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PETITES CHRONIQUES DU CIEL EN BREF

PETIT MOT DU DIMANCHE : SOMMES-NOUS SEULS DANS L’UNIVERS ?

Connaissance & Partage

SOMMES-NOUS SEULS DANS L’UNIVERS ?
PMDD du 13 octobre 2024
Première partie

Quelle est notre place dans l’espace ?

Sommes-nous seuls dans l’univers ?

D’où vient la vie ?

Ces questions sont aussi vieilles que l’humanité. Cependant, notre génération est la première à voir son berceau, c’est-à-dire la Terre, de l’espace et en dehors de son atmosphère. Le 14 février 1990, Carl Sagan (1) fit orienter la caméra de Voyager 1 (2) vers la Terre. Le vaisseau spatial se trouvait alors à 6 milliards de kilomètres de notre planète. Dans une image à jamais immortalisée sous le nom de « Point bleu pâle », la Terre ne représentait qu’un seul pixel et montrait, à tout un chacun, à quel point elle était fragile et qu’il était urgent de la protéger.

Depuis, d’autres sondes spatiales se sont tournées vers la Terre et la Lune, mais la vision du point bleu dans l’espace restera le prélude à quelque chose de beaucoup plus grand, une révolution astronomique que nous allons tenter de dessiner.

En janvier 1992, les astronomes Aleksander Wolszczan et Dale Frail annoncèrent la découverte de deux planètes en orbite autour du pulsar PSR B1257+12 à quelques 2 300 années-lumière de la Terre. Ils venaient de découvrir les deux premières exoplanètes. En 1995, Michel Mayor et Didier Quéloz découvrirent 51 Pegasi b, une exoplanète en orbite autour d’une étoile semblable au Soleil et distante de 50 années-lumière.

Plus de 25 ans plus tard, des télescopes spatiaux comme Kepler, le TESS (Transiting Exoplanet Survey Satellite), Hubble et maintenant le JWST (James Webb Space Telescope) nous ont permis de répertorier plus de 7 000 exoplanètes (3). Cependant, les télescopes géants ne sont pas les seuls à participer à cette recherche. Les instruments au sol ont atteint un tel degré d’avancement technologique qu’ils contribuent aussi de manière critique à ces découvertes grâce à l’imagerie directe et la spectroscopie, même si, dans leur champ de vision, ces mondes lointains n’occupent souvent guère plus d’un pixel, tout comme notre point bleu pâle dans la caméra ancienne de Voyager 1.

Comme Copernic nous l’a montré il y a longtemps, la Terre n’est ni au centre du système solaire, ni au centre de l’univers. Les spécialistes actuels des exoplanètes ont démontré que le système solaire n’occupait aucune place particulière dans la galaxie. Il est simplement niché au cœur du bras d’Orion dans la Voie Lactée et à 27 000 années-lumière de son centre, dans la banlieue galactique.

Bonne lecture,
À suivre,
Bob

(1) Carl SAGAN est né le 9 novembre 1934. C’est un des principaux fondateurs de l’exobiologie et le plus célèbre.
(2) Voyager 1 est une sonde lancée le 5 septembre 1977 par la NASA.
(3) 7 339 (à ce jour).

PETIT MOT DU DIMANCHE : "Les COMÈTES " Ces visiteuses de l’histoire

Connaissance & Partage

LES COMÈTES
Ces visiteuses de l’histoire
Pmdd du 6 octobre 2024
Troisième et dernière partie

1744, la comète qui inspira Charles Messier

Au début de l’année 1744, un garçon de 13 ans observe la comète découverte à la fin de l’année précédente de manière indépendante par trois astronomes. Ce garçon s’appelle Charles Messier. Il s’illustrera, plus tard, en dénichant une vingtaine de ces astres voyageurs et en réalisant le premier catalogue d’objets nébuleux que dévoile la voûte céleste. Il faut dire que le spectacle a dû impressionner les témoins. En effet, au début de 1744, la comète atteignait la magnitude de –7 et restait visible en plein jour à 12° du Soleil. Au crépuscule, ses six queues (1) se déployaient en éventail à l’horizon. Cette comète fut également appelée comète de Chéseaux.

1811, La longue comète impériale

Le 25 mars 1811, Honoré Flougergues découvre une comète à l’aide d’un petit télescope. Or, celle-ci va rester observable pendant 17 mois et visible à l’œil nu durant 9 mois. Napoléon y voit un signe favorable avant son invasion de la Russie en juillet 1812, ce qui la fit appeler la « comète impériale ».

1858, la comète Donati, la première photographiée

Le soir du 5 octobre 1858, un spectacle étonnant s’offre à la vue : une comète occupe tout un pan de ciel et son noyau est très proche d’Arcturus, une étoile très brillante de la constellation du Bouvier. Cet astre vagabond a été découvert depuis Florence le 2 juin par l’Italien Giovanni Battista DONATI. Le 27 septembre, un certain W. Usherwood a réalisé une pose de 7 secondes révélant, pour la première fois, une photo de comète. Si vous savez être patient, cette comète devrait revenir vers l’an 3600...

1997, HALE-BOPP, la dernière grande comète

À la fin du XXe siècle, l’ère n’est pas encore aux appareils photo numériques. La manie de tout photographier n’a pas encore envahi tout un chacun. Mais le réflexe de vouloir immortaliser les évènements importants est déjà répandu. À l’aide d’appareils argentiques arrivés au faîte de leur développement, tout le monde tente un « clic » sur la comète Hale-Bopp, visible à l’œil nu dans le couchant pendant 18 mois.

Ces queues devaient être dues à des stries de poussières se déployant en éventail à l’horizon.

Bonne lecture,
Bob

PETIT MOT DU DIMANCHE : "Les COMÈTES "

Connaissance & Partage

LES COMÈTES, CES VISITEUSES DE L’HISTOIRE

Pmdd du 29 septembre 2024
Deuxième partie

Au cours des siècles, certaines grandes comètes ont marqué les mémoires, car elles ont offert aux humains un spectacle exceptionnel dans le ciel. Voici un succinct florilège des plus marquantes.

147 av. J.-C. : LA PREMIÈRE GRANDE COMÈTE

Les astronomes chinois de l’Antiquité furent les premiers à décrire les comètes. En l’an -147, une d’elles s’est distinguée par sa brillance et son étendue, sa queue se déployant sur la moitié de la voûte céleste. Les premières comètes répertoriées l’ont été dans le « livre de la soie », en Chine, sur une période allant de – 200 à l’an 9.

De plus, certaines tablettes babyloniennes recensaient déjà le passage de la comète de Halley en l’an 164 av. J.-C. Un denier de l’empereur romain Auguste montre, côté pile, la comète Sidus lulium (étoile julienne) qui a traversé le ciel à l’occasion de la mort de César.

837, 1066, 1910 : UNE SEULE ET MÊME COMÈTE : CELLE DE HALLEY

Avant même que les astronomes ne comprennent que certaines comètes revenaient périodiquement dans le voisinage de la Terre, la comète de Halley a marqué plusieurs fois les esprits. A-t-elle été vue en 837 lors de son passage au plus près de la Terre ? Dans le monde occidental, ce n’est pas certain, mais sa queue a couvert 90° de longueur apparente, et les astronomes chinois l’ont bien mentionnée.

Une chose est sûre : en 1066, elle a été perçue comme annonciatrice de la victoire de Guillaume le Conquérant dans son projet d’invasion de l’Angleterre, ce qui lui a valu d’être représentée sur la tapisserie de Bayeux. Sa visite en 1910 a offert un beau spectacle, notamment le 13 juillet au petit matin, lors d’une conjonction avec la planète Vénus.

Certains se souviennent de son dernier passage en 1986. Lors de sa prochaine visite, nous organiserons une soirée d’observation au plan d’eau du Crès : rendez-vous le 25 janvier 2061 à 20 heures !

1531 : L’OBSERVATION DE L’ASTRONOME PÉTRUS

En 1531, l’astronome allemand Pétrus observe la comète de Halley et remarque que sa queue reste toujours opposée au Soleil, caractéristique de toutes les comètes.

1680 : LA COMÈTE KIRCH DEVIENT VISIBLE EN PLEIN JOUR

Nul ne sait si la comète Kirch, découverte le 14 novembre 1860, reviendra un jour près de la Terre. Actuellement, elle croise à 260 UA (1) de nous, avec une période estimée à 10 000 ans, bien que cela demeure incertain. Cependant, peu avant Noël 1680, elle est devenue l’une des rares comètes à avoir été visible en plein jour, s’approchant à seulement 930 000 km du Soleil.

(À suivre)

Bonne lecture,
Bob

(1) L’unité astronomique correspond à la distance moyenne entre la Terre et le Soleil, soit 149 597 870 km.

PETIT MOT DU DIMANCHE : "Les COMÈTES "

Connaissance & Partage

LES COMÈTES :

GARDIENNES DE NOTRE HISTOIRE COSMIQUE
Pmdd du 22 septembre 2024

Une nouvelle comète attendue pour l’automne prochain est annoncée. Je vous propose d’utiliser quelques PMDD pour vous parler de ces lointaines voyageuses et les exploiter au mieux.

PREMIÈRE PARTIE

Observez les « glaçons de l’espace » et méditez

D’après Philippe Hénarejos (1)

En apparence, rien n’est plus fragile que de la glace. Sortez un glaçon de votre congélateur, glissez-le dans votre verre d’eau et observez : en quelques minutes, il fond et disparaît. Placez-en un autre au soleil, et le résultat sera encore plus rapide.

Et pourtant, c’est dans la glace que sont conservées les archives les plus anciennes du système solaire : gaz, molécules complexes, eau primordiale… et ce, depuis plus de 4,5 milliards d’années. Cette glace, c’est bien sûr celle des comètes, ces petits corps qui, par myriades, gravitent aux confins du système solaire, dans un milieu où le froid est si intense qu’elles ne risquent pas de s’évaporer. Malgré la fragilité apparente de la glace, celle-ci est restée figée pendant longtemps.

Les astronomes savent que le trésor qu’ils convoitent se trouve dans ces « glaçons de l’espace ». Les comètes les fascinent par les perspectives qu’elles ouvrent sur la connaissance de la vie des étoiles et des planètes. Cette fascination nous gagne également, nous qui contemplons le ciel nocturne à l’œil nu ou avec un instrument d’optique.

Quand l’une de ces visiteuses du passé apparaît au-dessus de l’horizon, ce que nous voyons n’est rien d’autre qu’une infime partie de ces archives qui se vaporisent à l’approche du Soleil et de la Terre. Lorsqu’une d’elles devient très brillante, le spectacle est grandiose, et il faut reconnaître qu’il est important d’en avoir vu une au cours de sa vie.

Pour les habitants de l’hémisphère nord, il est probablement nécessaire de remonter à 1997 et à l’éventail majestueux de Hale-Bopp dans le couchant pendant des jours (photo ci-dessus). Gageons que Tsuchinhan-Atlas, attendue pour cet automne 2024, sera la prochaine. En plus de nous émerveiller par sa beauté, elle nous subjuguera par le fait qu’aujourd’hui, nous connaissons les précieux secrets qu’elle détient.

Bonne lecture,
Bob des étoiles

(1) Rédacteur en chef de la revue Ciel et Espace
(À suivre)

PETIT MOT DU DIMANCHE : « De l’origine des comètes » (2)

Connaissance & Partage

De l’origine des comètes

Pmdd du 15 septembre 2024

Deuxième partie

Avant l’exploration de la comète de Halley par des sondes, on ne considérait pas les comètes comme des potentielles semeuses de vie. Tout au moins, c’était beaucoup moins évoqué que de nos jours. Cependant, dans un article de 1961, le biochimiste Juan Oro, l’envisageait déjà. Plus tard, certains astrophysiciens comme Mayo Greenberg, expliquaient au début des années 1980, que les comètes pourraient être des reliquats de matière interstellaire très riches en éléments organiques.

Aujourd’hui on admet qu’elles détiennent de la matière primitive car elles renferment tout ce qui a servi à bâtir le système solaire avec le minimum de changement. En effet, tout ce qui a été près du Soleil a été considérablement transformé et les scientifiques espèrent que les comètes, qui se sont formées loin de notre étoile, ont gardé une composition quasiment inchangée de la matière qui a été à l’origine de la formation des planètes comme le précise l’astro-chimiste Hervé Cottin.

Peut-être même, dans une certaine mesure une composition héritée Hervé COTTIN du milieu interstellaire.

Après le survol de six noyaux cométaires par des sondes, il apparaît bien qu’elles restent ce qu’il y a de plus primitif dans le système solaire. En effet, elles renferment dix fois plus de matière organique qui est un constituant très fragile et facilement perdu. Dans les astéroïdes comme Benu et Ryugu, même s’ils sont très primitifs, on va trouver 5 % de matière organique qui n’ont pas de composés volatils gelés, ce qui signifie que leur matière a déjà évolué et montre des traces d’altération hydrothermale. Il s’agit donc d’un corps fait de petits éléments.

Selon les dernières données, les planètes se seraient formées d’abord par agrégation d’objets microscopiques. Près du Soleil, ces petits grains étaient constitués de roche et de métal, de carbone et de glace. C’est là où sont nées les comètes. Elles sont donc des ingrédients de la formation du système solaire externe. La question est de savoir si ce carbone vient ou non de la nébuleuse primitive à partir de laquelle le Soleil est né... Il est donc très important de continuer à étudier les comètes même si les scientifiques ont perdu leur naïveté qui consistait à croire que nous allions y trouver facilement de la matière interstellaire sagement stockée sous forme de boule de neige.

On sait maintenant que l’histoire du système solaire est beaucoup plus complexe et l’histoire des comètes également. C’est la raison pour laquelle nous avons d’autant plus besoin des archives qu’elles représentent.

Les modèles et les observations nous montrent qu’il peut se passer à peu près tout et n’importe quoi lors de la formation d’un système planétaire. Mais « la boîte à archives » n’a pas changé : Dans les comètes, on a un morceau du système solaire primitif non chauffé et peu modifié.

Comme dans un congélateur. Ce serait donc dommage de ne pas en profiter.

Bonne lecture

Bob

PETIT MOT DU DIMANCHE : « Les comètes sont ce qu’il y a de plus primitif dans le système solaire » (1)

Connaissance & Partage

« Les comètes sont ce qu’il y a de plus primitif

dans le système solaire » (1)

Pmdd du 8 septembre 2024

« Morceaux du système solaire primitif maintenus « au congélateur » les comètes sont des

archives précieuses. Leur exploration détaillée par des sondes a bousculé nos connaissances sur

la formation planétaire », estime Hervé Cottin, astrochimiste à l’université Paris-Est Créteil et

Paris Cité lors d’une conférence dont sont résumées ci-dessous les analyses.

En effet, au fil des siècles, les astronomes ont découvert, grâce aux comètes, bien des choses sur

l’histoire de notre système. Tout d’abord, la confirmation des lois de la gravitation de Newton.

Elles ont également permis de prouver, comme on l’a cru longtemps, qu’il n’y a pas d’orbes

solides sur lesquelles les planètes se déplacent.

En 1682, Edmond Halley, en appliquant les lois de Newton, se rend compte qu’il y a un objet

que l’on appelle comète qui, vraisemblablement, revient de façon régulière dans les parages du

Soleil. Il arrive à en calculer la trajectoire et peut alors formuler une prédiction à savoir l’année

de sa prochaine apparition. Il meurt avant celle-ci, mais le fait que l’astre revienne bel et bien

en 1759, constitue, pour la mécanique céleste, une découverte immense.

En effet, perdurait encore cette

idée ancrée en Occident depuis

Aristote et Ptolémée que les astres

sont fixés sur les orbites solides.

Or, le fait d’avoir des objets qui

passent très près du Soleil et s’en

éloignent ensuite considérable-

ment rend ce schéma impossible.

Par ailleurs, en ce qui concerne la

nature des comètes, les premières

idées sont très récentes car elles

datent des années 1950. En effet,

c’est la théorie de la « boule de

neige sale » de l’Américain Fred

Whipple. Cette idée vient des

observations, notamment en spec-

troscopie.

Dès 1910, on avait détecté le radical CN (cyanure) dans la chevelure de la comète de Halley. Puis

on a déniché de l’eau en phase gazeuse ce qui fait que, forcément, les scientifiques se sont dit

que cette eau venait du noyau de la comète où elle était gelée. Pour eux, à l’approche du Soleil,

la glace se sublimait en vapeur dans l’espace.

En 1950 Wipple a cette vision de la « boule de neige sale » parce qu’il se disait que ce n’était pas

de la glace pure. Des particules de poussières étaient mélangées à cette glace d’eau

accompagnée de dioxyde de carbone et d’ammoniac. Malgré tout, on se représentait les

comètes comme étant assez claires : « des boules de neige plutôt blanches » pensait-on.

Cependant, les sondes qui ont croisé la comète de Halley en 1986 ont changé cette vision. Elles

ont fait des survols de quelques minutes et les résultats ont été surprenants car les clichés

étaient plutôt sombres.Les spectromètres de masse de la sonde européenne Giotto et des sondes soviétiques Véga ont

analysé des poussières qui ont percuté les instruments à environ 70 km/s et qui ont été

pulvérisées. On y a trouvé des fragments de matière organique ce qui signifie que les comètes

possèdent de l’eau mais probablement aussi de beaucoup de matière organique.

Elles auraient pu contribuer donc à la formation des océans sur Terre et amorcer dans ces

derniers la chimie des origines de la vie et donc l’apparition du vivant …

(A suivre)

Bonne lecture

Bob

(1) Extrait d’un article d’Hérvé Cottin, astro-chimiste à l’université Paris-Est Créteil et Paris-Cité

PETIT MOT DU DIMANCHE : LA TERRE et LA LUNE Un tandem pour la vie

Connaissance & Partage

LA TERRE et LA LUNE

Un tandem pour la vie

PMDD du 30 juin

On l’a vu dans les chapitres précédents : la Terre et la Lune ont deux histoires intimement liées. Sans notre

satellite notre planète serait sans doute bien différente, voire méconnaissable. Des modèles l’ont montré :

les forces de marée qu’exerce la Lune ont ralenti peu à peu la rotation de la Terre, permettant d’aboutir

aujourd’hui à des rotations de 24 heures. Mais l’influence la plus notable de la Lune sur notre planète est la

stabilisation de son axe de rotation.

Le consensus scientifique, fondé au départ sur des travaux de l’équipe scientifique de Jacques Laskar (1)

datant de 1993, indique que sans la Lune, l’axe selon lequel la Terre tourne sur elle-même par rapport à son

plan de révolution autour du Soleil ne serait pas fixé à 23°,4 comme à présent. Il pourrait varier entre 0 et 85°

avec des conséquences notables sur le climat : à 0°, les saisons n’existeraient pas et à 85° elles seraient bien

plus marquées qu’aujourd’hui avec des mois complets sans soleil pour de vastes régions de la Terre.

Voilà pourquoi certains scientifiques parient sur l’hypothèse selon laquelle la présence de la Lune aurait

favorisé l’habitabilité de la Terre et sa capacité même à accueillir la vie. Selon Denis Andrault, de l’université

Clermont-Auvergne « La Lune faciliterait l’existence d’un mouvement à l’intérieur du noyau terrestre et

contribue, ainsi, au maintien sur le long terme de son champ magnétique. »

Sans notre satellite, ce bouclier aimanté qui nous protège des particules très énergétiques en provenance du

Soleil auraient pu disparaître il y a plusieurs milliards d’années, à mesure que le noyau refroidissait. « De plus

en plus, affirme Denis Andrault, nous avons de sérieuses raisons de penser qu’une bonne partie de l’eau

présente sur la Terre était là, juste après sa formation, prisonnière des roches du manteau. La collision et le

dégazage qui s’en est suivi ont pu contribuer à l’apparition des premiers océans et de l’atmosphère. L’impact

aurait donc permis de créer un terreau particulièrement propice à l’émergence de la vie. »

Pas de doute, notre satellite mérite amplement toute l’attention que les scientifiques lui portent. Ils

attendent désormais avec impatience la collecte de nouveaux échantillons lunaires, provenant d’autres

régions que celles explorées par les missions Apollo. Dans le viseur, bien sûr, le futur programme Artémis de

la Nasa.

Qui sait ?

Peut-être que l’étude de ces roches les invitera à réécrire une fois de plus la folle histoire de notre bonne

vieille Lune.

Bonne lecture

Bob

(1) Astronome à l’observatoire de Paris

ASTRO-NOTES : GALILEE

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GALILEE

Le génie universel italien

Astro-notes du 27 juin 2024

Deuxième et dernière partie

Après avoir publié ses découvertes, Galilée continua de dévoiler les secrets du ciel. En

publiant « Trois lettres sur les taches solaires » il prouva que ces phénomènes de taches

n’étaient pas des satellites du Soleil, comme on le pensait à l’époque, mais faisaient partie

du Soleil lui-même.

Plus important encore, il montra comment Vénus passait par une séquence de phases

similaires à celles de la Lune. Ce fut une remise en cause du système de Ptolémée.

Galilée s’était donné beaucoup de mal pour présenter ses découvertes de façon empirique

et comprit les perturbations qu’elles engendraient dans le milieu bienpensant de l’époque.

En effet, la résistance de la religion à l’héliocentrisme (1) se fondait sur des références bibliques comme le psaume 104-5 :

« Le Seigneur a établi la Terre sur ses fondements ; et elle ne sera jamais ébranlée »,

ou encore l’ecclésiaste 1:5, « Le Soleil se lève, le Soleil se couche, puis il se hâte de

retourner à son point de départ ».

Galilée contredisait les textes sacrés et, même si ses observations étaient soutenues par

de nombreux savants jésuites, l’astronome fut forcé, durant des années, de se défendre

d’accusation d’hérésie .

Le point culminant de cette affaire fut son procès et sa condamnation par l’Inquisition de

l’Eglise catholique pour avoir soutenu la théorie héliocentrique en 1633. Galilée fut alors

déclaré « hautement suspect d’hérésie » pour « avoir tenu des propos et défendu une

opinion comme s’ils étaient probables, après qu’ils eurent été déclarés contraires aux

Saintes Ecritures ».

On exigea de lui qu’il « abjure, maudisse et déteste » ses opinions et il fut puni

d’emprisonnement. Cette peine fut atténuée plus tard en assignation à résidence et il

resta ainsi enfermé pour le reste de sa vie.

Heureusement que les temps ont bien changé.

(1) L’héliocentrisme, (comme quoi les planètes tournent autour du Soleil), s’opposait

au géocentrisme, (comme quoi les planètes tournent autour de la Terre).

Bonne lecture

Bob

PETIT MOT DU DIMANCHE : LA TERRE et LA LUNE

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LA TERRE et LA LUNE

Un tandem pour la vie

Pmdd du 23 juin 2024

La Lune serait née de la collision entre une petite planète disparue (Théia) et la toute jeune Terre. Comment exactement ? L’enquê- te bat son plein. Mais une chose est sûre : sans son satellite, la planète bleue serait aujourd’hui bien différente.

De gros fragments de la petite planète appelée Théi-

(1), responsable de la naissance de la Lune sont-ils toujours cachés dans le manteau terrestre, à 2 900 km sur la surface ? Voilà qui apporterait un nouvel éclairage sur cet événement fondamental de l’histoire de la Terre. Le manteau abriterait donc en son sein un bout de Théia !

Bien sûr, l’idée doit encore faire son chemin et rien n’indique qu’elle ne sera pas

abandonnée dans quelques années à la faveur de nouvelles observations. Mais elle

témoigne de l’intérêt porté au mystère de l’origine de la Lune. Il faut dire, en effet, que ce

satellite apparaît bien spécial. Parmi les quatre planètes telluriques (2), seules la Terre et

Mars en possèdent. Les compagnons de Mars, Phobos et Déimos sont deux tout petits

corps pas assez massifs pour être sphériques et qui orbitent à seulement quelques milliers

de kilomètres de leur planète. Notre Lune, flottant à quelques 380 000 km de nous est un

véritable colosse en comparaison. Son diamètre équivaut à plus d’un quart de celui de la

Terre ce qui en fait, en taille, le cinquième satellite du système solaire. Normal donc que

les scientifiques s’interrogent si longtemps sur le mécanisme ayant produit un satellite

aussi imposant.

Plusieurs scénarios ont été élaborés par le passé. Selon Bernard Bourdon, directeur de

recherche au CNRS, « Celui de la capture de la Lune par la Terre ou encore celui de la

fission qui imaginait une jeune Terre tournant si vite sur elle-même qu’un morceau entier

s’en serait détaché. ». Selon lui « Aujourd’hui il n’y a plus vraiment de débat : C’est

l’hypothèse de l’impact géant qui domine. »

En effet, le meilleur moyen de recréer dans une simulation le système Terre-Lune

semblable au nôtre est d’invoquer une collision entre la jeune Terre et un autre astre que

l’on a baptisé Théia, Titanide fille d’Ouranos et de Gaia et mère de la Terre et du Soleil

dans la mythologie grecque. De la taille de Mars ce corps rocheux aurait percuté la jeune

Terre à une vitesse comprise entre 10 et 20 km/s, arrachant une partie de sa croûte et de

son manteau. A la suite de l’impact, un disque de débris se serait retrouvé en orbite autour

de la Terre. La Lune serait née par accrétion rapide de ces débris.

Selon Bernard Bourdon : « Ce scénario a reçu une confirmation de poids : l’étude des

échantillons de sol lunaire récoltés lors des missions Apollo montre que ceux-ci se sont

révélés étrangement similaires à ceux du manteau terrestre et différents de tous les autres

astres du système solaire. »

Selon les scientifiques l’unique scénario permettant d’expliquer cette étrange similitude

est bel et bien celui de l’impact géant survenu il y a 4,51 milliards d’années.

Cependant, selon Jacob Kegerreis de l’université de Durham du Royaume-Uni « Le puzzle

n’est pas tout à fait complet et quelques pièces importantes manquent encore. »

C’est ce que nous tenterons de comprendre lors du prochain PMDD.

Bonne lecture

Bob

(1) Du nom de la déesse grecque, Titanide, fille d’Ouranos et de Gaia, mère du Soleil et de La Terre.

(2) Rocheuses donc comme Mercure, Vénus, la Terre et Mars

ASTRO-NOTES : GALILEE (1)

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GALILEE (1)

Le génie universel italien

Astro-notes du 20 avril 2024

Les idées sur la forme du cosmos et les mythologies qui les accompagnaient varièrent

grandement au cours des siècles et les cultures mais, peu importait l’étendue de

l’imagination, même les plus brillants esprits du passé étaient bloqués par les limites de

l’œil humain. Au XVIIe

siècle, des milliers d’observations à l’œil nu avaient fini d’éplucher

le royaume céleste jusqu’à la limite des possibilités du regard humain.

C’est en 1608 qu’un changement arriva lorsqu’un fabricant de lunettes germano-

néerlandais du nom de Hans Lippershey déposa un brevet pour un instrument permettant

de « voir les choses lointaines comme si elles étaient proches ». Cette nouvelle de l’arrivée

de « la lunette d’approche hollandaise », (2) dotée d’une lentille convexe et d’une lentille

concave se répandit en Europe grâce à un rapport diplomatique néerlandais rédigé lors

d’une visite de l’ambassadeur du royaume de Thaïlande.

La communauté scientifique s’em-

para alors de l’invention : depuis

l’anglais Thomas Harriot qui, dès

1609, mit au point une lunette six

fois plus puissante que celle de

Lippershey jusqu’au génie univer-

sel Galilée. Celui-ci avait passé 18

ans à enseigner les mathémati-

ques à Padoue mais, lorsqu’il

construisit et présenta sa première

lunette huit fois plus puissante que

celle de Lippershey à Venise en

1609, il rencontra un tel succès

qu’on lui proposa le poste prestigieux de mathématicien et de philosophe auprès de

Cosme II de Médicis, grand-duc de Toscane.

Bientôt, Galilée construisit à Florence une autre lunette vingt fois plus puissante et

commença, grâce à elle, à faire ses célèbres découvertes, tandis qu’un océan de

phénomènes célestes et de nouvelles étoiles inédites s’ouvraient à l’œil humain pour la

première fois de l’histoire.

En mars 1610, Galilée publia Sidereus nuncius (Le Messager des étoiles), un bref recueil de

ses premières découvertes aux effets retentissants, accompagné de plus de soixante

illustrations.

Comme il se rendit compte qu’il pouvait voir, avec ses lunettes, au moins dix fois plus

d’étoiles qu’à l’œil nu, il redessina certaines constellations comme celles d’Orion, du

Taureau ainsi que l’amas des Pléiades. Il en déduisit également que la Voie Lactée était un

regroupement de milliers d’étoiles réunies en amas.

Lorsqu’en 1610, il tourna sa lunette vers la planète Jupiter, il constata qu’elle se déplaçait

en compagnie de trois étoiles ordonnées (3) en ligne droite mais qui, parfois

disparaissaient derrière la planète. Il en déduisit que ces astres tournaient autour de

Jupiter et étaient donc des satellites. Galilée les nomma « étoiles médicéennes » en

l’honneur de Cosme II de Médicis.

L’idée que la Terre n’était pas la seule planète à posséder un satellite naturel fut un

nouveau coup dur pour les modèles géocentriques de Ptolémée et de Tycho Brahé . Galilée

observa en détail la surface de la Lune qu’on croyait alors parfaitement lisse. Il y découvrit

de grandes montagnes ainsi que de nombreux cratères.

Les ennuis allaient commencer

Bonne lecture

Bob

(1) 1564-1642

(2) Le terme de télescope fut inventé trois ans plus tard par Giovanni Demisiani.

(3) En fait quatre satellites visibles à la lunette.

PETIT MOT DU DIMANCHE : NICOLAS –LOUIS DE LACAILLE L’arpenteur du ciel austral Quatrième et dernier chapitre

Connaissance & Partage

NICOLAS-LOUIS DE LACAILLE

L’arpenteur du ciel austral

Pmdd du 16 juin 2024

Quatrième et dernier chapitre

Pour organiser son planisphère du ciel de l’hémisphère sud, De Lacaille reprend d’abord les

constellations grecques et latines ainsi que celles des premiers navigateurs portugais. Il y

ajoute les quatorze nouvelles constellations de son cru qu’il nomme d’après des objets

scientifiques et artistiques emblématiques de son époque. Entre autres, on y trouve

l’Horloge, le Chevalet du peintre, l’Atelier du sculpteur, le Compas, la Règle et l’Equerre,

l’Octant, le Télescope et le Microscope.

Il introduit aussi une constellation qui représente la montagne de la Table, dominant la

ville du Cap, et qui est recouverte dans le ciel par le grand nuage de Magellan, évoquant la

nappe nuageuse fréquente sur la montagne. Son amie, la peintre Anne-Louise Le Jeuneux,

réalisera en 1755 une version colorée de ce planisphère aujourd’hui conservé à

l’observatoire de Paris.

Après ce projet de longue haleine, Lacaille entreprend une mission en forme de retour aux

sources : la première mesure de l’arc de méridien dans l’hémisphère sud. Il monte une

expédition dans les régions au nord du Cap pour réaliser la triangulation et mesure la

droite de 12,6 km qui lui sert de base à l’aide de perches de 6 m de long.

Le résultat de cette mission est étonnant : il trouve que la longueur d’un degré de méridien

à la latitude du Cap, c’est à dire 33° sud, équivaut environ à celle qu’il a mesurée en France

à 45° nord......

Autrement dit, la Terre aurait une forme de poire, plus aplatie au sud qu’au nord.

Cette conclusion, que l’on sait fausse aujourd’hui, est peut-être due à l’influence

gravitationnelle locale des montagnes de la région sur le fil à plomb de l’instrument qui

déterminait les latitudes mais certainement pas aux mesures de Lacaille, qu’il a

scrupuleusement vérifiées et revérifiées maintes fois.

En juin 1754, l’astronome retourne en France où après un passage à l’ile Maurice et à l’ile

de la Réunion, il reprend son poste de professeur au collège Mazarin et écrit de nombreux

articles et ouvrages exploitant les données qu’il a récoltées au Cap. De plus, il poursuit ses

observations du ciel et ses recherches sur les méthodes astronomiques de navigation en

mer. En 1759, il est témoin du retour de la comète de Halley (dont il propose le nom) et

en1761 il assiste au transit de Vénus devant le Soleil.

Bien qu’il n’ait pas participé directement à une découverte majeure, l’astronome a laissé

un héritage conséquent, dont son relevé austral, ses nouvelles constellations ainsi que ses

travaux en astronomie nautique.

Elles aideront bien des marins jusqu’à l’aube du XIXe siècle.

Bonne lecture

Bob

ASTRO-NOTES : TÉLESOPES GÉANTS troisième partie

Connaissance & Partage

TELESCOPES GEANTS

L’Europe décolle, l’Amérique s’enlise

Astro-notes du 13 juin 2024

Troisième partie

A la fin du dernier article sur les travaux d’installation du télescope géant, nous avons

évoqué le blocage du chantier par les Hawaiiens. Mais, estime Yuko Kakazu, une

scientifique liée au projet, responsable des programmes d’éducation pour le Thirty Meter

Telescope :

« Après des manifestations massives en 2015 et 2019, la pandémie du Covid nous a donné

l’occasion de réfléchir sur nos actions et de trouver d’autres voies pour dialoguer avec les

communautés locales."

Et de poursuivre : « En 2023, un nouvel organisme de gestion du site a vu le jour. La Mauna

Kea Stewardship and Oversught Authority est désormais l’instance qui tranche sur l’avenir

de la Montagne Blanche, notamment pour l’astronomie. Or, elle est en partie composée

d’Hawaïens natifs qui ont donc voie au chapitre. »

Pour convaincre qu’un télescope géant au sommet du Mauna Kea bénéficiera à toute l’île,

Yoko Kakazu et son équipe organisent de multiples projets visant à soutenir

l’enseignement des sciences dans les écoles rurales et défavorisées. Sans oublier de faire

amande honorable, elle affirme : « Les évènements de ces dernières années ont brisé des

familles. De jeunes policiers Hawaïens ont dû passer les menottes à leurs anciens très

respectés, les Kupunas. Nous demandons pardon pour cela. Aujourd’hui, nous avons

renouvelé le dialogue et la majorité des Hawaïens natifs, autrefois protestataires sont

désormais acquis à la cause du YMT. Mais il reste des opposants et nous ne sommes pas là

pour les faire changer d’avis. Nous nous contentons de les écouter ».

Pour en revenir au retard de l’équipe américaine dans la course aux télescopes géants, il

faut savoir que celui-ci s’explique par un sérieux désavantage politique... Mais pas

uniquement. C’est aussi une question de culture du financement. « Les Etats-Unis ont

presque toujours construit leurs télescopes en levant de l’argent auprès d’investisseurs

privés » rappelle Guy Perrin (1). Selon lui, si ce modèle s’est avéré très efficace pour les

petits et relativement peu couteux télescopes du Mont Wilson et du Palomar, il est au

contraire peu performant quand il s’agit de lever des centaines de millions de dollars.

« Ainsi les télescopes géants ne sont financés qu’à 25 % pour le GMT et 70 % pour le TMT »

affirme Guy Perrin.

A blâmer également : l’esprit de compétition qui, valorisé outre-Atlantique, a longtemps

poussé les deux projets dans une concurrence contre-productive. Ainsi, comme l’affirme

John Monnier, professeur d’astronomie à l’université du Michigan : « Un télescope unique

aurait plus probablement permis de collecter suffisamment de fonds privés que de diviser

les ressources limitées en deux ».

C’est seulement en 2018 que, pour faire face à leurs problèmes financiers respectifs les

deux rivaux s’unissent en une

seule et même équipe : l’US-

ELTP (Extremely Large Telesco-

pe Program). Une décision qui

a valu au groupement d’appa-

raître comme une des priorités

majeures d’Astro 2020, l’étude

prospective décennale de l’as-

trophysique US.

Face à la stratégie libérale

américaine, l’Europe a choisi

de miser sur un seul cheval

tout en déployant une tactique

beaucoup plus collective.

C’est déjà grâce à ce dispositif

public et communautaire que,

dès les années 1990, l'illustre

Very Large Telescope a été

financé. LE VERY LARGE TELESCOPE DU CERRO PARANAL

Composé de quatre unités de 8 mètres de diamètre, le VLT orne le sommet du Cerro

Paranal au Chili.

Nous verrons, dans le prochain et dernier chapitre, les exploits qu’il a déjà accomplis.

Bonne lecture

Bob

(1) Docteur en astrophysique et techniques spatiales de l’université Paris 7

PETIT MOT DU DIMANCHE : NICOLAS –LOUIS DE LACAILLE L’arpenteur du ciel austral troisième partie

Connaissance & Partage

NICOLAS-LOUIS DE LACAILLE

L’arpenteur du ciel austral

PMDD du 9 juin 2024

Troisième partie

Le 1

er novembre 1750, Lacaille embarque à bord du « Glorieux » dans le port de Lorient et

le navire lève l’ancre le 21. Pour se distraire durant les longues semaines de voyage,

l’astronome a adopté un chiot, qu’il baptise Gris-Gris et qu’il emmène avec lui. Il peut

également compter sur le capitaine, d’Après de Mannevillette, pour converser sur

l’astronomie et la navigation, en particulier après que l’observation d’une éclipse de Lune

proche du Cap-Vert leur révèle que la position estimée du bateau est fausse.

Bientôt, l’astronome s’essaie lui-même à la navigation, en testant en particulier la

méthode des distances lunaires entre la Lune et diverses étoiles puis la compare à des

valeurs préétablies afin de déterminer l’heure locale. Cependant, afin que la méthode

fonctionne, il faut que la position de la Lune puisse être prédite puis mesurée avec

précision, ce qui n’est pas encore le cas lors du périple vers le Cap. De plus, les calculs sont

fastidieux, et on ne peut espérer être précis qu’à 200 km près...

Plus tard, Lacaille mettra au point une méthode graphique et publiera des tables de la

position de la Lune afin d’aider les marins dans leur navigation.

Après une escale à Rio de Janeiro en janvier 1751, l’expédition arrive au Cap le 20 avril. La

ville, dominée par la plate et bien nommée Montagne de la Table, n’est alors qu’une

colonie de 12 000 habitants, dont 6 300 esclaves, contrôlée par la Compagnie néerlandaise

des Indes orientales. Lacaille est reçu par le gouverneur, qui lui fait le meilleur accueil et

facilitera tout son séjour. Il est logé chez un officier de la citadelle et fait construire un

petit observatoire dans le jardin de son hôte où sont installés ses instruments.

Le but de Lacaille : un relevé systématique du ciel

austral qui nécessite, selon lui, 100 nuits claires

pendant au moins 6 heures consécutives pour

parcourir les 25 zones selon lesquelles il a

découpé le ciel. Le 6 août 1751, il se met au

travail. Minutieusement, il relève la position de

quelques 10 000 étoiles, en observant leur

passage au méridien et en relevant leur

coordonnées spatiales (1).

Les conditions de travail sont sommaires dans son petit observatoire qui n’est, en réalité,

qu’une pièce de 5 mètres de côté avec un bureau et un lit pour se reposer. Jean Sylvain

Bailly, astronome et futur révolutionnaire raconte la dure vie que s’impose l’astronome :

« Qu’on s’imagine un homme qui passe chaque nuit 7 à 8 heures l’œil continuellement

attaché à une lunette où il observe toutes les étoiles qui peuvent être observées, tantôt

debout, tantôt couché, regardant le zénith, toujours combattant le sommeil. Le travail

forcé, les veilles, jointes à la chaleur du climat, échauffèrent tellement son sang qu’on fût

obligé d’avoir recours à des saignées pour en prévenir l’inflammation. »

Lacaille tombe malade en février 1752 mais, par chance, il guérit et peut poursuivre ses

observations. Dans un rapport, il admet que « c’est un travail fort ardu... cependant plus

j’avance, plus je suis content de l’avoir entrepris ».

En juillet, soit onze mois après l’avoir commencé, il achève enfin son relevé. Il dresse alors

un planisphère du ciel de l’hémisphère Sud en sélectionnant près de 2 000 étoiles sur les

9 766 observées.

Nous verrons cela lors du quatrième et dernier chapitre.

Bonne lecture

Bob

(1) Ascension droite et déclinaison... qu’utilisent les utilisateurs de télescope.

PETIT MOT DU DIMANCHE : NICOLAS –LOUIS DE LACAILLE L’arpenteur du ciel austral

Connaissance & Partage

NICOLAS-LOUIS DE LACAILLE

L’arpenteur du ciel austral

Pmdd du 26 mai 2024

Deuxième partie

Avant de partir pour les contrées lointaines de la pointe de l’Afrique, Lacaille, accompagné

de Cassini de Thury, passe quelques années à parcourir la France à la demande de

l’Académie des Sciences. Les deux scientifiques ont pour mission de mesurer précisément

le méridien de Paris (1) afin de régler la controverse sur la forme de la Terre qui faisait rage

en ce milieu du XVIIIe siècle. D’un côté, les partisans de Newton qui avait prédit que notre

globe était légèrement aplati aux pôles, de l’autre, les astronomes conservateurs menés

par les Cassini, dont les mesures semblaient indiquer au contraire que notre planète était

allongée vers les pôles, un peu comme un ballon de rugby. Ces données ont déjà été

contredites par deux expéditions au Pérou à partir de 1735 et en Laponie en 1736, mais

l’Académie voulait clore le débat une fois pour toutes.

C’est la raison pour laquelle elle lança une nouvelle mesure de l’arc du méridien de

Perpignan à Dunkerque. Le principe était simple : mesurer la distance séparant les deux

villes en utilisant les méthodes de triangulation. Il faut donc établir un réseau de triangles

dont on connaît une des bases, mesurer les angles que forment les différents côtés et en

déduire les distances grâce à la trigonométrie. Les astronomes arpentent donc tout le pays

jusque dans des régions reculées.

A en croire Cassini de Thury, Nicolas Louis De Lacaille fit preuve d’un infatigable

acharnement. Il écrit même que « Dans le fort de l’hiver de 1740, dans un temps où toute

la Terre était couverte de neige et que les chemins étaient impraticables, il continuait à

entreprendre la vérification de quelques angles sur les montagnes d’Auvergne. »

Au bout de trois ans d’efforts, la mesure fut bouclée et donna raison aux partisans d’une

Terre aplatie aux pôles. Fort de ce succès, Lacaille retourna à Paris et devint professeur de

mathématiques au collège Mazarin, où il enseigne à de nombreux élèves dont certains

deviendront des scientifiques renommés comme le chimiste Lavoisier. Il y fait également

construire un observatoire dont il se sert pour mener à bien ses recherches sur la position

des étoiles, du Soleil et des comètes. C’est ainsi qu’il entre à l’Académie des sciences.

Mais, après quelques années d’enseignement et de recherches en France, l’aventure

frappe à sa porte.

Nous sommes en 1750, et un officier de la Compagnie Française des Indes orientales ,

Jean-Baptiste d’Après de Mannevillette, est chargé d’une mission de repérage

hydrographique autour du Cap, suite au naufrage d’un navire de la compagnie. Il se rend à

Paris pour acheter des instruments et y rencontre Lacaille.

Or, cela faisait un certain temps que ce dernier songeait à une mission dans l’hémisphère

sud qui permettrait, couplée à une campagne simultanée dans l’hémisphère nord de

mesurer plus précisément la distance du Soleil, de la Lune et des planètes, ainsi que de

cartographier en détail le ciel austral.

Bien entendu, Nicolas Louis Delacaille saute sur l’occasion. En quelques semaines, il

présente son projet à l’Académie et reçoit le soutien de personnalités comme le secrétaire

d’Etat de la Marine de Louis XV.

En à peine un mois, le projet est accepté...

(à suivre)

Bonne lecture

Bob

(1) Ligne imaginaire reliant les pôles et passant par la capitale.

ASTRO-NOTES : TÉLESOPES GÉANTS Deuxième partie

Connaissance & Partage

TELESCOPES GEANTS

L’Europe décolle, l’Amérique s’enlise

Astro-notes du 23 mai 2024

Deuxième partie

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les Etats-Unis sont en train de perdre du

terrain sur les autres pays au niveau des télescopes super-géants. Ce sont les engins de

plus de 24 mètres de diamètre qui, actuellement, annoncent la prochaine révolution

astronomique. Entre autres prodiges, ces appareils seront capables de révéler les secrets

de la formation des premières étoiles de l’univers et d’analyser l’atmosphère des

exoplanètes habitables à la recherche de signes de vie.

Côté Europe, le champion dans la catégorie des « géants » se nomme ELT, ce qui signifie

Extremely Large Télescope avec son miroir de 39 mètres de diamètre. Déjà en construction

au sommet du Cerro Armazones au Chili il doit entrer en service en 2028. Selon son maître

d’œuvre l’ESO (ou Agence Spatiale Européenne), il sera, une fois achevé, « le plus gros œil

ouvert sur le ciel ».

L’écurie américaine, quant à elle, concourt avec deux télescopes : le Giant Magellan

Télescope (GMT) de 24,5 mètres et le Thirty Meter Telescope de 30 m de diamètre. Coût

estimé : respectivement 2,5 et 3 milliards de dollars dont une bonne partie a été levée

auprès d’investisseurs privés.

Pour boucler le budget de ces appareils américains, les astronomes espéraient un coup de

pouce de la National Science Foundation (NSF) qui soutient les gros projets de sciences

fondamentales du pays. Hélas, fin février 2024, l’agence fédérale a annoncé qu’elle n’avait

que 1,6 milliards de dollars à consacrer aux télescopes géants sur les 2,6 escomptés. Ainsi,

ils annonçaient ne pouvoir financer

qu’un seul instrument sur les deux.

Quelle que soit la décision finale de

la NSF, les Etats-Unis semblent donc

en mauvaise posture.

D’un côté, l’ELT européen contre le

GMT américain. Qui va l’emporter ?

Le sommet du Mauna Kea

Le problème c’est qu’à peine commencé, le GMT américain est déjà dépassé. Selon Guy

Perrin (1) : « Cet appareil, composé de sept miroirs de chacun 8,4 m d’ouverture, offre une

surface collectrice de 24,5 m de diamètre. Sa résolution sera donc presque deux fois

moindre que celle de l’ELT européen... »

Par contre, le TMT américain est un adversaire plus à la hauteur du géant européen mais

depuis que le Mauna Kea sur Big Island à Hawaï a été sélectionné pour être son site de

construction, le colosse américain est enlisé dans une bataille politico-judiciaire avec les

peuplades locales.

En effet, pour les Hawaïens natifs, le Mauna Kéa est un endroit sacré. Pour eux, l’érection

d’un nouvel ouvrage de béton et de fer sur ces vénérables terres est un sacrilège. Voilà 15

ans que, de manifestations en blocages sur la route d’accès au sommet, d’arrestations de

protestataires et recours auprès de la Cour suprême, le chantier est à l’arrêt.

Du géant en devenir, seule la première pierre a été posée.

Que peuvent faire les américains ?

Bonne lecture

(à suivre)

Bob

PETIT MOT DU DIMANCHE : NICOLAS –LOUIS DE LACAILLE

Connaissance & Partage

NICOLAS –LOUIS DE LACAILLE

L’arpenteur du ciel austral

Pmdd du 19 mai 2024

Première partie

Au XVIIIème siècle, l’un des scientifiques les plus zélés de son temps se rend au Cap pour

réaliser le premier relevé stellaire du ciel austral. En poussant l’astronomie

observationnelle dans ses retranchements, Lacaille contribue à déterminer les distances

célestes.

Réticule, Boussole, Burin ou encore Machine pneumatique... Si certaines constellations de

l’hémisphère Sud portent des noms baroques et moins féeriques que notre Andromède,

Orion et autres célébrités mythologiques, ce n’est pas dû au hasard, mais au rationalisme

de notre Nicolas-Louis de Lacaille. Au cours d’un séjour au Cap, alors colonie de la toute

puissante Compagnie Néerlandaise des Indes orientales, il décide de créer de nouvelles

constellations pour les besoins du catalogue

céleste qu’il est en train de réaliser.

Cependant, il a ses propres idées :

« Au lieu de se baser, comme les portugais, sur

l’imitation des Anciens, à savoir des images

d’animaux inconnus en Europe et qui sont par

conséquent ridiculement représentés sur les

cartes célestes, je dessinerai les figures des

principaux instruments des beaux-arts ». (1)

Ces quatorze nouvelles constellations, encore

utilisées de nos jours (2) constituent pro-

bablement l’héritage le plus manifeste de

Lacaille. Hélas sa renommée s’est aujourd’hui un peu tarie car il est beaucoup moins cité

que d’autres astronomes français de son temps comme la dynastie des Cassini ou même

Charles Messier.

Cependant, Lacaille est l’un des astronomes les plus importants de son siècle et présenté

par ses biographes comme « l’observateur du ciel le plus zélé, le plus assidu qui ait jamais

existé » ou « Le Christophe Colomb du ciel austral. »

Né à Rumigny dans les Ardennes en 1713, il étudie au collège de Mantes-sur-Seine, puis de

Lisieux où il suit des cours de Rhétorique et de philosophie. En 1732, alors qu’il suit des

cours de théologie au collège de Navarre afin de devenir prêtre, il se prend de passion

pour les mathématiques et l’astronomie, qu’il apprend seul. Manquant de justesse de

rater son examen final de théologie à cause d’un examinateur peu disposé, il n’adopte le

titre d’abbé que de manière honorifique.

Il décide, alors, de se consacrer pleinement à l’astronomie. Très vite il fait la connaissance

de Jacques Cassini, directeur de l’observatoire de Paris et devient son élève. C’est là qu’il

développe de grands talents d’observateur, ce qui lui servira plus tard lors de son

expédition au Cap.

Mais avant de partir pour les contrées lointaines de la pointe de l’Afrique, Lacaille,

accompagné par Cassini passe quelques années à parcourir la France à la demande de

l’Académie des Sciences, sa mission consistant à mesurer précisément le méridien de

Paris...dont nous parlerons dans la deuxième partie.

(1) Selon ses écrits dans « Relation abrégée du voyage fait par ordre du Roi au Cap de

Bonne-Espérance ».

(2) Voici les 14 constellations imaginées par LACAILLE :

Machine pneumatique, Burin, Compas, Fourneau, Horloge, Table, Microscope,

Règle, Octant, Peintre, Boussole, Réticule, Sculpteur et Télescope.

( à suivre donc !)

Bob

ASTRO-NOTES : TÉLESOPES GÉANTS : L’EUROPE DÉCOLLE, L’AMÉRIQUE S’ENLISE...

Connaissance & Partage

TÉLESOPES GÉANTS :

L’EUROPE DÉCOLLE, L’AMÉRIQUE S’ENLISE...

Astro-notes du 16 mai 2024

Première partie

C’est désormais une évidence : dans quelques années, le plus grand télescope optique du

monde sera européen... et non américain, comme cela a longtemps été le cas. Ce

revirement découle d’aléas, mais pas seulement. La stratégie différente de financement

aux Etats-Unis et en Europe joue aussi un rôle important.

Plongeons-nous un peu dans l’histoire de ces fameux observateurs du ciel, des étoiles et

autres galaxies.

D’abord le télescope de 2,5 mètres du Mont Wilson achevé en 1917 dans le comté de Los

Angeles. Puis celui de 5 m du mont Palomar inauguré en 1949 près de San Diego, dans le

sud de la Californie.

Pendant des décennies, les Américains ont toujours eu une longueur d’avance sur les

Européens en matière de télescopes optiques « Et même une sacrée longueur d’avance ! »

insiste Guy Perrin, astronome à l’observatoire de Paris-Meudon et représentant de la

France dans la collaboration ESO (1)

En 1976, l’Europe inaugurait le télescope de 3,6 mètres à l’observatoire de La Silla, au Chili,

alors que cela faisait déjà trente ans que les Etats-Unis observaient le ciel avec un engin de

5 mètres de diamètre au Mont Palomar au nord-est de San Diégo, en Californie.

En menant ainsi la course en tête pendant près d’un siècle, les astronomes américains ont

accumulé les découvertes fracassantes. Ainsi, depuis le Mont Wilson, l’expansion de

l’univers et le big bang qui en est l’origine...Depuis le Palomar, la découverte de la comète

Shoemaker-Levy 9, les planètes naines Eris et Quaoar ainsi que des flopées d’astéroïdes et

de sopernovae.

Oui, mais voilà ! Cela est en train de changer !

Contre toute attente, les Etats-Unis sont tout simplement en train de perdre cette nouvelle

manche décisive de la compétition : celle des télescopes super-géants.

Comme nous le verrons au cours du deuxième chapitre la semaine prochaine.

Bonne lecture

Bob

(1) Observatoire européen austral.

PETIT MOT DU DIMANCHE : A LA MORT DU SOLEIL

Connaissance & Partage

A LA MORT DU SOLEIL

DES PAYSAGES LUNAIRES...SUR LA TERRE !

PMDD du 5 mai

Si nous revenons à l’image réjouissante de notre planète à la mort du Soleil imaginée lors

du premier chapitre, nous avons vu que des paysages désertiques auront fait leur

apparition sur notre pauvre planète avec des continents aux océans évaporés. Quelques

centaines de milliers d’années encore et, comme dans les bouches volcaniques

d’aujourd’hui, la pierre elle-même entrera en fusion. En cascades rougeoyantes, des

nappes de lave incandescente descendront des montagnes et s’amasseront au fond des

antiques fosses océaniques.

Le ventre rouge du Soleil continuera son inexorable progression, projetant devant lui un

formidable vent torride issu de ses entrailles. Sous l’impact, les planètes intérieures

Mercure, Vénus, la Terre et Mars, peut-être se vaporiseront progressivement. Leur matière

se joindra à cet ouragan et,

en flots tumultueux, foncera

vers l’espace.

Plus tard encore l’événe-

ment devrait prendre l’allure

richement colorée des nébu-

leuses planétaires familières

à l’astronome... de la Terre à

la belle époque. Ce proces-

sus se poursuivra jusqu’au

moment, très lointain, où les

planètes extérieures comme

Jupiter, Saturne, Uranus

Neptune et Pluton se volatiliseront sous l’impact de ces bouffées torrides.

Enfin, l’événement prendra l’allure richement colorée des nébuleuses planétaires

familières à l’astronome d’aujourd’hui. Le Soleil mourant ne s’effritera pas complètement.

Un cœur dénudé restera sur les lieux et il deviendra une « naine blanche » comme celle

qui, en ce moment, gravite autour de l’étoile Sirius.

La matière de notre planète vaporisée retournera au gaz galactique dont elle a été formée

il y a 4,6 milliards d’années. A partir de cette matière diluée, de nouvelles nébuleuses

s’assembleront. Dans ces nébuleuses, de nouvelles étoiles et de nouveaux cortèges

planétaires apparaitront !

Comme dans un éternel recommencement...

Bonne lecture

Bob

ASTRO-NOTES : LES ÉTOILES VARIABLES

Connaissance & Partage

LES ÉTOILES VARIABLES

Astro-notes du 2 mai

Hormis les étoiles simples, il en existe des types particuliers que nous allons étudier

maintenant. Les « étoiles variables » présentent un changement important de couleur ou

de luminosité sur des périodes plus ou moins brèves de l’ordre de quelques jours à

quelques mois. Les « étoiles doubles » se caractérisent par le fait qu’elles sont liées entre

elles par la gravité, tournant autour d’un centre commun, chacune pouvant influencer

l’évolution de l’autre. Quant aux « étoiles variables », elles se caractérisent par une

luminosité changeante. Pour quelques-unes d’entre elles, le changement de luminosité

n’est pas réel mais apparent. Il s’agit, dans la plupart des cas, d’étoiles qui font partie de

systèmes binaires. Dans ce cas, en effet, lorsque le plan orbital du système est plus ou

moins aligné avec la ligne de vue de l’observateur, l’une des étoiles peut être éclipsée

partiellement ou totalement par sa compagne et apparaît donc moins brillante. Ces étoiles

sont également qualifiées de « variables à éclipse ».

Hormis ces étoiles variables, on trouve également des « variables intrinsèques » dont les

variations de luminosité sont dues aux modifications de leurs paramètres physiques,

comme par exemple leur diamètre ou leur température. Les astronomes ont observé une

grande variété de ces étoiles variables. A l’heure actuelle 30 000 ont été répertoriées

uniquement dans notre galaxie. On observe, pour certaines des variations de magnitude

épisodique qui peuvent se répéter à intervalles réguliers. Ces étoiles appartiennent à la

catégorie des « variables éruptives » ou « variables cataclysmiques » dont font partie les

novas et les supernovas.

Pour d’autres étoiles la magnitude

peut varier de manière extrême-

ment régulière et les modulations

observées peuvent être périodi-

ques. La différence de magnitude

enregistrée entre un maximum et

un minimum successifs déterminent

l’amplitude de la courbe de lumière,

tandis que l’intervalle de temps

entre deux maximums successifs

définit la période de variabilité de

l’étoile. Les étoiles de ce type sont

appelées « variables pulsantes ».

La comparaison entre les caractéristiques des courbes de lumière de ces étoiles variables

et la longueur de leurs périodes fournit, en outre, un critère supplémentaire de

classification. Les étoiles variables sont alors divisées en différentes catégories selon leur

lien de parenté avec une étoile prototype, laquelle donne son nom à chaque catégorie. On

parle ainsi des « Céphéides » pour indiquer la catégorie d’étoiles variables qui a les mêmes

caractéristiques que l’étoile Delta Céphéi de la constellation de Céphée. (1)

Bonne lecture

Bob

(1) Je rappellerai que le fameux Edwin Hubble a prouvé, grâce à la découverte d’une céphéide dans la

nébuleuse d’Andromède, que celle-ci était, en fait, une véritable galaxie.

PETIT MOT DU DIMANCHE : L’AVENIR DU SOLEIL

Connaissance & Partage

L’AVENIR DU SOLEIL

... et de la Terre

PMDD du 28 avril 2024

Les réserves d’hydrogène au sein du Soleil nous promettent encore cinq milliards d’années

de tranquillité. Durant tout ce temps, notre astre du jour restera ce qu’il est, à savoir une

étoile jaune dont le disque énorme, à cause de sa distance, gardera la même taille

apparente que la Lune. Dans son cœur, porté à 15 milliards de degrés, l’hydrogène se

transforme, peu à peu, en hélium. Mais ce stade ne durera pas éternellement !

Avec l’épuisement de l’hydrogène central, il va devenir une géante rouge et amorcera la

fusion de l’hélium en carbone et oxygène. Bételgeuse, l’épaule gauche d’Orion, Aldébaran,

dans le Taureau, Antarès du Scorpion sont à ce stade-là. On le voit, même à l’œil nu mais

encore mieux avec des jumelles, voire un télescope que ce sont des étoiles rouges !

Géantes, ces étoiles le sont vraiment. Si, par la pensée, on superposait le centre d’Antarès

à celui du Soleil, le volume de cette étoile engloberait non seulement le Soleil mais aussi

les orbites de Mercure, de Vénus et de la Terre.

Quand le Soleil atteindra cette phase, son volume va croître et sa surface se refroidira

lentement. De jaune, sa lumière virera à l’orange puis au rouge. Le bleu du ciel et les

douces teintes des aubes et des

crépuscules, tous les phénomènes

atmosphériques en seront profon-

dément altérés.

La Terre se refroidira-t-elle ?

Non, au contraire. Selon les

spécialistes, l’accroissement de la

surface solaire va compenser la

diminution de la température. Le

disque rouge aux dimensions

croissantes nous enverra bien plus de chaleur que notre disque jaune familier. C’est ainsi

que sous la chaleur accrue, les glaces polaires vont commencer à fondre élevant

progressivement le niveau des océans et exhalant dans l’atmosphère d’épaisses couches

nuageuses qui, pour un temps, cacheront les étoiles.

Ces nuages effaceront largement les contrastes climatiques entre les pôles et l’équateur.

Une vaste zone amazonienne, chaude et humide s’étendra sur toute notre planète où,

comme dans une serre, une végétation luxuriante s’installera. Enfin, peu à peu,

l’atmosphère commencera à s’évaporer dans l’espace. Sous l’ardeur de l’immense disque

rouge solaire, la végétation desséchée flambera spontanément.

D’interminables feux de broussailles achèveront de consumer tout ce que la surface

terrestre contient d’éléments organiques.

Quelques centaines de milliers d’années encore et, comme dans les bouches volcaniques

d’aujourd’hui, la pierre elle-même entrera en fusion. En cascades rougeoyantes, des

nappes de lave incandescente descendront des montagnes et s’amasseront au fond des

antiques fosses océaniques.

Le ventre rouge du Soleil continuera son inexorable progression, projetant devant lui, issu

de ses entrailles, un formidable vent qui provoquera l’évaporation des planètes

intérieures.

Je vous propose une suite à ces réjouissances dans le prochain PMDD.

Bonne lecture

Bob