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PETITES CHRONIQUES DU CIEL EN BREF

ASTRO-NOTES : AURORES BORÉALES Un phénomène universel ?

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AURORES BORÉALES :

Un phénomène universel ?

Astro-notes du 8 février 2024

Des aurores boréales ont été constatées sur les autres planètes du système solaire même si

leur mécanisme diffère de celles observées sur Terre. Les spécialistes estiment même qu’elles pourraient constituer un moyen d’étude des mondes tournant autour d’autres étoiles.

Même si notre planète se distingue des autres planètes du système solaire par beaucoup de

particularités, « C ’est loin d’être le cas en ce qui concerne les aurores boréales » prétend Nick Schneider de l’université du Colorado à Boulder (USA). Selon lui, les recherches récentes tendent plutôt à indiquer que les aurores boréales se manifestent, d’une manière ou d’une autre, sur à peu près toutes les planètes du système solaire. « Seulement il faut savoir les

observer » affirme le spécialiste.

C’est en 1979 que la sonde Voyager 1, suivie de quelques mois par le télescope spatial IUE (1) a déniché les toutes premières aurores extraterrestres en scrutant les pôles de Jupiter.

« Nous nous doutions que nous finirions par les détecter sur cette planète géante dont la

magnétosphère est mille fois plus intense que celle de la Terre et s’étend presque jusqu’à

l’orbite de Saturne affirme Vincent Hue, du laboratoire d’astrophysique de Marseille.

En effet, le champ magnétique est souvent considéré comme un élément clé de la fabrication

des aurores. Sur Jupiter, précise Vincent Hue « Le champ magnétique n’interagit pas avec

l’oxygène ou l’azote qui se trouve en trop faible quantité mais avec le dihydrogène. Il en

résulte un rayonnement 100 fois plus puissant que pour les aurores terrestres mais visibles

uniquement dans le domaine ultraviolet auquel nos yeux sont insensibles. »

Une autre différence radicale concerne la source des particules formant les « aurores joviennes ». La majorité d’entre elles émanent des quatre plus gros satellites de Jupiter et non seulement du Soleil comme c’est le cas pour notre planète. Ainsi, l’activité volcanique de Io qui éjecte de grandes quantités d’Ions vers l’espace ou encore Ganymède qui, comme l’a découvert la sonde spatiale Juno en 2022 déverse en continu un intense flot d’électrons en direction de sa planète mère.

Les scientifiques ont découvert qu’en fait toutes les planètes géantes du système solaire se paraient, à l’instar de notre planète, d’aurores boréales, ce qui semble être un phénomène universel.

Manquerait donc qu’à en trouver aux pôles des « exoplanètes ».

Je ne manquerai pas de vous en informer si c’était le cas.

Bonne lecture

Bob

(1) International Ultraviolet Explorer, lancé en 1978 par la NASA et l’ESA.


PETIT MOT DU DIMANCHE : MÉTÉORES ET MÉTÉORITES

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MÉTÉORES ET MÉTÉORITES

PMDD du 7 janvier 2024

Chapitre 1

Les météores sont visibles toute l’année à des fréquences variables et présentent des caractéristiques différentes. L’appellation « étoiles filantes » vient du fait qu’à l’œil nu ces objets semblent briller comme des étoiles. En réalité, il s’agit de particules de poussière cosmique qui, en traversant l’atmosphère, s’échauffent par frottement en laissant derrière elles une traînée lumineuse.

On pourrait se poser cette question : Comment se fait-il que de si minuscules grains de poussière de quelques millimètres, pour certaines, soient visibles à des dizaines de kilomètres de distance ? Pour être plus précis, il faut savoir que ce que nous voyons n’est pas la particule de poussière qui s’échauffe mais la traînée qu’elle laisse derrière elle.

A partir du moment où un objet entre en contact avec l’atmosphère, il génère une onde de compression qui provoque un échauffement important. Lors de ce processus, l’objet convertit son énergie cinétique en énergie thermique qui se répartit entre le corps lui- même et les atomes de l’atmosphère. Ces atomes, en recevant de l’énergie, s’ionisent et émettent la lumière observée.

Lorsque la traînée est particulièrement brillante, il est possible de la voir de très loin. Dans certains cas, la luminosité des météores est telle qu’elle dépasse celle des étoiles et des planètes les plus lumineuses. On parle dans ce cas de « bolides ». La lumière produite par un bolide peut parfois être perçue en plein jour. De tels bolides peuvent pénétrer l’atmosphère jusqu’à très basse altitude se brisant parfois en fragments et produisant souvent des détonations. Parfois même, ils atteignent le sol de notre planète. Les objets initiaux mesurent de quelques centimètres à quelques mètres et les fragments qui arrivent au sol s’appellent météorites.

Ainsi, tandis que la Terre poursuit sa trajectoire autour du Soleil, elle nettoie le cosmos des poussières qu’elle rencontre mais, en même temps, les comètes dispersent leur matière et continuent ainsi à approvisionner l’espace sidéral en particules de poussières. Ce n’est donc pas prêt de s’arrêter…

La matière ainsi « semée » est disposée sur des orbites voisines de celle de la comète dont elle a été expulsée. Si la Terre, dans sa trajectoire autour du Soleil, passe à proximité de ces orbites elle peut intercepter ces poussières, ce qui se traduira par des essaims de météores appelés communément « pluies d’étoiles filantes ». Les plus célèbres peuvent s’observer en été aux alentours du 12 août et sont nommées « Perséides » car les étoiles filantes se produisent devant la constellation de Persée qui est en arrière-plan. Elles concernent l’essaim de la comète Swift Tuttle.

Dans le chapitre 2, j’indiquerai la date des principaux essaims ainsi que le nom de la comète qui engendre les météorites.

Bonne lecture

Bob

ASTRO-NOTES : YANN SAINTY LE SURDOUÉ DU CIEL PROFOND

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YANN SAINTY LE SURDOUÉ DU CIEL PROFOND

Le Nancéen se consacre à la photo du ciel depuis seulement quatre ans. Une passion dans laquelle il s’est plongé à fond. Avec succès, puisque ses images se hissent au meilleur niveau. Cependant, il étonne car, quoique débutant, il produit des images de haute qualité et enchaîne des découvertes de nébuleuses. « Je me suis mis à l’astronomie pendant le confinement de 2020. J’ai d’abord essayé de réaliser des photos au smartphone puis avec du matériel et des techniques plus adaptés ». Il profite alors de la vente de biens immobiliers pour s’équiper en matériel haut de gamme et passe toutes ses soirées libres à se former, à observer et à traiter ses clichés.

Pour aller plus loin, il se rapproche de deux spécialistes, découvreurs de nébuleuses : Xavier Strottner et Marcel Dreschsler. Parmi ses prouesses, il a notamment débusqué une nébuleuse juste à côté de la galaxie d’Andromède dont la photo est arrivée en tête du concours Astronomy Photographer of the year, organisé par le Royal Museum of Greenwich. Cette collaboration prend un nouveau tournant au printemps 2023 en tissant un partenariat avec la société Atlaskies qui gère une ferme de télescopes au Maroc. Le but est de piloter des instruments à l’observatoire de l’Oukaïmden dans le massif de l’Atlas afin de réaliser d’autres découvertes. Yann Sainty est le codécouvreur d’un nuage ionisé près de la galaxie M31, passé inaperçu jusqu’ici.

L’image qu’il a obtenue a gagné en 2023 le concours photos organisé par le Musée royal de Greenwich. De quoi laisser sans paroles les vieux briscards de la photo astronomique… Chapeau donc mon cher Yann, Bonne lecture Bob PS : Etant donné la fin de l’année, le prochain

ASTRO- NOTES sera publié le 11 janvier 2024.

Bonnes fêtes à tous et que le Père Noël soit généreux…

PETIT MOT DU DIMANCHE : BÉTELGEUSE, UNE FUTURE SUPERNOVA ?

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BÉTELGEUSE, UNE FUTURE SUPERNOVA ?

PMDD du 17 décembre 2023

Si elles sont moins fréquentes aujourd’hui qu’au début de l’Univers, les supernovae se produisent tout de même et sont guettées par les astronomes. A ce titre, l’étoile Bételgeuse dans la constellation d’Orion est très surveillée. Il s’agit d’une supergéante rouge correspondant à 18 masses solaires.

Pour les astrophysiciens et leurs modèles sur l’évolution stellaire, le stade qui est le sien correspond à celui d’une étoile très massive qui a consommé tout l’hydrogène de son coeur juste avant d’exploser en supernova. Or, cette phase dite de « supergéante » ne dure pas éternellement. Elle est même très courte… si on la compare à la durée de vie d’une étoile : quelques dizaines de milliers d’années face à des millions, voire des milliards d’années. On peut donc dire que Bételgeuse est sur le point d’exploser même si, à l’échelle humaine, cette phase de supergéante est …extrêmement longue.

Déjà, en 2019, Bételgeuse avait fait parler d’elle car on avait observé une étonnante baisse de luminosité apparente qui pouvait faire penser à une explosion imminente. C’est tout au moins ce que certains spécialistes avaient suggéré. De récents calculs ont cependant prouvé que l’étoile n’aurait quasiment pas perdu de matière soit moins d’une masse solaire. Qui plus est, la poussière éjectée forme, petit à petit une sorte de bulle opaque autour de l’étoile qui occulte une partie de la lumière émise.

Bételgeuse reste, pour le moment, une étoile extrêmement brillante ce qui amène les astronomes à penser qu’elle vient juste d’entrer dans sa phase de supergéante rouge et qu’elle ne devrait pas exploser avant quelques milliers d’années. D’autres étoiles du même type, comme VY Canis Majoris dans la constellation du grand chien semblent bien plus proches de l’explosion comme le suggère la grande quantité de poussières qui les entoure.

Antarès dans la constellation du Scorpion est une autre candidate car elle risque d’exploser d’ici quelques dizaines ou centaines de milliers d’années… peut être avant Bételgeuse. Dommage pour nous car une explosion de supernova est un spectacle extraordinaire comme seule la nature peut nous en offrir.

Bonne lecture

Bob

(Etant donné la date du 17 décembre, ce PMDD sera le dernier de l’année 2023. Le prochain sera expédié le 7 janvier 2024. Bonnes fêtes à tous et à l’année prochaine.)

ASTRO-NOTES :LE MYSTÈRE DES TOUPIES STELLAIRES

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LE MYSTÈRE DES TOUPIES STELLAIRES

Astro-Notes du 14 décembre 2023

Dans l’univers tout tourne et l’on pourrait ajouter, tout se déplace. Dès qu’un nuage de gaz, emporté par sa propre gravité, commence à s’effondrer sur lui-même sous l’effet de son propre poids, les particules qui le composent finissent pas se retrouver entrainées comme dans un mouvement collectif. De la somme de leurs directions initiales, totalement aléatoires, se dégage un sens. C’est ainsi que s’amorce un mouvement général en rotation.

Ce mouvement cinétique « s’amplifie avec la contraction » explique Daniel Reese, astronome adjoint à l’observatoire de Paris. De cela découle qu’une fois l’étoile formée, elle tourne sur elle-même. De même d’ailleurs qu’une planète, un satellite et tout astre quel qu’il soit. En règle générale, plus cet astre est massif, plus il tourne vite. L’astronome donne comme exemple divers astres : « Le Soleil tourne à 2km/s alors que les étoiles massives atteignent une moyenne de 200 km/s, les plus rapides ayant été mesurées à 600 km/s ».

Cette vitesse folle a des conséquences. Les étoiles de plusieurs masses solaires, comme Régulus, Véga ou encore Altaïr ne sont pas sphériques mais plutôt aplaties en forme de citrouille. La faute à la force centrifuge qui éloigne les parties équatoriales du centre de l’astre. Daniel Resse fait même observer qu’ « On observe un assombrissement gravitationnel à l’équateur qui est loin du centre avec une tache brillante au pôle. »

L’enjeu de ces observations d’étoiles en rotation rapide est de comprendre leur évolution. Même si celle-ci est aujourd’hui comprise dans les grandes lignes, gagner en précision sur ces astres ultra-rapides permettrait de mieux connaître leur durée de vie, mais aussi leur production chimique. En effet, par fusion thermonucléaire, les étoiles sont des usines à fabriquer des éléments de plus en plus lourds, qui ensuite, servent à former des planètes et la vie.

Mais à quel rythme et dans quelles proportions exactes ? Or, pour les étoiles en rotation rapide, les modèles théoriques actuels ne fonctionnent pas bien. Encore faudrait-il savoir pourquoi ? …

D’où l’objet de ces études.

Bonne lecture

Bob

PETIT MOT DU DIMANCHE : LE RÔLE CRUCIAL DES SUPERNOVAE

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LE RÔLE CRUCIAL DES SUPERNOVAE

PMDD du 10 décembre 2023

Première partie

S’il y a des étoiles qui influencent l’évolution de l’Univers tout entier ce sont bien les supergéantes. En effet, lorsqu’elles explosent en supernovae, elles dispersent les éléments qu’elles ont synthétisés et sans lesquels les planètes, satellites et autres astéroïdes n’auraient jamais existé.

Miguel Montargès, de l’observatoire de Paris, étudie l’une des plus proches, la splendide Bételgeuse dans la constellation d’Orion, qui, comme ses semblables, va exploser en supernova.

Quand ? Demain ou… dans quelques milliers d’années… ?

Ce sont des astres fascinants ! A notre échelle humaine elles sont à la fois très rares et spectaculaires. « Seule une petite poignée a pu être visible à l’oeil nu sur l’ensemble de l’histoire de l’humanité » affirme Miguel Montargès. D’après les témoignages historiques, certaines comme celle de 1054, était si brillante qu’on pouvait la distinguer dans le ciel en plein jour.

Pendant très longtemps, les astronomes ont pensé qu’elles correspondaient à des naissances d’étoiles. Il a fallu attendre les années 1930 et les travaux de plusieurs scientifiques sur la nature de ces astres.

Il s’agit de l’explosion soit d’une étoile massive en fin de vie, soit de celle d’une naine blanche qui a récupéré une trop grande quantité de matière. Dans les deux cas, l’étoile devient alors aussi lumineuse que toute sa galaxie.

Miguel Montargès

Dans tous les cas, leur rôle est fondamental car, bien avant leur mort, elles ont passé leur vie entière à brûler des éléments chimiques légers (principalement de l’hydrogène) pour en synthétiser d’autres plus lourds. Leur fin explosive permet alors de disséminer dans l’espace tous ces nouveaux éléments. Voilà pourquoi on peut affirmer que la majeure partie des atomes qui nous constituent aient vécu au sein d’une étoile massive ayant explosé en supernova. Voilà pourquoi Hubert Reeves a un jour annoncé que nous étions « des poussières d’étoiles ! ».

Cependant, alors que ces étoiles massives étaient certainement prédominantes dans les premiers milliards d’années qui ont suivi le big bang, elles sont devenues très rares. Elles ont donc joué un rôle important dans les premiers âges de l’Univers.

Mais à quoi ressemblaient ces étoiles massives du début de l’univers ?

Nous en reparlerons lors du prochain PMDD, notamment en évoquant notre fameuse étoile Bételgeuse.

( à suivre)

Bonne lecture

Bob

ASTRO-NOTES : XUNTIAN LE CONCURRENT CHINOIS DE HUBBLE

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XUNTIAN LE CONCURRENT CHINOIS DE HUBBLE

ASTRO-NOTES DU 7 DÉCEMBRE 2023

La Chine ne se contente pas d’ambitions en matière de vols spatiaux habités et de missions automatiques d’explorations planétaires. En astronomie spatiale, elle devrait également se hisser au niveau des Etats Unis et de l’Europe avec Xuntian (1) dont le lancement est prévu en 2024 à l’aide d’une fusée Longue Marche 5 B.

Malgré un diamètre légèrement plus petit que celui du télescope Hubble (2), Xuntian dont les premières études remontent à 2011, vise des performances égales. Pour cela il observera le ciel dans les mêmes longueurs d’ondes, à savoir le visible et l’ultraviolet, mais en couvrant un champ bien plus large. Sa caméra de 2,5 milliards de pixels placée au foyer pourra ainsi, en dix ans, photographier 17 500 degrés carrés du ciel, soit 40 % de la sphère céleste, jusqu’à la magnitude 25,5.

Xuntian devrait être placé sur une orbite basse autour de la Terre. Un temps, il avait été envisagé de l’amarrer à la station spatiale chinoise mais, finalement, l’engin volera de manière indépendante. Toutefois, il sera placé sur la même orbite, à 400 km d’altitude. Ainsi la station spatiale pourra le rejoindre et s’y amarrer pour des opérations de maintenance.

XUNTIAN

Comme cela a été le cas pour Hubble lors des missions de la navette spatiale, des astronautes pourront effectuer des sorties en scaphandre pour remplacer ses instruments afin d’augmenter ses performances.

Pour l’instant la Chine n’a pas encore indiqué les caractéristiques précises du télescope de Xuntian et les programmes d’observation qu’il mènera.

Attendons… donc !

(1) Ce qui, en chinois, signifie « Croiseur des cieux ».

(2) 2 mètres pour Xuntian contre 2,4 m pour Hubble.

Bonne lecture

Bob

PETIT MOT DU DIMANCHE : PRODUIRE DE L’ENGRAIS AVEC DU RÉGOLITHE LUNAIRE

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PRODUIRE DE L’ENGRAIS AVEC DU RÉGOLITHE LUNAIRE

PMDD du 3 décembre 2023

Tous les experts le disent : l’installation durable d’humains sur la Lune ne sera possible que si l’on parvient à faire pousser des plantes à sa surface. En Norvège, un groupe de scientifiques et d’ingénieurs cherche un moyen de convertir le sol lunaire en le fertilisant.

Il ne s’agit pas encore de transformer la « magnifique désolation » décrite par l’astronaute Buzz Aldrin en jungle luxuriante, mais le sujet d’une étude norvégienne qui, financée par l’Agence spatiale européenne ne laisse pas d’intriguer.. En effet, il s’agirait de « Permettre à l’agriculture lunaire de produire des engrais à partir de régolithe enrichi ». Tel est l’objectif d’Ethel Tolentino et de son équipe de Solsys Mining de Oslo.

A première vue, la juxtaposition des mots agriculture et lunaire paraît incongrue. Et pourtant, si nous voulons un jour nous installer vraiment dans une base permanente sur la Lune, il faudra bien passer par les plantes. Et pas seulement pour se nourrir même si ce sera leur fonction principale. En effet, compte tenu des coûts de l’énergie, il sera impossible sur le long terme de convoyer de la nourriture depuis la Terre.

De plus, les plantes serviront à purifier l’air, à recycler l’eau et, sans doute, à assurer le bien-être psychologique des humains désormais…déracinés. Or, assure l’équipe norvégienne dans la note de présentation de ses études, pour cultiver ces plantes, il n’y aura pas d’autres choix que de « se tourner vers les matériaux disponibles dans l’environnement lunaire ». Il faudra donc jeter notre dévolu sur l’eau présente dans quelques cratères des pôles dont le fond ne voit jamais le jour et vers le régolithe, cette couche de roche pulvérisée qui recouvre la Lune et dans laquelle Aldrin, encore lui, a laissé une empreinte de chaussure célèbre.

Mais, comment s’y prendre ?

En 2022, trois scientifiques américains ont montré que la petite Arabidopsis thaliana pouvait se développer dans des échantillons lunaires tout en soulignant que sa croissance était très lente. En effet, le régolithe lunaire n’est pas un substrat anodin car, sur le sol lunaire, l’exposition continue aux météorites, aux rayons cosmiques et au vent solaire le rend plutôt hostile au développement des racines. Sans compter les différences physico-chimiques entre le sol terrestre qui contient des minéraux, de l’air, de l’eau, de la matière organique et des microorganismes alors que le sol lunaire n’enferme pas de sol au sens biologique du terme.

Mais les chercheurs sont optimistes car ils prétendent qu’à l’exception de l’azote réactif, tous les éléments qui sont nécessaires à la croissance des plantes sont présents dans le régolithe. Leur étude débutée en janvier 2022, devrait s’achever dans les mois qui viennent.

Si ces chercheurs ont de l’humour, ils pourraient appeler leur étude :

« Comment jardiner avec la Lune… » ce qui ne manquerait pas de réjouir les journalistes de la revue horticole « Rustica ».

Bonne lecture

Bob

ASTRO-NOTES : LA RÉPARATION DU TÉLESCOPE HUBBLE

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LA RÉPARATION DU TÉLESCOPE HUBBLE

Deuxième et dernière partie

ASTRO-NOTES DU 30 novembre 2023

« Cela reste la plus belle mission de ma carrière » assure avec émotion Claude Nicollier, le seul Européen de l’équipage chargé de rendre sa vision au télescope Hubble.

Quelle responsabilité sur ses épaules et celles de ses six collègues Richard Covey, Story Musgrave, Kathryn Thornton, Kenneth Boworsox, Thomas Akers et Jeffrey Hoffman ! Pendant quatorze mois, l’équipage va répéter sans cesse la « chorégraphie » qu’ils auront à jouer dans l’espace : Plongées en scaphandre dans les piscines d’entraînement, visite des installations des instruments d’Hubble…Tout est planifié et doit, avant le décollage, être maitrisé sur le bout des doigts.

Grâce à la technique de la réalité virtuelle, l’équipe s’immerge pleinement dans l’environnement auquel elle sera confrontée. Le jour J, enfin, le télescope spatial apparaît avec son cylindre caractéristique de 13 mètres de long, entouré de deux paires de panneaux solaires. Après quelques manoeuvres délicates Hubble est enfin capturé et, très rapidement, l’équipage se met à l’oeuvre en commençant par remplacer les gyroscopes qui sont les instruments les plus critiques pour la survie du télescope.

Jeffrey Hoffman et Story Musgrave s’apprêtent à sortir dans l’espace mais au moment de fermer la porte du module des gyroscopes… celle-ci est bloquée suite aux déformations thermiques et ce n’est qu’à la suite d’une sortie extravéhiculaire de 7h 50 mn qu’elle est débloquée. Lors de la deuxième sortie dans l’espace, c’est le panneau solaire défectueux qui est abandonné et se consumera dans l’espace.

Après la troisième sortie, c’est la caméra de champ large qui est remplacée alors que les lunettes correctrices (le Costar) seront ajustées lors de la quatrième sortie. Tout se passe bien mais il faudra attendre la réactivation de Hubble et le départ de la navette pour savoir si la réparation est efficace.

Une dernière péripétie attend l’équipage lors de la cinquième sortie consacrée aux magnétomètres. « Une vis m’a échappé… » signale Jeff Hoffman. Fâcheux quand on sait qu’en orbite, un débris spatial de cette taille emporte autant d’énergie qu’une moto lancée à 200 km/s ! Finalement, la vis rebelle est capturée. L’équipage rend sa liberté à Hubble qui ne devrait plus être myope.

Enfin, le 13 décembre les sept astronautes rentrent sur Terre après avoir passé onze jours dans l’espace.

Hubble était réparé et donnera désormais de somptueuses images ! Victoire !

Bonne lecture

Bob

PETIT MOT DU DIMANCHE : DOUAI DANS « CH’NORD » UNE MINE … d’ÉTOILES

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DOUAI DANS « CH’NORD » UNE MINE … d’ÉTOILES

PMDD du 26 novembre 2023

Imaginez-vous en train de naviguer autour de Saturne et de traverser ses anneaux…

C’est le genre d’expérience saisissante que permet de vivre le planétarium du centre Orionis installé à Douai dans le bassin minier, non loin de la frontière belge. « On a vraiment l’impression de voir en 3D » souligne Didier Schreiner, le directeur du centre de culture scientifique flambant neuf. La clé de ce rendu est un système dernier cri capable de projeter des images en 10 K , c’est à dire 64 millions de pixels, sur un dôme de 15 mètres de diamètre.

Avec une telle résolution, les étoiles sont très fines et l’immersion du public au sein de la voûte céleste est garantie. Le dôme blanc du planétarium est posé sur un bâtiment dessiné à partir de formes elliptiques et hélicoïdales. « Le cabinet d’architecte norvégien qui l’a conçu a aussi réalisé le siège du Monde à Paris, la bibliothèque d’Alexandrie et le mémorial du World Trade Center à New York » précise Didier Schreiner.

Sur le haut de l’édifice, un second dôme plus petit abrite un télescope de 432 mm appelé Planeware. Il permet l’observation de la voûte céleste à un nombre limité de 12 personnes sur réservation pour que chacun puisse en profiter. A terme, les images prises par ce télescope pourront être projetées en direct sur la voûte du planétarium.

Cet observatoire est, en fait, le point de départ d’Orionis. C’était, en particulier, le rêve de Frédéric Kwasnik, ancien responsable du club d’astronomie de Douai. Il est, hélas, décédé en 2015 et sa compagne Valérie Dubuche a voulu mener à bout le projet pour lui rendre hommage. Elle a remué ciel et terre et reçu un écho favorable des élus locaux. Le projet a été lancé en 2018 et tout a été relativement vite jusqu’à la pose de la coupole le 26 juillet 2022.

Orionis a été inauguré le 13 mai 2023 en présence notamment de Xavier Bertrand.

Ce succès confirme que cette zone, durement touchée par la fin de l’exploitation minière, se mute en pôle d’excellence de la culture scientifique. Orionis est en effet implanté juste à côté d’Arkéos, musée-parc-archéologique ouvert en 2014.

Voilà deux bonnes raisons de passer un week-end à Douai…

Bonne lecture

Bob

ASTRO-NOTES : LE JOUR OÙ DES SCIENTIFIQUES ONT SAUVÉ HUBBLE

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DÉCEMBRE 1993

LE JOUR OÙ DES SCIENTIFIQUES ONT SAUVÉ HUBBLE

ASTRO-NOTES du 23 novembre 2023

Première partie

En 1990, les premières images du très attendu télescope spatial Hubble sont floues. Un fiasco ! Pour le télescope, la NASA tente en décembre 1993 une mission de réparation exceptionnelle. Voici le récit de ces journées qui ont sauvé Hubble et le programme spatial américain.

En 1990, peu de temps après son décollage le 24 avril, les astronomes constatent avec effroi que leur nouveau satellite à 2 milliards de dollars produit des images qui manquent de netteté. C’est une catastrophe pour la NASA dont le financement public est scruté à la loupe par le Sénat américain et les médias. Projet scientifique le plus cher de tous les temps à l’époque, Hubble est surnommé « dindon technologique » (techno turkey) par la sénatrice Barbara Mikulski.

Partout dans le monde, la presse s’émeut. Que s’est-il passé pour aboutir à un tel désastre ? Après enquête, les ingénieurs comprennent que le problème provient de la forme du miroir principal, conçu par la société Perkin-Elmer. Au lieu de converger au même endroit, les rayons de lumière qui se réfléchissent sur lui demeurent séparés d’un petit écart, faible certes, mais suffisant pour rendre les données inutilisables.

Et ce n’est pas tout ! Les défaillances s’accumulent dans les mois qui suivent le lancement. Même les gyroscopes et les magnétomètres tombent en panne. Or ce sont eux qui permettent au télescope de stabiliser son axe de visée. En orbite à 600 km d’altitude, difficile d’imaginer une réparation rapide…

Heureusement, la NASA dispose d’un atout de taille : la navette spatiale. Grâce à elle, l’idée d’aller réparer Hubble prend forme. La solution proposée : lui offrir des lunettes. Plus précisément, un instrument optique doté de cinq paires de miroirs capables de dévier les rayons au bon endroit. Nommé Costar (pour Corrective Optics Space Telescope Axial Replacement). La mission de tous les espoirs se nommera STS-61. Un sauvetage à deux navettes est envisagé avant que la navette Endeavour soit finalement la seule réquisitionnée.

Après plusieurs reports, elle s’élance le matin du 2 décembre 1993 depuis le pas de tir 39 B de cap Canaveral. A son bord, sept astronautes, six hommes et une femme, six américains et un Suisse qui décollent pour une mission entrée dans la légende… et dont nous reparlerons la semaine prochaine.

(à suivre)

Bonne lecture

Bob

PETIT MOT DU DIMANCHE : A QUOI RESSEMBLAIENT LES PREMIERES ÉTOILES DE L’UNIVERS ?

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A QUOI RESSEMBLAIENT LES PREMIERES ÉTOILES DE L’UNIVERS ?

Pmdd du 19 novembre 2023

Première partie

Avec les télescopes spatiaux Hubble et James Webb, les astronomes tentent d’observer les premières étoiles formées après le big bang. Le défi est jugé impossible pour certains mais un astre a déjà été aperçu et, selon quelques chercheurs, il appartiendrait, peut-être, à la première génération stellaire.

Si vous le voulez, essayons de remonter à l’aube de l’Univers, au coeur d’une période qui s’étend entre quelques dizaines et quelques centaines d’années après le fameux big bang….Tout est calme et sombre. Très sombre. Un vaste brouillard opaque, exclusivement constitué d’atomes d’hydrogène et d’hélium, inonde la quasi-totalité du cosmos. Aucun astre ne vient perturber cette sinistre tranquillité. C’est l’époque des âges sombres.

Puis soudain émergent les premières étoiles. Par milliers, des chandelles étincelantes surgissent au coeur de légères surdensités de gaz et modifient peu à peu toute la substance de l’univers. Leur rayonnement est si énergétique qu’il arrache les électrons des atomes d’hydrogène omniprésents, rendant le milieu translucide.

Grâce aux récentes observations du télescope spatial James Webb, cette étape appelée réonisation vient tout juste de recevoir un éclairage fascinant. « Sur les clichés parmi les plus lointains réalisés, nous constatons que les toutes premières galaxies formées sont systématiquement entourées de petites bulles de gaz ionisé transparent » décrit Daichi Kashino de l’observatoire astronomique du Japon. Diagnostic confirmé par la cosmologiste Cynthia Chiang de l’université McGill de Montréal : « C’est une découverte importante qui prouve une bonne fois pour toutes que la réionisation est bien le résultat du rayonnement très énergétique des premières étoiles et non d’un autre processus astrophysique. »

Ces étoiles primitives sont donc les premières graines qui ont structuré l’univers, créant certes les premières galaxies mais aussi libérant, à leur mort, tout un tas d’éléments lourds qu’elles ont synthétisés au cours de leur vie et qui composent notamment aujourd’hui une bonne partie de notre corps (1).

Malgré leur rôle crucial dans l’évolution de l’univers, ces soleils primordiaux sont encore bien mal connus. A l’heure actuelle, il faut bien l’avouer, c’est la théorie qui en parle le mieux. Les modèles basés sur des simulations indiquent que les premières étoiles n’avaient probablement rien à voir avec les astres modérément chauds et à la durée de vie longue qui peuplent notre univers actuel. Celles-ci étaient plutôt des monstres voraces et très brillants, concentrant des dizaines de fois la masse du Soleil en leur sein.

A suivre

Bonne lecture

(1) « Nous sommes des poussières d’étoiles » nous rappelait Hubert Reeves.

Bob