raconta l’histoire du cygne et de son épouse Léda. Après cinq minutes, la prêtresse entra en transe et finit par leur annoncer :

« Le Grand Maitre du Ciel aime se parer pour séduire. ». Paroles que les prêtres exégètes traduisirent de la sorte :

« Le Grand Zeus s’est métamorphosé en cygne pour séduire et s’unir à la reine Léda. »

La Pythie

« Cela veut-il dire que mon épouse porte la semence divine de Zeus, demanda le roi ? »

« Effectivement ! Zeus s’est uni à ton épouse et, dans quelques mois, elle mettra au monde un oeuf en or qui contiendra deux enfants immortels : un garçon et une fille. »

A ces mots, la reine se jeta dans les bras de son mari et, en pleurs, lui demanda pardon de l’avoir trompé.

« Tu as été abusée, lui répondit Tyndare amoureusement. Tu n’y es pour rien et je te le promets : nous élèverons ces enfants comme s’ils étaient vraiment les nôtres. »

Le chemin du retour fut pénible car les paroles réconfortantes de Tyndare ne calmèrent pas la pauvre Léda. Les témoins de l’époque, bien qu’il n’en reste pas beaucoup, affirmèrent qu’elle pleura huit jours durant… Certes son mari la réconforta, comme les hommes savent si bien le faire… Du coup, quelques mois après, la reine accoucha de quatre enfants : les deux immortels de Zeus et deux mortels de son mari.

Dans l’oeuf en or, les deux enfants furent appelés Hélène et Pollux. Les deux enfants de Tyndare furent nommés Clytemnestre et Castor. Alors qu’Hélène joua un rôle dans la guerre de Troie, Castor et Pollux menèrent une vie d’aventures et de rapines dont nous parlerons plus tard en traitant de la constellation des Gémeaux. Quant à Clytemnestre, elle épousera Agamemnon, le roi de Mycènes qui lui donna quatre enfants : Iphigénie, Electre, Chrysothémis et Oreste.

Zeus, portera le cygne sur la voûte céleste et je montrerai son image dans le ciel à la fin de la dernière légende le concernant : « Phaéton et son ami Cycnos » (1).

(1) Pour les nouveaux adhérents, ces textes mythologiques racontent les légendes grecques que je connais et qui concernent les différentes constellations et ce de A à Z. Nous en sommes encore à la lettre C.

Bonne lecture

Bob

LEGENDES MYTHOLOGIQUES DES CONSTELLATIONS – DU CYGNE- ZEUS ET LÉDA, LA REINE DE SPARTE

Connaissance & Partage

INFORMATION

Les animations reprennent à l’association.

En ce qui me concerne, je propose une nouvelle conférence par mois sur deux thèmes : astronomie ( réponses aux questions) puis mythologie.

Premier rendez-vous ce jeudi 16 septembre de 20 h à 21 h 30, Salle Bizet (ancien bungalow)

derrière le Palais des Sports de Castelnau.

Vous pourrez y trouver mes deux derniers ouvrages.

A bientôt

Bob

LA CONSTELLATION DU CYGNE

ZEUS ET LÉDA, LA REINE DE SPARTE

14 septembre 2021

Depuis plusieurs jours, Zeus ne parvenait pas à concentrer ses idées et son esprit aux affaires de l’univers. Il faut reconnaître, à sa décharge, que peu de temps auparavant, il avait rendu visite à Tyndare le roi de Sparte et à sa ravissante épouse, la reine Léda, dont la sculpturale silhouette l’avait subjugué.

S’il était physiquement présent sur le Mont Olympe, son âme voguait sur les flots paisibles de l’Eurotas, le principal fleuve de la Laconie ou dans les allées fleuries du parc royal. C’est là qu’il avait aperçu, pour la dernière fois, la reine dont l’incomparable beauté lui avait fait perdre la tête. Amoureux d’elle au point de ne plus toucher le nectar et l’ambroisie servi par son échanson, il résolut de la conquérir et de faire d’elle sa maîtresse. Pour mener à bien son audacieuse entreprise, il sollicita l’aide d’Aphrodite, la déesse de l’Amour :

« Ne pourrais-tu lui faire boire un philtre afin qu’elle tombe amoureuse de moi, lui suggéra-t-il ? J’ai essayé de l’approcher pendant mon bref séjour à Sparte, mais à chaque fois que je me trouve à ses côtés, elle se réfugie auprès de son mari comme pour mieux me fuir. »

« Sans doute est-elle au courant de ta réputation de séducteur et d’infidèle, ironisa Aphrodite… »

« Aide-moi plutôt que de te moquer, supplia Zeus. Je connais la réputation de tes philtres et je suis sûr que… »

« Non ! fit fermement la déesse. J’ai une meilleure idée ! Comme il y a longtemps que je ne suis pas descendue sur Terre, je te propose une ruse pour faire tomber la belle dans ton escarcelle et enrichir ta collection de femmes à tes pieds. »

« Que me proposes-tu ? fit Zeus un peu énervé par les caprices d’Aphrodite. »

« Nous savons que la reine de Sparte est amoureuse des animaux, en général, et des cygnes en particulier. Dans le parc royal on trouve des paons, des faisans, des biches, des chevreuils et autres animaux en liberté. Sur son étang nagent cygnes et canards, grèbes huppés et sarcelles. C’est en utilisant ses préférences que nous pourrons la piéger. »

« Je ne te suis pas bien, fit Zeus étonné ! »

« Voilà, nous allons nous métamorphoser, toi en cygne blanc, moi en épervier. »

« Et alors fit Zeus de plus en plus surpris ? »

« A l’heure où Léda se préparera à faire sa sieste au bord de son étang, nous survolerons celui-ci. Toi pauvre cygne apeuré, moi épervier te poursuivant et te donnant des coups de becs sur le crâne. »

« Je ne saisis pas ta stratégie, fit Zeus. »

« Léda, alertée par tes cris, prendra ta défense. A ce moment-là, tu te poseras sur l’étang et moi je partirai au loin pour rejoindre mes appartements. Selon ses goûts, la reine te rejoindra à la nage et te protégera. Avec un peu de chance, elle t’amènera au bord de l’eau et, si tu es malin, si tu joues à l’oiseau blessé, tu pourras même faire la sieste avec elle. Ce sera alors à toi de jouer. »

Aphrodite avait vu juste car c’est exactement ce qui se passa. Léda caressa le pauvre cygne qui la suivit jusqu’à la berge où elle le prit dans ses bras et le couvrit de baisers et de caresses. L’animal poussait de petits gémissements comme s’il souffrait de blessures, pourtant discrètes.

Au bout de quelques minutes, la reine s’allongea sur le sol et prit le cygne dans ses bras. Comme l’heure de la sieste habituelle étant arrivée, elle ferma les yeux et s’adonna au sommeil coutumier.

A ce moment-là, les mythographes du monde entier sont circonspects…Que fit Zeus ? Nul ne le sait n’empêche qu’il fit aussi sa sieste puis s’éclipsa si bien que lorsque Léda s’éveilla, le cygne avait disparu…Mystère ! Par contre la reine découvrit, délicatement posée sur son sein une magnifique couronne sertie des plus beaux diamants avec en son centre une miniature de cygne en or. Jamais la reine n’avait vu un bijou si finement ciselé. Serait-ce un cadeau que son mari lui fit pendant qu’elle se reposait ? Pour résoudre ce mystère, elle se leva, prit la direction du château et chercha son époux, le roi Tyndare.

« Est-ce toi qui m’a fait ce présent ? Dans ce cas… »

Le roi saisit l’exceptionnel bijou et s’écria :

« Où as-tu trouvé cette merveille ? Sa valeur est inestimable ! D’où vient-il ? »

Léda assaillie de questions, raconta à son mari son aventure avec le cygne.

« Il y a là-dessous bien des mystères, fit-il. Cette aventure avec ce cygne miraculeux me trouble énormément. Je sens-là quelques bizarreries qui me paraissent être plus du ressort des dieux que des humains. Dès demain nous nous rendrons à Delphes afin de questionner la Pythie. Elle saura résoudre cette énigme. »

Que peut-donc révéler la Pythie ?

Le roi découvrira-t-il la conduite de son épouse ?

Bonne lecture

(Bob)

PETIT MOT DU DIMANCHE 26/09/2021

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L’EXPLORATION SPATIALE

Pmdd du 26 septembre 2021

Première partie

Les humains ont été toujours fascinés par les étoiles et les vastes étendues qui les séparent ( le vide interstellaire ). Dès les premiers pas de l’humanité, nombre de scientifiques et de philosophes se sont intéressés à ce territoire inexploré, cherchant à le comprendre et l’expliquer. Cependant, les premiers à instiller l’idée de voyages interplanétaires furent les romanciers plutôt que les scientifiques.

Vers la fin du XIXème siècle, en pleine révolution industrielle, la vulgarisation scientifique est de plus en plus présente propageant des données techniques auprès du grand public. Alors que l’on découvre à peine le potentiel de la fée électricité, certains commencent à regarder vers la Lune. Ainsi, Jules Verne, dans son roman De la Terre à la Lune, conçoit en 1865 un canon permettant de voyager entre notre planète et notre satellite grâce à un obus faisant office de navette spatiale avant l’heure.

En 1901, il est rejoint par H.G.Wells avec son roman « Les premiers hommes dans la Lune ».

Le romancier britannique imagine à son tour un voyage entre la Terre et la Lune, rendu possible grâce à la mise au point d’un métal révolutionnaire non soumis à la pesanteur. Bien entendu, ces romans fantastiques, précurseurs de la science-fiction, sont considérés à leur publication comme de purs fantasmes destinés à divertir et à faire rêver.

Pourtant, au même moment, un scientifique russe théorise les voyages dans l’espace…

En 1903, Constantin Tsiolkovski (1857-1945) publie un ouvrage sur lequel il a travaillé pendant plusieurs années. Dans « L’exploration de l’espace cosmique par des engins à réaction », il jette les bases de l’astronautique. Il y décrit une fusée fonctionnant grâce à un mélange d’hydrogène et d’oxygène et qui serait assez puissante pour échapper à l’attraction terrestre. Il calcule les trois vitesses minimales qui permettraient à un engin de réaliser respectivement l’une des trois tâches suivantes :

1°) s’élever au-dessus de la Terre et rester en orbite autour d’elle, 2°) échapper complètement à l’attraction de la gravité terrestre, 3°) échapper à l’attraction du Soleil.

On lui doit également les équations impliquant le découpage séquencé de la fusée en trois étages. Ce savant russe est considéré comme le père fondateur de l’astronautique.

Il sera rejoint au panthéon des grands savants fondateurs des techniques pour voyager dans l’espace par Robert Goddard (1882-1945) un grand physicien américain qui publie en 1919 « A Method of Reaching Extreme Altitudes » un ouvrage dans lequel il expose le résultat de ses analyses théoriques et de ses essais de fusée.

Je reparlerai de lui dans la deuxième partie de ce thème.

Bonne lecture

Bob

PETIT MOT DU DIMANCHE 19/09/2021

Connaissance & Partage

SACÉPASSÉCEMOISCIMÉILYATRÉTLONTAN

PMDD du 19 septembre

Observation

Depuis quelques années, chaque mois, je rappelle les principaux exploits en astronomie du mois en question. Bien entendu, les congés annuels font que je ne parle jamais des mois de juillet ni du mois d’août. Je m’en excuse.

3 septembre 1976

Doublé martien gagnant pour la NASA : il y a 45 ans Viking 2 se posait sur le sol Utopia Planitia de Mars moins de deux mois après l’atterrissage de Viking 1. Les deux sondes enverront au total 4500 images de la surface de la planète rouge. Viking 2 fonctionnera jusqu’en avril 1980.

14 septembre 1712

Décès de Jean Dominique CASSINI. A l’observatoire de Modène, il travailla avec les astronomes Riccioli et Grimaldi. En 1669, appelé par Colbert, il vient en France pour organiser le nouvel observatoire de Paris. Il fit de nombreuses et célèbres observations dont celle de Japet, Rhéa, Téthys et Dioné, quatre satellites de Saturne et découvrit la division des anneaux qui porte aujourd’hui son nom. Il dessina une célèbre carte de la Lune et réussit à déterminer la période de rotation de Jupiter.

15 septembre 1991

Il y a 30 ans, Alan Hildebrand et Glen Perfield annoncèrent que le cratère de 10 km de diamètres, près de la ville de Chicxulub Puerto sur la péninsule du Yucatan au sud du Mexique, était le vestige d’un impact céleste qu’ils datèrent de la fin du crétacé il y a environ 66 millions d’années. La trace du « tueur des dinosaures », un astéroïde de quelques dizaines de kilomètres, est retrouvée. Hélas ce cratère n’est pas facilement repérable en surface dans la mesure où il est entièrement immergé

Le 15 septembre 2016

La Chine lançait Tiangong 2 et un mois après, le 17 octobre, les astronautes Jing Haipeng et Chen Dong s’installèrent à bord pour un séjour d’un mois. Laboratoire cylindrique de 10 m de long et 4 m de diamètre. Tiangong 2 tournera au-dessus de nos têtes jusqu’au 19 juillet 2019.

Le 23 septembre 1791

Il y a 230 ans naissait à Hambourg Johann Franz Encke. Mathématicien et astronome, il démontra que la comète découverte par Méchain en 1786, puis de réapparue en 1795 et en 1805 était le même objet qui revenait autour de la Terre tous les 3,3 ans. Il prédit son retour pour 1822, ce qui s’avéra exact. La comète Encke est la deuxième comète périodique connue après celle de Halley.

Bonne lecture

Bob

PETIT MOT DU DIMANCHE 12/09/2021

Connaissance & Partage

PMDD du 12 septembre 2021

Tout le monde a déjà contemplé la Voie Lactée. Même les gens qui vivent en ville et qui ne sont jamais sortis pour observer le ciel, l’ont aperçue au moins une fois dans leur vie. Or cette subtile traînée lumineuse qui traverse de part en part la voûte céleste est notre galaxie, c’est à dire un immense rassemblement de milliards et de milliards d’étoiles comme notre Soleil. Certaines sont plus petites que lui, d’autres plus volumineuses mais toutes tournent autour d’un centre comme les planètes tournent autour du Soleil.

Il s’agit d’un ensemble de 200 milliards d’étoiles dont l’étoile Soleil est la plus proche de nous. Alors que la lumière, avec sa vitesse de 300 000 km/s, ne met que 8 minutes et 20 secondes pour effectuer le trajet Terre-Soleil, il lui faut 100 000 ans pour traverser la Voie Lactée d’un bord à l’autre. Ce disque n’est pas rigoureusement plat, les scientifiques estiment qu’il mesure environ 2 000 années-lumière d’épaisseur. Bien entendu, l’on a cru de prime abord, que notre système solaire et le Soleil se trouvaient au centre de la Voie Lactée. Nous sommes plutôt situés à 1/3 du bord et 2/3 du centre.

Pour observer la splendeur de la Voie Lactée, il faut s’éloigner des centre-ville et des lumières parasites. L’idéal étant la campagne, les sommets montagneux et, bien entendu, le désert où le spectacle devient grandiose. De plus, la vue s’adapte d’autant mieux que l’on reste longtemps dans l’obscurité. Une vingtaine de minutes paraît être le temps idéal.

Dans l’Antiquité, les Grecs anciens appelaient cette luminosité « galaxias Kyklos » ou « Le cercle de lait ». Cela vient de la mythologie grecque car une légende prétend que Zeus, désirant que son fils Héraclès devienne immortel, posa le bébé sur le sein de sa femme Héra. Celle-ci se réveillant repoussa brutalement le bébé qui, d’un hoquet, envoya un jet de lait dans le ciel.

Le mystère de cette bande laiteuse qui encercle le ciel fut levé par Galilée qui, en utilisant ses premières lunettes astronomiques, découvrit que la lueur qui rend la Voie Lactée visible est, en réalité, la somme de la lumière d’un grand nombre d’étoiles, trop éloignées pour être discernées séparément à l’œil nu. L’utilisation de télescopes se multipliant, les scientifiques de la fin du XIXème siècle, découvrirent au sein de la voie lactée des formations un peu similaires qu’ils qualifièrent de « nébuleuses ». Y aurait-il donc « d’autres Voies Lactées » ou bien la nôtre serait-elle unique? Bien entendu, on ne trouve pas de telles nébulosités que dans la Voie Lactée, mais partout ailleurs dans le monde stellaire. Il fallait donc calculer leur distance.

Le problème était insurmontable à l’époque car il aurait fallu être capable de calculer la distance entre nous et ces fameuses nébulosités. Cet obstacle fut franchi par une femme, Miss Henrietta Swan Leavitt (1868-1921) qui, étudiant les étoiles variables appelées Céphéides, réussit à mettre au point une formule liant leur période d’oscillation lumineuse et leur luminosité absolue. C’est Edwin Hubble qui, en 1923, à l’observatoire du Mont Wilson aux USA, réussit à calculer la distance de la nébuleuse M31, prouvant qu’elle était située bien au-delà de notre propre galaxie. Par la suite il en découvrit beaucoup d’autres et prouva même qu’elles s’éloignaient les unes des autres, jetant ainsi les bases de la théorie de l’expansion de l’univers.

Pour revenir à l’observation de la Voie Lactée, sachez qu’en été, si vous plongez votre regard vers le sud et la constellation du Sagittaire, vous observerez le centre de notre galaxie. Eclairez ce centre avec une lampe de poche : le faisceau lumineux arrivera sur place dans quelques 27 000 ans. Si vous pointez l’horizon nord et la constellation de Persée, vous observerez plutôt le bord extrême du disque galactique. Enfin, au zénith trône la constellation du cygne.

Bonne lecture

Bob


LEGENDES MYTHOLOGIQUES DES CONSTELLATIONS – DU CYGNE "ZEUS ET NEMESIS"

Connaissance & Partage

CONSTELLATION DU CYGNE

09 septembre 2021

Zeus à la poursuite de Némésis

Après s’être transformée en couleuvre, Némésis s’approcha de plus en plus de la grotte où résidait sa mère, la déesse de la Nuit. Elle seule était capable de la cacher durablement et de la conseiller efficacement. Après avoir traversé monts et vallées, rivières et lacs, forêts et prairies, la pauvre couleuvre arriva, enfin, chez elle. Ses écailles, soulevées de place en place, laissaient perler quelques gouttes de sang.

« Oh ! ma pauvre enfant, s’indigna Nyx compatissante ! Viens dans mes bras pour que je te console. Mais avant que tu me racontes tes aventures, je vais soigner tes affreuses blessures. »

« O Mère, si tu savais, pleurnicha Némésis. Le grand Zeus s’est épris de moi et je ne puis m’en débarrasser. J’ai beau me métamorphoser en animal, il réussit instantanément à faire de même. Il ne me lâche plus et sans l’intervention d’un brave fermier je serai sa prisonnière. »

« Ma pauvre enfant, voilà un grand malheur, lui répondit sa mère. Reste dans la grotte aussi longtemps que tu voudras mais sache que nul ne peut échapper à son destin. Lorsque le seigneur de l’Olympe est fou d’amour, il parvient toujours à ses fins et on ne connaît aucune mortelle ni aucune déesse qui ait réussi à lui échapper et à lui tenir tête. »

A peine Nyx avait-elle prononcé ces mots qu’un énorme python jaillit entre elle et sa mère. Le reptile fondit sur Némésis pour l’enserrer de ses anneaux puissants. La jeune fille reconnut, là, Zeus métamorphosé. En un réflexe salvateur elle se jeta sur le côté et se transforma en chauve-souris. En un clin d’oeil elle disparut dans la noirceur de la grotte alors que Zeus sidéré la perdait de vue. Redevenu lui-même, il sortit de la grotte et la chercha à l’extérieur.

Dans la salle obscure au plafond couvert de concrétions et de stalactites, une petite rivière serpentait entre des rochers. Sans hésiter, la chauve-souris plongea dans le miroir glacé et devint source fraiche qui s’infiltra dans les anfractuosités des roches calcaires.

Après une course de plusieurs kilomètres, elle parvint dans un torrent impétueux pour arriver dans une large vallée fleurant bon l’herbe grasse et la mousse épaisse. Elle se métamorphosa alors en truite en s’abandonna aux caresses du courant.

Némésis croyait s’être enfin débarrassée du Maître de l’Olympe. Dans l’eau claire et limpide elle se prélassait à l’abri d’un rocher sur le dos duquel les gouttes se brisaient en perles de soleil. Le courant le long de son corps lui produisait des sensations si douces qu’elle remarqua bien trop tard un ours pêchant saumons et truites du bord du torrent.

D’un coup de patte bien ajusté, l’animal envoya le poisson dans les airs. Némésis eut juste le temps, avant d’être jetée au sol de se transformer en cygne. Hélas, dans son envol précipité, l’élégant oiseau ne vit pas les branches d’un saule qui bordait le torrent. Il s‘assomma sur une grosse branche et perdit connaissance.

Cet incident fut remarqué par Zeus qui, vous l’avez deviné, s’était lui-même transformé en ours. Il releva le cygne sans connaissance et examina sa plaie sanguinolente. Sur le crâne de l’oiseau, on voyait la chair meurtrie et même un peu d’os. Il posa l’animal au sol et chercha dans les environs des plantes efficaces pour soigner les plaies, suivant en cela les consignes de son petit-fils Asclépios, le fils d’Apollon et le Dieu de la Médecine par les Plantes.

Jusqu’au soir, Némésis resta sans connaissance et lorsqu’elle se réveilla, elle était dans les bras de Zeus. Trois jours durant, le Maître de l’Olympe soigna ses plaies et ce n’est qu’au matin du quatrième jour que la jeune fille, toujours transformée en cygne, sortit de son étourdissement. Ayant repris ses esprits elle retrouva son aspect humain et remarqua le changement de Zeus. Celui-ci avait maintenant un comportement humain et méritait peut-être qu’elle considère avec plus d’attention ses sentiments. C’est le cinquième jour de sa convalescence, que Zeus se confia à elle :

« Pour te donner une preuve supplémentaire de ma passion, j’ai décidé que le fruit de notre union serait une fille et, que devenue adulte, elle serait la plus belle femme du monde. Je peux même te promettre qu’elle aura une grande destinée et que l’on parlera d’elle des siècles et des siècles durant. »

Némésis dut admettre qu’elle se faisait une idée erronée de Zeus. Elle était persuadée que la trouvant assommée sur la berge du torrent, il allait abuser d’elle. Tout au contraire, il ne se montrait nullement entreprenant mais tendre et sentimental. Lorsqu’elle évoqua son infidélité légendaire, il parut surpris :

« J’ai toujours aimé la gent féminine, qu’elle soit déesse ou simple mortelle. J’ai toujours eu des rapports avec elle et je leur suis fidèle car je leur rends visite dès que mon emploi du temps de Maitre de l’Olympe me le permet. Mes maîtresses donnent toujours naissance à des êtres exceptionnels qui, sans moi, n’existeraient pas. Sans moi, pas d’Arès, le dieu de la Guerre ni d’Hermès, le dieu du Commerce et le Messager des Dieux. Pas d’Héraclès ni de Persée et encore moins d’Apollon.

Je pourrai encore te citer des dizaines de personnages qui ont aidé les hommes à se débarrasser des monstres, vampires et autres calamités qui régnaient sur terre. »

Zeus parlait si bien et paraissait si convaincant que Némésis se blottit dans ses bras. Les deux amants s’unirent et restèrent quelques temps ensemble. Lorsque Némésis décida de rejoindre sa mère, Zeus lui fit une promesse :

« Dans quelques jours, de nouvelles étoiles apparaîtront dans le ciel car, en souvenir de notre aventure, je porterai un cygne sur la voûte céleste. Pour moi il s’agit de la métamorphose la plus élégante que tu aies prise pour échapper à ma poursuite. Quant à nous deux, nous allons nous séparer quelques jours mais je viendrai te retrouver dans la grotte de ta mère. A bientôt Némésis, ma princesse de la nuit. »

Après un long baiser, les deux amants se séparèrent.

Quant aux prédictions de Zeus, elles se réalisèrent effectivement. Némésis mit au monde une fille qu’elle appela Hélène et qui, devenue adulte, fut considérée comme la plus belle femme du monde, la Belle entre les Belles. Préférée à Héra, l’épouse de Zeus et à Aphrodite, la déesse de l’Amour, elle épousera Ménélas le roi de Sparte. Pâris, le fils de Priam, le roi de Troie, l’enlèvera ce qui déclenchera la fameuse guerre de Troie.

Zeus placera effectivement sur la voûte céleste un cygne qui est l’une des plus belles constellations du ciel boréal. Mais pour la représenter, j’attendrai de conter les deux dernières légendes la concernant.

Bonne lecture

Bob

Zeus et Némésis

LEGENDES MYTHOLOGIQUES DES CONSTELLATIONS – DU CYGNE

Connaissance & Partage

Après la légende concernant la constellation de la Couronne Boréale, voici maintenant la légende de

LA CONSTELLATION DU CYGNE

Pour cette nouvelle constellation, j’aborderai successivement trois légendes :

1) Zeus et Némésis, la fille de la Nuit

2) Zeus et Léda, la reine de Sparte

3) Phaéton, le fils du Soleil et son ami Cycnos

Nous commencerons donc par la légende de Zeus et de Némésis.

Premier épisode

ZEUS RENCONTRE NÉMÉSIS

6 septembre 2021

Une lugubre nuit enveloppait la campagne alors que des nuages noirs se déployaient en rangs serrés, faisant route vers l’est. Seul, sur la voûte céleste, le pâle halo jaunâtre de la Lune en son plein rompait la monotonie de ce ciel menaçant. Pas la moindre étoile, pas le moindre trille, ni l’habituel hululement d’une chouette en chasse comme si les animaux, sentant venir l’orage, retenaient leur souffle et respectaient le silence de l’obscurité. Au loin, de timides lumières tremblotaient dans la fraîche brise du soir, signalant quelques habitations de la fière Rhamnonte. Cette ville de l’Attique était célèbre dans toute la Grèce car ses habitants racontaient, à tous ceux qui voulaient les entendre que, Némésis, la déesse de la vengeance divine, était née en ce lieu et que son principal pouvoir lui permettait de se transformer instantanément en animal, plante, rocher ou même en eau liquide.

Fille de Nyx, la Nuit, Némésis personnifie la vengeance et châtie les crimes ainsi que les amants cruels. Elle n’eut pas de père car sa mère, pour la concevoir, ne recourut à aucune semence mâle.

Notre aventure commence par une chaude soirée d’été lors d’un bal donné par le roi d’Athènes. La fête touchait à sa fin et de nombreux invités avaient regagné leur logis lorsque la belle Némésis fut invitée à danser par Zeus.

Voilà longtemps que le Maître de l’Olympe désirait un aparté avec la jeune déesse mais jamais encore une telle opportunité ne lui avait été offerte. La lumière chaude des prunelles de Némésis, soulignée par le joli arc de ces sourcils, eut tôt fait de conquérir le coeur fragile de Zeus qui tomba sur le champ éperdument amoureux.

Depuis ce soir-là, voyant sans cesse danser devant ses yeux la charmante silhouette de la jeune déesse, le dieu suprême de l’Olympe se persuada qu’il ne pourrait vivre sans elle.

Maître de l’Univers, il pensait être aussi celui des Coeurs et décida de conquérir celui de la belle. Son désir le plus puissant était de devenir son amant et de lui donner le plus bel enfant que la terre eut jamais porté.

Hermès, le messager des dieux et de Zeus, se fit l’avocat de son maître et fit à la belle de splendides déclarations enflammées en espérant la convaincre. Hélas rien n’y fit ! Némésis, connaissant les multiples infidélités de Zeus, refusait de s’aventurer dans cette liaison qui risquait de ne durer que le temps d’un caprice.

Zeus prit très mal le refus de « cette prétentieuse », comme il la nomma désormais. Il entra dans une violente colère qui fit trembler les murs du palais olympien. Certains dieux certifiaient même que le Mont Olympe lui-même fut secoué comme si un volcan l’avait déstabilisé. Lorsqu’il arriva dans la grotte où Némésis s’était retranchée, celle-ci se transforma aussitôt en jument et s’enfuit au triple galop. Hélas, quelques jours après, elle fut rejointe par Zeus qui s’était métamorphosé en cheval fougueux. Au moment où Zeus s’apprêtait à la saillir, elle se transforma en poule. Dépité Zeus prit aussitôt l’aspect d’un coq fier et agressif. La poule, poursuivie par Zeus, piaillait en se dodelinant dans la cour d’une ferme.

Alerté par ce tintamarre venant de sa basse-cour, Camillca, fermier de son état, debout devant la porte de sa grange brandissait une fourche et hurlait à l’adresse du coq en lui intimant l’ordre de laisser la poule tranquille. Zeus redevint alors, le Maître de l’Olympe au corps entouré de mille flammes alors que le pauvre fermier, voyant le dieu suprême en chair et en os, s’enfuit dans sa maison et se cacha sous son lit. D’après son épouse, il y resta caché toute une semaine…

Némésis profita de cet intermède pour se muer en couleuvre verte et jaune et se coula sous un tas de bois et disparut dans la direction de la grotte de sa mère. Lorsque Zeus ressortit de la ferme où se cachait Camillca, la belle avait disparue.

Va-t-il retrouver sa trace ?

(à suivre)

Bob


PETIT MOT DU DIMANCHE 05/09/2021

Connaissance & Partage

Bonjour les amis,

Ça y est…Les vacances sont finies !…Le PMDD du dimanche ainsi que les textes mythologiques du mardi et du jeudi vont reprendre.

Bon courage à moi pour les écrire et à vous pour les lire...

POURQUOI DONNE-T-ON UN NOM AUX

ESSAIMS D’ÉTOILES FILANTES ?

PMDD du 05 septembre 2021

Beaucoup de curieux du ciel pensent que l’on ne voit des étoiles filantes qu’au mois d’août. On parle alors des « Perséides ». Bien qu’on puisse assister à la chute de ces météorites tout au long de l’année, il existe une quinzaine de périodes au cours desquelles on peut en admirer davantage qu’à l’ordinaire (1).

QUE SONT LES ETOILES FILANTES ?

En premier lieu, ce ne sont pas des ÉTOILES !

Ce sont des corps rocheux, généralement, de la taille d’un gravier ou d’un caillou, bien qu’il en existe de bien plus massifs. Ces débris ont diverses origines : queues de poussières de comètes, comme c’est le cas pour les Perséides, ou encore résultat de chocs entre les astéroïdes qui errent dans le système solaire. Lorsque, attirés par notre planète, ces débris traversent notre atmosphère, le frottement avec l’air provoque leur échauffement et donc leur luminosité. On peut aussi rajouter que le frottement provoque la luminescence de l’atmosphère ionisée. Plus le corps est massif, plus la luminosité est intense.

Lorsque sa taille est minuscule, le frottement avec l’atmosphère les ralentit à tel point qu’ils n’atteignent pas le sol de la Terre, laissant une brève traînée lumineuse dans le ciel : il s’agit alors d’une étoile filante. Si leur taille est plus importante, ces corps peuvent atteindre le sol. On parle alors de « météorites ».

POURQUOI APPELLE-T-ON LES ETOILES FILANTES DU MOIS D’’AOÛT, LES « PERSÉIDES » ?

De même que les Montpelliérains viennent de Montpellier et les Parisiens de Paris, les Perséides semblent provenir de Persée…tout au moins de la constellation de Persée.

Pour expliquer ce phénomène, j’imagine le scénario suivant :

« Vous roulez en voiture dans la direction de Montpellier à Sète et il se met à neiger. Vous avez nettement l’impression que les flocons semblent provenir de Sète. Vous vous arrêtez et vous faites demi-tour en direction, cette fois-ci de Montpellier. Dans ce cas, les flocons semblent provenir de Montpellier. Bizarre, non ? »

En fait, les flocons semblent provenir du lieu vers lequel vous vous dirigez. Pour les étoiles filantes, c’est la même chose : Tous les ans, du 14 juillet au 24 août, notre planète traverse un immense nuage de poussières venant de la queue de la comète Swift-Tuttle (1). A cette époque-là, la Terre traverse ce nuage alors que dans son orbite autour du Soleil, elle semble se diriger vers la constellation de Persée (voir schéma). Rien d’étonnant donc à ce que les étoiles filantes semblent provenir de cette constellation du fond du ciel nocturne

D’ailleurs, il vous suffit d’attendre le mois d’octobre pour apercevoir « Les Draconnides » semblant jaillir des étoiles de la constellation du Dragon, ou encore dans les environs du 14 novembre pour vous régaler en découvrant les Léonides, provenant apparemment de la constellation du Lion.

(1) Dans l’excellent ouvrage « L’Odysée de l’Espace » édité par notre association ‘Connaissance et

Partage », vous pourrez trouver, page 136, les dates des principales « pluies d’étoiles filantes de

l’année ». On retrouve ce livre à chacune des animations proposées par l’association ou auprès de

votre humble serviteur ( 06 72 30 03 16 )

.

Bonne lecture

Bob

LEGENDES MYTHOLOGIQUES DES CONSTELLATIONS – COURONNE BORÉALE VII

Connaissance & Partage

LÉGENDE DE LA CONSTELLATION

de

LA COURONNE BORÉALE

Septième et dernier épisode

15 juillet 2021

Lorsqu’il fallut se séparer, Thésée embrassa tendrement Ariane et baisa le magnifique diamant qui ornait le centre de sa couronne. Il se tourna alors vers Dionysos et le pria de bien veiller sur celle qui aurait pu être sa femme. Puis, il se tourna vers ceux qui l’avaient accompagné dans le labyrinthe et les invita à rejoindre le navire.

Une fois Dionysos et Ariane seuls, ils regardèrent au loin s’éloigner le bateau emportant Thésée et son équipage vers Athènes. Lorsque le point minuscule de leur embarcation disparut à l’horizon, le Dieu des Vendanges conduisit Ariane jusqu’au bord de mer. Dans le ciel, petit à petit, la lumière du jour faiblissait insensiblement. Quelques heures après, dans une nuit sans lune, les premières étoiles apparurent sur la voûte céleste.

Une fois que la nuit fut totalement installée, Dionysos entoura de son bras une épaule d’Ariane et lui fit découvrir la première constellation.

. « Vois-tu, ma chère Ariane, le spectacle auquel je vais maintenant te convier est l’oeuvre de mon père, le Grand Zeus, le Maître de l’Univers et le Dieu des Dieux. Je ne vais te montrer que les personnages qui sont dans le ciel en cette saison car certains apparaissent en hiver, d’autres au printemps ou encore en été ou à l’automne. »

« Nous sommes au printemps et donc nous ne pourrons voir que celles-là, fit remarquer Ariane. »

« Pas exactement, répondit le dieu des vendanges, car certaines sont visibles toute l’année, notamment la première que je vais te montrer ce soir. Regarde bien et suit ma main, dit-il en levant le bras au-dessus de l’horizon nord. Vois-tu ce rectangle formé par quatre étoiles suivi, vers l’ouest, par trois étoiles formant un arc de cercle ? »

« Oui, on dirait une poêle ou une casserole qui aurait un manche courbé. »

« Très juste ! On appelle cela la constellation de la Grande Ourse ! »

« Drôle d’ourse avec une queue si longue, objecta Ariane »

« Je te l’accorde ! L’architecte du ciel n’avait certainement jamais vu cet animal en chair et en os. En fait, ces étoiles représentent Callisto, la princesse d’Arcadie. Elle était la fille du roi Lycaon et fut une des nombreuses maîtresses de Zeus. »

Puis, après une respiration de silence, Dionysos reprit ses explications :

« C’était une des nombreuses prêtresses d’Artémis, la déesse de la chasse. Comme elle attendait un enfant du Maître de l’Olympe, Artémis lui reprocha d’avoir rompu son voeu de chasteté et, pour la punir, la métamorphosa en ourse. »

« Vous avez de drôles de moeurs les dieux, remarqua Ariane ! »

« Certes, mais il faudra t’y faire maintenant que tu vas vivre avec moi. »

« Mais, si tu le veux bien, poursuivit Dionysos, continuons vers l’ouest les trois étoiles qui forment la queue courbée de l’ourse. Tu arrives à une étoile très brillante qui s’appelle Arcturus.

Cette étoile est à la base d’une constellation qui forme comme un cornet de glace ou encore un cerf-volant montant vers le zénith. Il s’agit de la constellation du Bouvier. Elle représente Arcas, le fils de l’ourse, donc né de l’union entre Zeus et Callisto. Remarque bien que l’architecte du ciel, dans sa grande mansuétude, n’a pas séparé le fils de sa mère. »

« Mais un bouvier est, par définition, un gardien de boeufs, fit remarquer Ariane ! Où sont donc les boeufs qu’il surveille ? »

« Ce nom de bouvier a été attribué par les Latins car ils appelaient les sept étoiles de la Grande Ourse, Les sept boeufs, objecta Dionysos. Dons ce bouvier garde bien les sept boeufs de l’ourse. »

Ensuite, le dieu des vendanges leva encore une fois son bras pour désigner les épaules du Bouvier.

« Au sommet de ce « cerf-volant », tu vois nettement les deux étoiles représentant les deux

épaules du Bouvier. Que vois-tu au-dessus de l’épaule gauche de celui-ci ? »

« Je ne vois rien, constata Ariane ! C’est une région du ciel dépourvue d’étoiles. »

« Bien, fit Dionysos. Et bien maintenant, tu vas voir que je suis un véritable dieu. Regarde ! »

Délicatement, il saisit la couronne qu’Ariane portait sur la tête et la lança très fort dans le ciel comme s’il s’était agi d’un moderne frisbee. La couronne tournoya, tournoya, tournoya et finit, en s’élevant, par atteindre les premières marches du ciel. Finalement, elles se figea tout à côté de l’épaule gauche du bouvier.

« Ta couronne sera maintenant éternellement visible y compris lorsque tu auras quitté le sol de notre vieille Terre. Elle sera devenue une constellation à part entière. »

C’est ainsi qu’est apparue la nouvelle constellation de la COURONNE BORÉALE. En son centre scintille le diamant qui, de nos jours, porte quatre noms plus ou moins officiels :

« Alphecca », « la Perle », « Gemma » ou encore « Margarita ». (1)

(1) Cette constellation est dite « BOREALE » car, dans l’hémisphère sud, il y a un autre arc d’étoiles que l’on a désigné comme étant

« LA COURONNE AUSTRALE ». Personnellement j’aurais préféré que ce bijou soit appelé « LA COURONNE D’ARIANE ».

Bonne lecture

Bob

PS : Cette série de légendes va s’arrêter pour les vacances et reprendra en septembre avec la constellation du CYGNE.

Bonnes vacances à tous donc !